mercredi 28 février 2018

Petro Caribe : Le gouvernement haïtien furieux du communiqué de la MINUJUSTH saluant la décision des autorités judiciaires de transférer les plaintes déposées dans le cadre du l’affaire Petrocaribe à des juges d’instruction : le MAE rappelle pour consutation son ambassadeur à l’ONU




Port-au-Prince, le 28 février 2018 - (AHP) - Le gouvernement haïtien est furieux suite à un communiqué de presse de la mission des nations unies pour l’appui a la justice en Haiti, MINUJUSTH  qui a salué  le transfert des plaintes déposées dans le cadre du scandale de dilapidation présumé des fonds Petrocaribe, à des juges d’instruction, tout en appelant les autorités à faire de même pour les graves violences de Lilavois et de Grand Ravine.

C’est le 25 févrie 2018 que ce communiqué de presse de la mission onusienne a été publié. Un texte qui a rappelé que, selon un récent rapport de Transparency International, le pays est considéré comme le plus corrompu de la région des Caraïbes et se trouve à la  157e place sur 180 à travers le monde pour ce qui est de la perception de la corruption.

La représentante spéciale du secrétaire général des nations unies  et chef de la MINUJUSTH, Susan D. Page en avait aussi profité pour saluer  l'initiative et le rôle actif des citoyens haïtiens et de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption et l'impunité. 

Leurs actions démontrent que la population défend l’obligation de rendre des comptes ainsi que la justice, écrivait la diplomate américaine.

 Mais, la Mission avait toutefois regrette qu'aucun juge d'instruction n'ait été chargé d'examiner les allégations de violations des droits humains commises par des unités de la Police Nationale Haïtienne (PNH) à Lilavois le 12 octobre 2017, au cours desquelles au moins une personne a été tuée, ainsi qu’à Grand Ravine le 13 novembre 2017, où huit civils auraient été sommairement exécutés, en plus des deux officiers de la PNH tués.

Mais , le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille.Le ministère haïtien des affaires étrangères estime que “cette déclaration outrepasse le cadre du mandat de la représentante du secrétaire général de l’ONU en Haiti et traduit une attitude partisane nuisible a la stabilité politique et institutionnelle d’Haiti”.

La chancellerie haïtienne se dit  d’autant plus consternée que ces déclarations arrivent dans un contexte marqué par la réception, en Haiti, de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Caricom et publiées le jour même de la signature d’un programme avec le fonds monétaire international.

Les autorités diplomatiques haïtiennes soutiennent que la sortie de Madame Page est de nature à polluer l’atmosphère, selon elles, “sereine, indispensable a l’investissement et au développement socio-économique du pays, des conditions essentielles à la stabilité et a la paix”.

Ce n’est pas tout, la chancellerie a aussi décidé de rappeler en consultation, le représentant d’Haiti aux nations Unies, l’ambassadeur Denis Régis.

La MINUJUSTH a pour mission première d’appuyer la justice haïtienne.  Elle est instruite par le Conseil de Sécurité  d’aider le Gouvernement haïtien à renforcer les institutions de l’Etat de droit, d’appuyer et de développer encore la police nationale, et de suivre la situation en matière de droits de l’homme dans le pays.
La MINUJUSTH est  autorisée en outre  à « protéger les civils menacés de violences physiques imminentes, dans la limite de ses moyens et de ses zones de déploiement ».
La Minujusth ne compte pas réagir, du moins pour l’instant.
Il faut rappeler  que le juge d’instruction Jean Wilner Morin a entendu ce mardi a son cabinet, l’un des citoyens a avoir déposé un supplément de plainte dans le cadre de l’affaire portant sur l’assassinat le 24 février 2012, d’Alix Junior Gassant, un dossier lié a celui de la dilapidation des fonds Petrocaribe, (plus de 3 milliards de dollars), un dossier qui laisse sans sommeil de nombreuses personnalités des 4 derniers gouvernements, épinglées par  deux commisssions sénatoriales.

Et c’est justement ce que le plaignant, Méronel Mérosier, qui s’est également constitué partie civile, a voulu souligner a l’intention du magistrat instructeur.

Son avocat, Me Marc-Antoine Maisonneuve le présente comme quelqu’un qui connaissait Gassant dont on dit qu’il aurait été un prétexte nom ayant servi a blanchir, via des entreprises fictives, des fonds Petrocaribe avec la complicité de très hautes autorités haïtiennes sous l’administration de l’ancien président Michel Martelly.

Me Maisonneuve a aussi rappelé que le magistrat instructeur est au courant des liens existant entre l’assassinat de M. Gassant et le scandale de détournement des fonds Petrocaribe pour avoir demandé et obtenu, du sénat, un rapport sur la gestion de ces fonds.

Le dossier Petrocaribe ne sera pas enterré, a martelé Me Maisonneuve qui annonce qu’un autre de ses clients, Thélong Mérilus qui avait lui tissu déposé un supplément de plainte avec constitution de partie civile au cabinet d’instruction, devrait être entendu la semaine prochaine par le magistrat instructeur.
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lundi 26 février 2018

29e réunion intersessionnelle de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Caricom en Haïti: entre autres sujets à l’ordre du jour les 26 et 27 février: la sécurité, la criminalité, la libre circulation des personnes et des marchandises, le transport et la lutte contre la corruption



Port-au-Prince, le 26 février 2018 - (AHP) - Haiti accueille à partir de ce lundi, la 29e réunion intersessionnelle de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Caricom.

Les délégués des pays membres de l’organisation discutent pendant deux jours, (26 et 27 février), de sujets d’intérêts régional.

Entre autres, la sécurité, la criminalité, la libre circulation des personnes et des marchandises, le transport et la lutte contre la corruption.

Dans son allocution de circonstance, le président Jovenel Moise, qui assure jusqu’au mois de juin, la présidence tournante de la Caricom, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les mécanismes d’accompagnement des pays victimes des catastrophes naturelles.

“Il nous faut trouver un moyen de permettre aux territoires touchés par les galetas climatiques, d’avoir accès aux fonds disponibles dès le lendemain d’un désastre, a-t-il dit. 

Le président Moise a aussi affirmé son intérêt à lutter pour favoriser l’application d’une résolution votée en 2013, sous la présidence de Michel Martelly, pour faire du français, une langue de travail officielle de la Caricom.

Il a aussi plaidé en faveur de l’introduction du créole et du néerlandais au sein de l’organisation régionale. Pour ce qui est de la lutte contre la corruption, Jovenel Moise qui reconnait que ce fléau mine le développement d’un pays, a affirmé que l’organisation a déployé d’importants d’efforts.

Celui qui est accusé d’avoir reconnu avoir nommé, sous pression, des juges soupçonnés de corruption dans le système judiciaire haïtien, s’est félicité des efforts qu’il dit avoir déployés dans le but de renforcer les institutions de lutte contre la corruption en Haiti.

Jovenel Moïse a plaidé en faveur d’une lutte efficace contre la corruption, soulignant que les ressources du pays doivent être utilisées de manière rationnelle et raisonnable.

Le président de la chambre des députés, Gary Bodeau a, en marge de la cérémonie d’ouverture, souligné l’importance d’un tel évènement pour Haiti.

Il s’agit, dit-il, d’une fenêtre d’opportunités pour le pays qui capte, pendant deux jours, l’attention de la presse régionale avec la présence d’une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement de la région. 

S’agissant des retombées, il assure que sur le plan politique, cela demandera du temps pour les constater mais pense que, déjà au niveau économique, les secteurs de l’hôtellerie et de l’artisanat peuvent tirer leur épingle du jeu.

Son collègue Price Cyprien se félicite lui aussi de la tenue de cette conférence internationale de deux jours en Haiti, estimant qu’elle permettra au pays de mieux s’intégrer dans le marché.

Il soutient que l’instabilité politique et la pauvreté sont deux des principaux obstacles empêchant l’intégration économique d’Haïti dans la Caricom.

En fin de journée, le président du Sénat Joseph Lambert et celui de la chambre des députés, Gary Bodeau, se sont plaints dans une lettre au premier ministre Jack Guy Lafontant, d’avoir été totalement ignorés ce lundi par “la présentatrice ou maître de cérérémonie” lors de la cérémonie d’ouverture  de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Caraïbe, au mépris des règles affiché par le Service du Protocole.

Les deux hommes menacent de s’abstenir de participer dorénavant de toute cérémonie officielle, faute de la reconnaissance et des égards dus à leur rang.
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La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) invoque le dialogue pour résoudre le conflit issu de la migration haïtienne, en République dominicaine




Port-au-Prince, 26 février 2018- (AHP)- La CIDH) a appelé ce lundi au dialogue entre la société civile et le gouvernement de la République dominicaine, pour résoudre les conflits découlant de la migration des citoyens haïtiens.

« Nous devons persévérer, vous devez participer. Nous continuerons à persévérer dans le dialogue », a déclaré le commissaire Luis Ernesto Vargas CIDH dans une audience publique à Bogota, pour évaluer le respect des décisions du système interaméricain des droits de l'homme en République Dominicaine.

Les représentants des organisations sociales du pays, tout comme le gouvernement dominicain ont convenu d'ouvrir une « table du dialogue » pour régler le problème, une initiative qui a été saluée par le président de l'audience, Esmeralda Arosemena de Troitiño.

Un porte-parole des personnes affectées par les lois migratoires du pays, Beneco Enecia, a salué «l'initiative de l'État dominicain de proposer la possibilité de créer ces “tables de dialogue».

Le représentant de l'État dominicain à l'audience, également ambassadeur de la RD à l'Organisation des États américains (OEA), Gideon Santos, a averti que « il faudra une grande volonté politique de tous les acteurs du pays » pour impulser des changements dans la législation migratoire ".

Le conflit issu de l’important flux migratoire des Haïtiens en République dominicaine, attisé par une décision controversée de la Cour constitutionnelle du pays en 2013, qui a fixé de nouveaux paramètres pour l'acquisition de la citoyenneté dans le pays.

Un rapport d'Amnesty International rendu public la semaine dernière indiquait que cette sentence privait un grand nombre de personnes «arbitrairement et rétroactivement, de la nationalité dominicaine».

Le texte a également critiqué le Plan National de Régularisation des Etrangers (PNRE), une initiative lancée en 2014 après la decision de la Cour constitutionnelle, appliquée «de manière médiocre».

Les organisations sociales ont demandé à la CIDH de rétablir la nationalité dominicaine des personnes touchées par cette loi, ainsi que de créer une table de dialogue avec les institutions pour discuter du problème.

Comme l’a indiqué à l'audience l'avocat et activiste Manuel Dandré, l'application de ces lois « viole les recommandations de la Commission » et le système des droits de l'homme interaméricain et conduit à une situation d’« apatridie » et « dénationalisation » des « personnes nées en République dominicaine de parents haïtiens ".

L’ambassadeur dominicain Gideon Santos a défendu pour sa part la bonne santé des droits de l'homme dans son pays et que les migrants peuvent facilement régulariser leur situation.

Au total, 87,3% des immigrés en République dominicaine viendraient d'Haïti.