jeudi 6 juillet 2017

- Le taux de croissance pour l’année fiscale 2017-2018 ne devrait pas dépasser 1.5% , contrairement aux previsions trop ambitieuses de 3.9% des autorités, selon le président de l’association des économistes haitiens, le Dr Eddy Labossière



Port-au-Prince, le 6 juillet 2017 - (AHP) - La croissance du produit intérieur brut ne devrait  pas atteindre la barre des 3% visée par les autorités mais, au meilleur des cas,  1.5%. C'est du moins l'avis de l'économiste Eddy Labossière, président de l'association haïtienne des économistes.

En general, la croissance d'un pays ne dépend pas uniquement des investissements consentis durant l'année courante, mais sur ceux qui ont été engagés durant les années antérieures, a insisté le Dr Labossière.

L'économiste a aussi fait remarquer que l'agriculture qui est un moteur de croissance, n'a pas réellement bénéficié d'investissements importants, notamment en provenance du secteur bancaire, même s'il affirme reconnaitre les efforts du gouvernement à travers le programme baptisé "La caravane du changement".

Le secteur des services n'a pas non plus reçu d'importants investissements, alors que dans le secteur industriel, la production pourrait même baisser, en raison notamment des perturbations l'ayant marquée, a encore soutenu l'analyste économique.

S'il affirme applaudir la décision du gouvernement de faire passer l'enveloppe budgétaire de 118 à 144 milliards de gourdes, Eddy Labossière a invité les autorités compétentes à prendre des mesures pour éviter la corruption et l'évasion fiscale.

Le potentiel fiscal haïtien est de plus de 200 milliards de gourdes, mais il se trouve souvent heurté au fléau de la corruption et de l'évasion fiscale, rappelle le professeur d'université.

Le Dr Jack Guy Lafontant avait  été très critiqué et traité d'évadé fiscal, pour s'être acquitté de ses obligations envers le fisc - pour une période de 5 ans- uniquement lorsqu'il briguait le poste de premier ministre. C'est pourquoi, de nombreuses personnaltés  estimaient qu'il n'avait aucune autorité morale pour contraindre les citoyens à payer leurs impôts. 

S'agissant de la décision du gouvernement d'augmenter les droits de passeports, l'économiste pense que c'est une bonne chose, mais soutient que cette décision aurait dû faire l'objet d'une loi votée au parlement.


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