lundi 25 janvier 2016

La proposition du G8 relative à la mise en place d’un gouvernement de transition critiquée au Senat: le professeur Rosny Desroches estime que le parlement doit pouvoir jouer son rôle notamment dans le choix du nouveau président




Port-au-Prince, le 25 janvier 2016 – (AHP) – La proposition du G8 relative à la mise en place d’un gouvernement de transition conduit  par le président  de la cour de cassation ou le vice-président ou le juge le plus ancien de la cour, suscite de nombreuses réactions dans les milieux politiques, notamment au parlement.

Les sénateurs ne partagent pas l’idée selon laquelle l’assemblée législative aurait un rôle consultatif sans suspension de salaire pour ses membres qui garderaient les autres privilèges attachés à leur fonction, dans le cadre d'un tel gouvernement.

Le sénateur Dieupie Chérubin du parti Convention Unité democratique  (KID) estime que la proposition du G8 tend à écarter le parlement. Il assure que les parlementaires ne sont guère intéressés par l’argent contrairement à ce que suggère ladite proposition.

Pour l’élu du sud-est, l’essentiel c’est de trouver le moyen de compléter le processus électoral. Le parlementaire du parti d'Evans Paul a aussi dénoncé l’attitude de ceux qui, selon lui, ne cherchent qu’à profiter de la crise actuelle.

Il plaide en faveur  d’un dialogue entre tous les secteurs de la vie nationale pour que le pays ne se retrouve sans gouvernail  le 7 février.

Le sénateur Francisco De La Cruz (OPL) a lui aussi dénoncé la proposition du G8, notamment pour avoir relégué le parlement au second plan. Le sénateur du départemen du Centre propose un gouvernement de transition dont les membres seraient issus des pouvoirs législatif, judiciaire et des partis politiques.

Le parlementaire rappelle qu’en dépit de tout, les pouvoirs des parlementaires issus des élections de 2015 ont été validés par leurs assemblées respectives.

Le gouvernement proposé par le sénateur De La Cruz aurait pour mission d’organiser dans un délai de 9 mois, soit en octobre 2016 et avec un nouveau conseil électoral, la suite des élections législatives, les élections municipales et locales ainsi que le second tour de la présidentielle.

Le directeur exécutif de l’initiative de la société civile Rosny Desroches juge pour sa part intéressante la proposition du G8, même s’il affirme ne pas partager certains points, estimant que le parlement doit pouvoir jouer son rôle notamment dans le choix du nouveau président au terme du mandat du président Michel Martelly le 7 février.

En vue de rester le plus proche possible de la constitution, c’est le Sénat qui doit plancher sur le choix du nouveau chef de l’Etat, a dit M. Desroches qui propose également un dialogue politique, avec la participation du président Michel Martelly et de son équipe.

M. Desroches est contre toute idée que le président Michel Martelly reste en place au terme de son mandat.

Plusieurs autres  personalités se prononcent contre toute fuite en avant dans le cadre de la recherche d'une solution pour l'après-Martelly, mais proposent le plus large consensus possible  entre les secteurs vitaux du pays pour trouver le meilleur moyen de combler le vide qu'occasionnera le départ de Martelly. 

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