lundi 17 juillet 2017

Les inscriptions pour la première cohorte de l'armée remobilisée ont commencé ce lundi à la base militaire de Gressier: l'ancien colonel Himmler Rébu estime que la remobilisation a été mal enclenchée et qu'on ne doit pas mettre sur pied une entité militaire au départ partisane




 Port-au-Prince, le 17 juillet 2017 - (AHP) - Comme annoncé, les inscriptions ont débuté ce lundi pour les aspirants militaires. Ils étaient  nombreux, par ces temps de disette, à braver un soleil de plomb à la base militaire de Gressier, dans l'espoir de faire partie la première cohorte de la nouvelle armée, voulue par le président Jovenel Moise.

Ces individus  se sont déclarés animés du désir de servir le pays et de contribuer aux démarches visant à lui redonner sa souveraineté, mais bon nombre d'enture eux ont tout simplement affirmé être en quête d'un emploi stable.

Pour certains, être membres des forces armées sera une possibilité d'aider notamment lors des catastrophes naturelles tout en participant, en permanence, a la défense du pays.

Le ministre de la défense, Hervé Dennis, a fait état de plus de 1000 aspirants qui se seraient manifestés ce lundi. 

Si le processus d'inscription devrait durer une semaine, le titulaire du ministère de la défense n'écarte pas la possibilité de prolonger les inscriptions et de les étendre à plusieurs autres centres, conformément aux recommandations de la commission justice et sécurité du sénat.

La premiere cohorte devrait comprendre 500 membres, a encore indiqué le ministre de la défense qui informe que les discussions se poursuivent en vue de la constitution de l'Etat-Major des forces armées.

Pour le responsable du recrutement des "nouveaux soldats", le caporal Dieudonné Louis, les inscriptions devraient durer environ 10 jours. 

Les inscrits subiront des tests physiques et para-cliniques et ceux qui auront été retenus, devront passer environ 6 a 9 mois de formation, a-t-il dit.

Plusieurs observateurs soutiennent que la mise sur pied de l'Etat-major devrait être antérieur au lancement du processus d'inscription des membres de la nouvelle armée. 

C'est le cas notamment du secrétaire exécutif du réseau national de défense des droits humains, Pierre Espérance,  qui dit craindre que l'équipe en place ne soit pas en train de constituer une milice. 

L'ancien premier ministre Evans Paul, qui a servi le regime Tet Kale, n'est pas contre le remobilisation de l'armée qui, selon lui, est une institution de souveraineté mais il dit souhaiter que cette nouvelle force ne soit pas utilisée a des fins politiques ni ne soit mise au service de la communauté internationale.

Pour sa part, l'ancien colonel Himmler Rébu  estime que la remobilisation de l'armée a été mal enclenchée. 

Nos dirigeants seraient en train d'errer, croit savoir l'ancien haut-gradé des ex-FAd'H qui soutient que la remise sur pied de l'armée est une opération délicate à réaliser avec dextérité.

Nous ne devons pas mettre sur pied une entité militaire au départ partisane et dans laquelle la population ne se retrouve pas, a averti M. Rébu.

C'est en 1995, quelques mois après le retour d'exil de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, que les forces armées d'Haïti qui s'étaient spécialisées dans la perpétrations de coups d'Etat sanglants et qui l'avaient  renversé  du pouvoir en septembre 1991, allaient être dissoutes.

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