mardi 4 juillet 2017

Plusieurs organisations syndicales évoluant dans le secteur de la sous-traitance menacent de manifestations en cascades à partir du 10 juillet, si le salaire minimum n'est pas ajusté à 800 gourdes dès ce vendredi: les ouvriers dénoncent un "petit groupe de 4 investisseurs irréductibles"


Port-au-Prince, le 4 juillet 2017 - (AHP) - Plusieurs organisations syndicales évoluant dans le secteur de la sous-traitance ont donné ce mardi aux autorités haïtiennes, un ultimatum expirant  vendredi, pour favoriser  l'ajustement du salaire minimum à 800 gourdes par jour.

Les responsables de GOSTTRA-CTSP, PLASIT-BO et CNOHA, préviennent que si le salaire minimum n'est pas ajusté a 800 gourdes dès ce vendredi, des manifestations en cascade seront organisées à partir de la semaine prochaine.

Les ouvriers accusent "un tout  petit groupe de patrons" de s'opposer systématiquement à une augmentation raisonnable du salaire minimum.

Le coordonnateur de la coalition nationale des ouvriers haïtiens CNOHA, Dominique Saint-Eloi, a invité tous les ouvriers à se tenir prêts à manifester pour forcer les autorités à ajuster le salaire minimum à 800 gourdes.

Il affirme que les industriels étrangers dont les coréens, les américains et les dominicains sont prêts à ajuster le salaire minimum, mais que seul un groupe de 4 investisseurs haïtiens refusent d'avancer dans cette direction.

Celui qui a été désigné au conseil supérieur des salaires CSS mais qui refuse de siéger aux côtés de Fritz Charles et Pierre Joseph Polycarpe qu'il accuse d'être des pourfendeurs de la cause ouvrière, a rappelé que la patience des ouvriers a des limites.

Des manifestations sont en effet prévues les lundi 10, mardi 11 et mercredi 12 juillet dans la capitale haïtienne, à l'initiative de GOSTTRA-CTSP, PLASIT-BO et CNOHA, des organisations mobilisées depuis plus de deux mois pour exiger un ajustement du plus bas salaire.

Le porte-parole de Plasit-Bo, Télémarque Pierre, affirme que les ouvriers n'attendront pas le rapport du CSS, mais la publication vendredi au plus tard, de l'arrêté présidentiel ajustant à 800 gourdes le salaire journalier minimum.

Dans le cas contraire, nous allons fouler à nouveau le macadam pour faire passer nos revendications, a-t-il prévenu.

Les manifestations organisées le mois dernier avaient pour la plupart, été émaillées d'incidents. Des patrons avaient accusé des ouvriers d'actes de violence,  mais les ouvriers avaient eux-miemes, preuves à l'appui, dénoncé des agents de sécurité et de la police nationale de les  avoir réprimés  violemment, faisant ainsi, ont-ils dit, le jeu du patronat et de l'exécutif qu'ils accusent de ne pas travailler dans leurs intérêts.

Récemment, un groupe de 6 entrepreneurs du textile ont écrit au premier ministre Jack Guy Lafontant pour lui demander de prendre des dispositions pour faire cesser les manifestations, arguant que ces mouvements qui perturbent leurs activités les ont déjà fait perdre plusieurs millions de dollars américains.

Ils avaient aussi menacé de plier bagage et d'aller voir ailleurs. Ce que les ouvriers avaient assimilé a du chantage, soulignant que, où qu'ils aillent, ils seront obligés de respecter la loi.

Le conseil supérieur des salaires avait promis de remettre son rapport au début de ce mois de juillet, allant au-delà du délai de 10 jours qu'ils avaient pour finaliser le rapport.

Récemment, le directeur général du ministère des affaires sociales et du travail, le Dr Rudy Heriveau, avait appelé au calme les ouvriers soulignant que ce n'est pas à travers les manifestations de rue qu'ils allaient obtenir les résultats escomptés.

Mais, la situation semble atteindre un point de non-retour. 

Plusieurs secteurs soutiennent que si les patrons et l'exécutif favorisent  un ajustement raisonnable du salaire minimum, les ouvriers seront plus productifs, les entrepremneurs feront davantage de bénéfices, les emplois augmenteront, la situation globale du pays connaitra une sensible amélioration, avec le retour progressif de la sécurité qui favorisera la relance du tourisme et de l'économie du pays

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire