Haïti/élections: Laissez le pays choisir en toute liberté: A bas la violence, les sondages bidon et les manoeuvres anti-démocratiques

AHP 10  septembre 2016/A un mois de la présidentielle annoncée par le Conseil électoral provisoire pour le 9 octobre  2016, l'organisme électoral se félicite du respect scrupuleux jusqu'ici, du calendrier électoral, avec notamment l'arrivée du materiel non-sensible et prochainement du matériel sensible.

Pour l’instant, le conseil électoral met le cap sur la formation du personnel vacataire (membres des bureaux de vote, agents de sécurité électoral et superviseurs entre autres) pour la réussite des scrutins du 9 octobre.

Et la campagne électorale bat son plein.

Cependant, parallèlement, des individus hostiles à ces élections dont beaucoup croient qu'elles seront différentes de celles frauduleuses et contestées de 2015, tentent de semer la peur,  perpetrer des actes de violence pour  essayer de démobiliser  la population.

C'est dans ce contexte  qu'est arrivée  une   cargaison d'armes et de munitions  saisie  jeudi au Warf  de Saint-Marc, dans le Bas-Artibonite (nord). Il s'agit   de 150 fusils 12 avec un seul canon, 9 autres dotées de deux canons, 5 M4, des armes de calibre 9 mm, des milliers de cartouches, 10 paires de bittes, 15 paires de menottes, 5 gilets tactiques et 12 bdu.

C'est au nom d'un certain Charles Durand actuellement en cavale qu'est arrivé de Miami  le container actuellement sous contrôle des autorités policières et judiciaires.

La justice  avait  décidé de fouiller en profondeur le camion qui transportait les armes en raison de l’arrogance de Charles Durand venu le récupérer et qui s’opposait de manière virulente à toute fouille, au prétexte que le camion appartenait à une personne haut placée dont il s’est gardé de citer le nom, a rapporté le commissaire du gouvernement de Saint-Marc, Me Franck Jean.

Aucune arrestation n'aurait encore eté opérée, mais  plusieurs noms auraient été cités dont celui d'un parlementaire qui n'a jamais caché son hostilté au pouvoir.

Le ministre  de la Justice et de la Sécurité publique, Camille Edouard Junior, a annoncé l'ouverture d'une enquête pour  mettre la main au collet du ou des individus impliqués dans l'importation de ces armes de guerre.

Le  gouvernement s’engage à maintenir un climat de paix dans le pays, notamment pendant la période électorale, a dit Camille Edouard Junior qui invite les citoyens à continuer de faire confiance aux autorités compétentes en la matière, notamment au sein de la police et de la justice.

Cependant, l'impunité dont ont bénéficié les auteurs d'actes criminels récents ne sont pas pour rassurer, entre autres l'attaque meurtrière en mai dernier contre le commissariat de police des Cayes (Sud), les attaques en juin contre des intérêts étrangers et locaux à Port-Prince, dont la Natcom, la Digicel, Sogebank et Behrman Motors.

En dépit des temoignages jugés  crédibles contre les auteurs et commanditaires de l'attaque des Cayes et  des preuves recueillies par camera contre les actes criminels de Port-au-Prince,  aucun suivi ne semble avoir été fait.

De plus, c'est le silence sur le dossier  de la cargaison de drogue au sucre saisie depuis avril 2015 à bord du MV/Manzanares. Au contraire, le principal accusé a été nommé ambassadeur de bonne volonté de la République d’Haïti, six jours avant le départ de l’administration Martelly-Paul.

L’exécutif avait alors tenté de justifier  sa décision par le fait que selon lui, tant sur la scène nationale que sur la scène internationale, l’intéressé avait entrepris des actions visant  entre autres, à contribuer au "bon renom et au renforcement de l’image d'Haïti à l’étranger ".

Voyez aussi l'impunité dont bénéficient des importateurs connus d'huile de cuisine usagée, pour empoisonner la population.

Pour en revenir au dossier électoral, des individus font circuler toutes sortes de rumeurs sur les réseaux sociaux, allant jusqu'à citer  des rues qu'il ne faut pas emprunter à des heures de la journée et de la nuit, une autre façon  sans doute de créer la peur au sein de la population.

Beaucoup estiment que dans ce contexte, nul ne devrait tenter  de banaliser  la cargaison d'armes arrivée jeudi.

La police et la justice ont du pain sur la planche. La communauté internationale non impliquée directement dans le financement des prochaines élections,  si soucieuse et si impatiente en 2015 de voir le processus électorale complétée,doit probablement l'être davantage en 2016.

A ce compte, elle doit apporter sa contribution pleine et entière  au procesus de sécurisation des  élections et  aider les autorités haïtiennes à neutraliser tous groupes de bandits qui s'aviseraient de perturber et de saboter le processus.

La communauté internationale, particulièrement les Etats-Unis, a des intérêts majeurs dans la réussite des prochaines élections. Tout éventuel échec qui serait dû à la magouille ou à la violence, aurait de graves repercussions sur la présidenielle américaine de novembre. Et les Républicains ne manqueraient pas de tirer avantage d'une telle situation.

En tout cas, une telle éventualité ne devrait pas être à l'ordre  du jour avec la présence de la Mission onusienne, la plus grande force armée sur le terrain, qui a les moyens de prevenir et de  contenir tout dérapage.. La MINUSTAH  doit enfin assumer ses responabilités ou sa présence n'est plus nécessaire au pays.

Ce que les Haïtiens disent vouloir aujourd'hui, c'est l'organisation d'élections libres et démocatiques qui puissent conduire la meilleure ou le meilleur au pouvoir, sans sondages bidon pour empoisonner l'atmosphère qui entoure le processus, sans la propagande des idéologues partisans de l'exclusion, qui croient savoir qui peut diriger le pays comme président (e), députés ou sénateurs.

Beaucoup de gens tiennent le discours "que le meileur gagne", mais  nombre d'entre ex le tiennent de façon hypocrrite.

En tout cas, il est crucial et vital de laisser la population choisir en toute liberté, pour que le pays puisse commencer à se hisser au niveau des nations democatiques,  pour que  cesse enfin  la violence et  qu'Haïti prenne de façon irréversible la voie du développement.

Si coups d'état, complots, mensonges et autres pratiques déloyales n'ont pas su permettre  à  certains groupes  d'orienter  le pays dans le sens qu'ils veulent, ils doivent se rendre à l'évidence que la meilleure voie est la voie democratique qui implique l'organisation d'élections sans tentative d'étouffer la voie de la majorité.

Toute manoeuvre contraire va forcément se retourner contre ses auteurs, comme en 2015.