Port-au-Prince, le 25 août 2015 –(AHP) – Trois nouvelles organisations de la société civile ont présenté mardi, un rapport détaillé sur le déroulement des élections législatives du 9 aout dernier. Il s’agit du réseau national de défense des droits humains RNDDH, du conseil national d’observation électoral CNO et du conseil haïtien des acteurs non étatiques CONHANE qui ont travaillé de manière conjointe.
Ce groupe d’organisation de la société civile dénonce ce qu’il appelle l’incompétence de certains membres du personnel électoral, parmi eux, des responsables et membres de bureaux de vote dont la majorité n’étaient pas identifiés et ne portaient pas le T-shirt du CEP (Conseil électoral provisoire).
Lisant ce rapport, la responsable de programmes du RNDDH, Marie-Yolène Gilles a aussi déploré que des mandataires de certains partis politiques n’aient pas été autorisés à accéder aux centres de vote au prétexte que leurs mandats n’étaient pas valides.
De plus, plusieurs candidats ont fait campagne pendant le jour du scrutin ce qui, rappelle-t-elle, est contraire au décret électoral en vigueur.
Le rapport, déplore l’attitude des agents de la PNH (Police Nationale d’Haïti) et des ASE (Agents de sécurité électorale) qui n’ont pas accompli leur mission de sécuriser le processus pendant la journée électorale où de nombreux cas de fraudes et de violence ont été enregistrés.
(En effet des policiers ont été dénoncés pour avoir pris parti en faveur de candidats proches du pouvoir).
De son côté, le directeur exécutif du RNDDH Pierre Espérance, juge insuffisantes les sanctions adoptées seulement contre 16 candidats qui ont été exclus du processus, à cause de leur implication dans les actes de violences enregistrés pendant les élections du 9 aout dernier.
Pierre Espérance redoute que le parlement ne devienne un repère de bandits car, a-t-il dit, de nombreux candidats ont utilisé la violence et les fraudes comme moyens d’accéder à la 50e législature.
Le militant de droits humains s’étonne que, dans le département de la Grande-Anse où la conseillère Yollette Mingual a été victime de violences électorales, pas un seul candidat n’a été écarté de la course. La journée électorale du 9 aout est pour lui, un grave accroc à la démocratie.
Pour sa part, le conseiller juridique du CNO, Me Gédéon Jean, recommande, au nom du consortium RNDDH, CNO et CONHANE, une investigation indépendante au sein même du CEP en vue de faire la lumière sur les accusations graves relatives à l’octroi des cartes d’accréditations aux observateurs et aux mandataires de partis politiques.
Le processus électoral doit également être évalué en profondeur en vue de fixer les responsabilités et instaurer un climat de confiance dans la perspective du second tour du scrutin. Me Jean presse les autorités judiciaires de sévir contre les auteurs des les violences ayant causé des préjudices graves aux électeurs.
Aux côtés de certaines mission d'observation internationale, l'Observatoire citoyen pour l'institutionalisation de la démocratie (OCID) figure parmi les rares institutions locales à trouver que les élections du 9 août étaient potables.
Plusieurs partis poltiques avaient recommandé une évaluation independante de la journée du 9 aoiut pour savoir ce qui s'est reellement passé. Mais le CEP a passé outre cet appel, sur conseils de certains secteurs qui croient que ceux qui réclament l'évaluation sont ceux-là mêmes qui, de leur avis, ont commis les violences
En marge de la présentation de ce rapport, Moril Aubin et Dimy Dorismond, deux jeunes de la circonscription de Chardonnière/Les Anglais ont accusé le candidat à la députation sous la bannière de la plateforme VERITE Romélus Lisma, de les avoir blessés par balles pendant la journée électorale. Ils réclament justice et réparation.
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