mardi 22 septembre 2015

Le ministre des finances persiste que la mesure d’interdiction de 23 produits dominicains par voie terrestre vise à assurer un meilleur contrôle de qualité et le flux des produits:le président de la chambre de commerce du Nord-Est, Fritz Jean estime que cette mesure risque de détruire toute une classe de commerçants notamment dans les zones frontalières


 Port-au-Prince, le 22 septembre  2015 –(AHP) – Le ministre de l’Economie et des finances, Wilson Laleau a justifié ce mardi les restrictions commerciales récemment annoncées vis-à vis d'un ensermble de produits dominicains.

M. Laleau explique que l’interdiction d’importation, par voie terrestre, de 23 produits dominicains vise à augmenter les recettes de l’état, assurer un meilleur contrôle de qualité et du flux de produits, faisant savoir  que la contrebande fait perdre 300 millions de dollars au pays par année.

Le ministre rejette les critiques suscitées par cette mesure qu’elle juge opportune et  qui durera le temps nécessaire.

"L’interdiction d’importer par voie terrestre un ensemble de produits en provenance de la république dominicaine va rester en vigueur jusqu’à ce que l’Etat haïtien arrive à mettre en place des structures nécessaires pour assurer le contrôle de ses frontières", a fait savoir Wilson Laleau.

Il a expliqué que le Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) n'a pas pris seul cette mesure qui permettra aussi d’attirer les investisseurs intéressés au marché haïtien.

 "La mesure d'interdiction a été endossée par plusieurs autres  ministères, après consultations avec plusieurs associations patronales", a tenu à souligner le ministre, indiquant que plusieurs entreprises haïtiennes dont celle produisant de la farine, avaient menacé de fermer boutique à cause des effets néfastes de la contrebande sur leurs activités.

De fait, la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ouest (CCIO) félicite le MEF pour les mesures adoptées, obligeant les importateurs d’importer ces marchandises uniquement par voie aérienne ou maritime et assurant ainsi un meilleur contrôle de qualité.

 La CCIO estime que ces mêmes mesures vont aussi permettre de combattre la contrebande qui facilite l’entrée de produits illicites et non-conformes aux standards de qualité, qui favorise une concurrence déloyale menaçant les industries nationales, et qui prive l’Etat de revenus substantiels.

Du coup, la  Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ouest exhorte le Ministère de l’Economie et des Finances, et le gouvernement en général, à prendre les dispositions nécessaires pour exécuter effectivement ces nouvelles mesures afin d’assurer un marché équitable.

Mais elle va encore plus loin, en se disant confiante que ces premières démarches pourront aussi permettre un élargissement de cette liste de produits afin d’inclure d’autres marchés affectés.

L'Association des Industries d'Haïti (ADIH) a  également appuyé la mesure d'interdiction du Miistère de l'Economie.

Le Forum Economique du Secteur Privé dit egalement accueillir avec satisfaction, la décision du MEF du 15 Septembre dernier, exprimant le souhait que toutes les directives qui accompagnent ce communiqué soient effectivement appliquées dans les meilleurs délais.

Le Forum Economique du Secteur Privé qui affirme regrouper les principales chambres de commerce, associations patronales et d'importantes entreprises du pays, soutient cette décision et félicite le Gouvernement, en particulier le Ministère de l'Economie et des Finances.

Pour sa part, le PDG du group croissance Kesner Pharel a souligné qu’à court terme, cette disposition va affecter les prix des produits concernés sur le marché local, qui pourraient devenir rares.

Mais il affirme qu’à moyen et à long terme, elle favorisera la relance de la production nationale en vue de la satisfaction des besoins locaux.

Kesner Pharel qui trouve judicieux qu’Haïti décide de contrôler ses frontières, déplore l’absence de prises de position des candidats à la présidence, alors que dans les prochains mois, l’un d’entre eux va accéder à la magistrature suprême et devra conduire la politique commerciale du pays.

 Mais, il y a des notes discordantes concernant la mesure gouvernementale très decriée en republique dominicaine.

En effet, les autorités et les hommes d'affaires dominicains ont fait valoir que cette disposition viole certains accords bilatéraux n'a pas été officiellement communiqués et d'augmenter le prix final des produits.

Les 23 produits touchés représentent des ventes d'environ 500 millions $ par année, un tiers des échanges bilatéraux et 6% de toutes les exportations dominicaines, selon les statistiques officielles.

Jose del Castillo, ministre du Commerce de la République dominicaine, a estimé que le transport par avion ou par bateau des produits  va faire doubler les coûts, et les prix à la consommation finale.

"Nous exhortons le Conseil binational Quisqueya, composée d'hommes d'affaires des deux pays à entrer en dialogue" exhorte Ligia Bonetti, vice-président des chefs d'entreprises dominicaines.

En Haïti, après les associations de commerçants de la zone frontalière de Ouanaminte / Dajabón qui protestent contre les nouvelles restrictions commerciales vis-à-vis de la république dominicaine,  de nature à paralyser leurs activités au profit de grands négociants, c'est maintenant au  président de la chambre de commerce du Nord-Est, Fritz Jean d'estimer que la nouvelle mesure du Ministère de l’Economie et des finances risque de détruire toute une classe de commerçants notamment dans les zones frontalières.

L'ancien gouverneur de la Banque de la République d'Haïti (BRH) explique que plusieurs entrepreneurs font transiter des marchandises achetées dans  d’autres pays par la République dominicaine pour pouvoir  bénéficier de la diminution des couts liés au transport et souligne qu’avec cette mesure, de nombreuses activités seront paralysées.

Il appelle les autorités à assurer un meilleur contrôle des postes douaniers au lieu de pénaliser des entrepreneurs au profit d’autres entrepreneurs. 

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