Port-au-Prince, le 6 septembre 2016 – (AHP) – L’association des industries d’Haïti ADIH a dénoncé des manœuvres qui seraient en train d’être orchestrées au niveau du gouvernement en vue de lever la mesure d’interdiction par voie terrestre, d’un groupe de 23 produits en provenance de la république dominicaine.
Une décision qui selon une note de l’ADIH signée par son principal responsable, Georges Sassine, serait contre les intérêts du peuple haïtien.
La note rappelle que cette mesure avait été adoptée sous l’ancien régime dans le cadre notamment de la lutte contre la contrebande au niveau des frontières.
Le responsable du collectif du 4 décembre, Jean-Robert Arguant voit de son côté d’un très mauvais œil toute décision qui viserait à lever l’interdiction d’importer par voie terrestre une vingtaine de produits en provenance de la république voisine.
Il a souligné que cette entente commerciale entre Port-au-Prince et Santo-Domingo serait préjudiciable aux intérêts du pays, rappelant que la disposition prise sous l’administration tèt kale, avait permis une nette augmentation des recettes douanières.
En plus, poursuit-il, si le gouvernement devrait lever cette interdiction, cela nuirait grandement à la production nationale.
Mais, ce n’est pas l’avis de l’ancien gouverneur de la banque centrale, l’économiste Fritz Alphonse Jean. Citant un récent rapport de la banque mondiale sur Haïti, il déplore de préférence l’impact des préférences douanières qui fait perdre au pays une bonne partie de ses recettes à la frontière.
Le pays aurait perdu jusqu’à 60% des recettes douanières à cause de cette pratique d’exonération de taxes à la frontière, a-t-il dit, déplorant, une forme de capitalisme de connivence qui nuit beaucoup à l’économie du pays.
Pour Fritz Jean, la décision d’interdire l’importation par voie terrestre d’un ensemble de produits en provenance de la république dominicaine a grandement pénalisé les commerçants qui évoluent dans la zone frontalière.
Il a dénoncé en ce sens ce qu’il appelle une instrumentalisation de l’appareil étatique par un petit groupe au détriment de la grande majorité. Il faut que l’Etat de droit soit respecté et que les citoyens qui se sentent lésés, puissent avoir leur mot à dire, a-t-il avancé.
C'est lors de la visite du nouveau chancelier dominicain en Haïti, Vargas Maldonado, la semaine dernière que la possibilité de lever la mesure d'interdiction avait été evoquée.
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