lundi 22 août 2016

Réactions diverses et menaces de manifestations après les nouvelles hausses sur les prix du carburant: le ministre de l'Economie et des Finances explique que ces mesures sont nécessaires mais n'écarte pas la possibilité d'une nouvelle révision




Port-au-Prince, 22 août 2016- (AHP)-L'annonce d'une augmentation sur les prix de l'esssence sucite des reactions au sein  de plusieurs secteurs de la socierte haïtienne, notamment le monde syndical et le parlement. Depuis dimanche le prix du  gallon de gazoline est passé de 189 gourdes à 219 gourdes, le diesel,  de 157 à 179 gourdes et le kérosène, de 156 à 173 gourdes.soit une augmentation de 30 gourdes sur les deux premiers produits et 25 gourdes sur le 3ème.

Le bouillant syndicat Union Nationale des Normaliens Haïtiens, (UNNIOH), a dénoncé lundi  les nouvelles augmentations   et prévient qu'elles vont provoquer une hausse des couts des produits de première nécessité.

Le coordonateur de l’UNNOH, Josué Mérilien a qualifie cette décision de criminelle, annonçant une marche pacifique ce vendredi en vue d’exiger son retrait.

Le président de la commission justice et sécurité du Sénat, Jean-Renel Sénatus, estime qu’un ajustement de 30 gourdes est malvenue dans un contexte de morosité économique et à la veille de la rentrée des classes.

Le parlementaire qui soutient que le pays n’a pas les reins assez solides pour supporter une telle mesure, annonce la convocation ce mardi, du premier ministre Enex Jean-Charles ainsi que des ministres de l’économie, de la planification et des affaires sociales autour de la question.

Nous allons leur demander de revoir leur plan et de ne pas augmenter les prix du carburant à hauteur de 30 et de 25 gourdes.

Son collègue du Sud Jean-Marie Salomon dénonce, lui, ce qu'il appelle un coup de poignard, un crime contre le peuple haïtien qui éprouve déjà des difficultés de toutes sortes, notamment à la veille de la rentrée scolaire.

Il l’appelle à faire le retrait de cette mesure, soulignant qu’il y va de la stabilité politique du pays.

A la chambre, le président de la commission économie et finances, Antoine Rodon Bien-Aimé a annoncé que la question de l’augmentation des prix de l’essence sur le marché sera évoquée à la rencontre prévue ce mardi avec les autorités économiques et financières autour du projet de budget 2016-2017.

Le parlementaire dénonce une décision brutale qui ne tient pas compte, selon lui, du coût de la vie et qui ne figure ni dans le budget rectificatif, ni dans le projet de budget 2016-2017. 

L’élu de Cerca Carvajal exhorte de préférence, le gouvernement à réduire son train de vie en diminuant les budgets de la présidence, de la primature et même du parlement.              

Le secteur syndical n’est pas en reste et monte également au créneau pour dénoncer la décision du gouvernement relative à l’ajustement des prix du carburant.Des associations de transporteurs ont également protesté contre cette mesure, rejetant les arguments fournis par les autorités pour la justifier.

Le représentant du secteur syndical au sein du conseil supérieur des salaires, Fignolé St-Cyr, invite le gouvernement à faire marche-arrière, faisant savoir que le secteur auquel il appartient entend utiliser tous les moyens légaux et pacifiques dont il dispose pour le forcer à agir en ce sens.

Fignolé St-Cyr affirme qu’il n’est pas du tout convaincu par les arguments avancés par les autorités pour justifier leur décision d’augmenter les prix du carburant et pense que si l’équipe au pouvoir cherche les moyens pour financer les élections, elle aurait dû se tourner ailleurs.

Un représentant de la Plateforme des Syndicats de Transport Fidèle, Duclos Bénissoit presse le gouvernement de faire le retrait de cette décision, soulignant que tout le secteur parle d’une seule voix.

M. Bénissoit déplore ausi  le fait que les autorités n’aient pas consulté, selon lui,  les acteurs du secteur transport avant de prendre cette décision.

La confédération nationale des organisations pour une autre Haïti, proche de la plateforme politique Pitit Dessalines désapprouve également la décision du  gouvernement provisoire d’augmenter les prix des produits pétroliers à l’approche de la rentrée des classes du 5 septembre.

Le coordonnateur adjoint de la confédération, Chadson Pierre se prononce en faveur du retrait de cette décision qui risque, selon lui, d'aggraver davantage les conditions de vie de la population qui vit déjà dans une situation extrêmement difficile.

M.  Pierre appelle le gouvernement à mettre sur pied des programmes d’assainissement  dans la perspective de soulager les souffrances des couches les plus defavorisées à l'occasion de la rentrée des classes.
                                                                                                          
Le Monde Syndical haïtien (MSH) émet des réserves sur l’augmentation des  prix des produits pétroliers, estimant  qu’il y a une certaine exagération.

Le président du secteur des transports publics haïtiens Réjouis Eloi reconnait toutefois que cette augmentation permettra à l’état d’envisager un encadrement pour les  parents à l’approche de la rentrée des classes du 5 septembre.

Dans le monde politique, l’organisation politique Fanmi Lavalas désapprouve la décision  gouvernementale, estimant que cette mesure va compliquer davantage la situation des plus démunis.

Un cadre de l'organisation , Anthony Dessources, qui faisait le compte rendu d’une note de presse, demande aux autorités de penser aux conséquences de cette mesure. Selon lui, le moment est mal choisi car, souligne-t-il,  le contexte actuel est particulièrement difficile pour la population.

En annonçant vendredi  les nouvelles hausses, le ministre de l’économie et des finances, Yves Romain Bastien, a expliqué qu'elles s’expliquent par la dépréciation continue de la gourde, le besoin d’augmentation les recettes de l’état et la nécessité d’équilibrer les prix sur le marché national avec ceux de la République voisine où le carburant se vendrait plus cher, selon lui..

Le ministre dit toutefois reconnaitre les difficultés que risque d’engendrer cette hausse des prix pour la population. Il a fait savoir que cette décision était nécessaire pour l’Etat, sans écarter toutefois la possibilité d'une nouvelle révision.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire