lundi 18 janvier 2016

Le CEP tête baissée vers le mur du 24 janvier: les principales organisations locales d'observation électorale déclinent une à une l'invitation de l'organisme électoral à observer les élections annoncées pour dimanche




Port-au-Prince, le 18 janvier 2016 – (AHP) – Un groupe d’organisations de droits humains dont le RNDDH, le CNO, la POHDH, la SOFA, le CONHANE et la JILAP ont annoncé ce lundi qu’elles ne participeront pas à l'observation des élections annoncées pour le 24 janvier.

Ces organisations disent prendre acte de l'obstination  du CEP décrié et en perte de légitimité, de maintenir le scrutin de dimanche avec la participation d’un seul candidat pour la présidentielle.

La coordonatrice de la solidarité des femmes haïtiennes SOFA, Marie-Frantz Joachim, parle d’une mascarade que le CEP veut faire passer pour des élections.

De son côté, la responsable de programmes au réseau national de défense des droits humains, Marie-Yolène Gilles, a indiqué ne voir rien à observer le 24 janvier. Elle réaffirmé la volonté de ces organisations de rester fidèles à leur mission qui consiste à défendre  les droits civils et politiques de la population.

Ce sont pratiquement l’ensemble des organismes d’observation qui  déclinent un à un l‘invitation du CEP à superviser la journée électorale du 24 janvier.

Déjà, dans une note en date du 16 janvier, le collectif du 4 décembre avait fait savoir qu’il n’entend pas participer à l’observation des élections du 24 janvier, évoquant un contexte pour le moins inadéquat entourant le processus, tout en se disant prêt à assumer une telle responsabilité dès que des conditions acceptables seront réunies.

L’impossibilité d’organiser les élections annoncées par le conseil électoral provisoire pour le dimanche 24 janvier 2016 parait donc de plus en plus évidente à mesure qu’approche le jour J.

Amputé de 4 membres, le CEP ne compte actuellement que 5 conseillers actifs, décidés malgré vents et marées, à poursuivre le processus électoral après les démissions de Ricardo Augustin de l’église catholique le 5 janvier et de Vijonet Déméro de l’Eglise protestante dix jours plus tard.

Il y a également la conseillère Yolette Mingual (secteur femmes) accusée de corruption, qui a suspendu temporairement, a-t-elle dit,  sa participation aux activités du conseil, en plus de la position dissidente du conseiller Jaccéus Joseph (droits Humains) qui refuse de participer aux préparatifs des prochaines élections tant que l’ensemble des recommandations de la commission présidentielle d’évaluation électorale n’auront pas été appliquées.

Au sénat de la république, une résolution est sur le point d’être adoptée, à l’initiative du sénateur Evalière Beauplan, pour demander au CEP de surseoir à l’organisation du scrutin du 24 janvier.

C’est ce qu’a indiqué lundi son collègue Francisco De La Cruz qui estime qu’aucune condition n’est réunie pour la tenue dimanche des législatives complémentaires et du second tour de la présidentielle.

A en croire l’élu du Plateau Central, la proposition du sénateur Beauplan serait favorablement accueillie par les membres du groupe majoritaire au Sénat qui avaient favorisé l’élection du nouveau bureau du grand corps.

Il sera nécessaire de tenir compte de cette proposition même si elle n’aura aucune force contraignante, a dit M. De La Cruz qui pense que le pays se dirige tout droit vers une transition, car le président Michel Martelly doit obligatoirement plier bagages le 7 février 2016, comme l'ont fait les sénateurs en fin de mandat le 2eme lundi de jaqnvier 2015.

Le sénateur Francisco De La Cruz estime qu’il est important de tenir compte de cette résolution, arguant qu’aucune élection n’est possible ce dimanche dans le pays.

Le président Michel Martelly doit partir au terme de son mandat le 7 février, a-t-il dit, soulignant la nécessité pour le sénat de dialoguer notamment avec les représentants de la communauté internationale au sujet de l’avenir du pays au lendemain du 7 février.

Des manifestants ont mis en garde ce lundi contre des manoeuvres qui seraient orchestrées par un secteurs de la communautee internationale et une frange du secteur local des affaires qui viserait à garder le président Martelly au pouvoir  jusqu'au 14 mai 2016, après l'échec assuré de l'investiture d'un président constitutionnel le 7 février 2016.

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