Port-au-Prince, le 20 aout 2016 -(AHP) – Depuis plusieurs semaines, les activités ont repris dans la quasi totalité des hôpitaux publics du pays qui avaient été paralysés par une grève des médecins résidents réclamant de meilleures conditions de travail et une augmentation de leurs prestations.
A l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti, les médecins de service ont repris leurs activité, mais les résidents, fer de lance du mouvement de grève, sont encore réticents à réintégrer leur poste, bien qu'ils soient en négociation avec les autorités sanitaires qui ont acepté de donner suite à un nombre important de leurs revendications dont le doublement de leurs frais, la fourniture d'intrants et de matériel.
Des opérations d'assainissement et de nettoyage ont été réalisées. Des toilettes ont éte réparées. De nouveaux matelas déjà disponibles seront prohainement livrés. Un nouvel administrateur a été nommé, ont assuré des sources dignes de foi.
A l’hôpital universitaire La Paix à Delmas 33, 60% des 131 médecins résidents, acceptent de reprendre du service
Les activités y ont repris effectivement depuis le 11 juillet dernier, avec les médecins de service, mais c’était encore un peu difficile car les médecins résidents représentant un maillon important dans la chaine, ne s'etaient pas encore manifestés, a confié le directeur administratif, Pierre Michel Lemène.
On pouvait alors recevoir entre 20 et 50 patients par jour, a dit le Dr Lemaine qui informe avoir reçu mardi des médecins résidents, une correspondance dans laquelle, 60% des 131 médecins résidents, acceptent de reprendre du service. C‘est donc pour cela qu’aujourd’hui, nous sommes en mesure d’accueillir plus de patients, a-t-il dit.
Pierre Michel Lemène se félicite du fait qu’aujourd’hui, l’hôpital La Paix reçoive des centaines de patients.
Vendredi, la clinique externe a reçu plus d’une centaine de patients et les autres services, dont la pédiatrie, étaient aussi remplis, s’est-t-il félicité.
Les médecins résidents rencontrés dans les différents services n’avaient pas souhaité faire de déclarations enregistrées, arguant, off the record, qu’ils avaient du travail.
Plusieurs citoyens rencontrés sur la cour de l’hôpital universitaire, se plaignaient d'une certaine lenteur des services. Certains affirment avoir patienté des heures avant de pouvoir se faire ausculter. Ils disent souhaiter que des dispositions soient prises pour remédier à cette situation.
A la Maternité Isaïe Jeanty, les médecins résidents, qui ne souhaitaient pas non plus faire de déclarations enregistrées, ont affirmé avoir recommencé à travailler et les patients viennent comme à l’accoutumée recevoir les soins que leur cas nécessite.
C’est aussi le 11 juillet que les activités avaient repris dans ce centre hospitalier public spécialisé en soins obstetrico-gynécologiques. Plus d’un mois après, l’hôpital « Chancerelles » reçoit de plus en plus de patients, se félicitent les responsables.
Ils appellent le ministère de la santé publique et de la population à continuer à pourvoir la maternité en intrants et en équipements afin qu’elle puisse continuer à desservir la communauté.
Le directeur médical de la maternité, le Dr Raymond Fleurimond, a récemment affirmé qu’aucune forme de pression n’a été exercée sur les médecins résidents qui ont de leur plein gré, accepté de reprendre du service.
Si les hôpitaux universitaires La Paix, Delmas 33 et Chancerelle (Pont-Rouge) ont repris leurs activités, celles-ci n'ont pas encore repris leur vitesse de croisière à l’hôpital de l’université d’Etat d’Haïti, le plus grand centre hospitalier public du pays où la population exprime quand même une grande satisfaction après avoir été privée de soins de santé pendant plus de 4 mois.
Les grévistes n'avaient pas jugé important de mettre en place une service d'urgence.
Ce vendredi encore, les activités fonctionnaient avec un groupe de médecins de service pour recevoir les patients à la recherche de soins La clinique externe et la salle d’urgence notamment sont les principaux services qui fonctionnent à l’hôpital général .
Les résidents ont également repris leurs activités dans les hôpitaux de province, notamment à l'Hôpital Justinien du Cap-Haïtien. Il ne reste plus que les résidents de l'HUEH à emboîter le pas.
La crise dans les hôpitaux avaient été déclenchée en février 2016 par un incident entre un médecin résident et l’administrateur qui, entre temps, a été révoqué.
Les résidents avaient choisi d’observer un arrêt de travail pour exiger entre autres une augmentation de leurs prestations et de meilleures conditions de travail. La crise s’est répandue à l’ensemble des hôpitaux publics du paysau détriment de la population et aussi des médecins résidents eux-mêmes qui vont laisser de nombreuses plumes et qui ont perdu ds mois de formation.
Certains secteurs ont affirmé que des mains politiques ont manipulé les résidents ou plus précisement les initiateurs du mouvement.
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