samedi 29 juillet 2017

Les syndicats et les ouvriers rejettent le salaire mnimum de 350 gourdes fixe par le president Jovenel Moise et annoncent la reprise des manifestations de rue dès lundi à l'échelle nationale

Port-au-Prince, le 29 juillet 2017 - ( AHP)- Plusieurs secteurs ont critiqué ce vendredi la décision du du président Jovenel Moise de fixer le salaire minimum a 350 gourdes dans le secteur de la sous-traitance.

Et comme on pouvait s'y attendre, cette décision est rejetée d'un revers de main par les organisations syndicales évoluant dans l'industrie du textile qui réclamaient un salaire de base de 800 gourdes pour une journée de 8 heures de travail.

Le porte-parole de Batay Ouvriyè (Lutte ouvriers en créole), Télémarque Pierre, affirme que l'annonce du chef de l'Etat n'aura aucun effet sur le mouvement des ouvriers qui, des le lundi 31 juillet, vont regagner les rues pour exiger un salaire minimum de 800 gourdes, des mesures d'accompagnement et la réintégration de tous les ouvriers qui ont été, a-t-il dit, révoqués de manière irrégulière , en raison de leur participation aux mouvements de protestation.

Il affirme avoir pris note que le chef de l'Etat n'a fait qu'adopter la proposition de l'ancien conseil supérieur des salaires qui avait fixé le plus bas salaire a 350 gourdes, rappelant que cette proposition avait été faite bien avant la décision du président Moise d'augmenter considérablement les prix de l'essence a la pompe, et par voie de conséquence, le cout de la vie.

La coordonnatrice de Batay Ouvriyè, Yannick Etienne, assure pour sa part, que les manifestations seront organisées a travers le pays jusqu'a ce que les revendications des ouvriers soient satisfaites.

L'ancien premier ministre Evans Paul affirme déceler un manque de volonté de l'Exécutif d'aller vers les ouvriers, soulignant le fossé énorme qui existe entre la demande ouvrière de 800 gourdes et le salaire fixé par le chef de l'Etat qui est de 350 gourdes, soit 15 gourdes de plus que celui qu'avait recommandé le CSS.

Evans Paul croit que la décision du président Moise dont il dit etre l'un des défenseurs, est loin de régler le problème, et pense que c'est dans le dialogue qu'il y parviendra.

Pour le coordonnateur de l'observatoire haïtien des droits humains (OHDH), Me Joinet Merzius, la décision du président Moise est a la fois injuste, indigne et partisane. Le spécialiste en droit international des droits de l'homme pense que le chef de l'Etat n'a fait que s'aligner tristement sur la position du secteur patronal, au détriment de la classe ouvrière.

Jovenel Moise a refusé, a-t-il dit, d'être le président de tous les Haitiens et de jouer le rôle d'arbitre dans la crise du salaire minimum et pense que Jovenel Moise n'a pas agi de manière a permettre aux ouvriers de vivre plus ou moins décemment.

Pour le député Jean Marcel Lumérant qui dirige la commission "Affaires sociales" de la chambre basse, le chef de l'Etat aurait pu mieux considérer les revendications de la classe ouvrière.

Le parlementaire pense que la fixation du salaire minimum a 350 gourdes dans le secteur de la sous-traitance, risque d'aggraver la crise.

Si les responsables des organisations patronales, contactés par l'agence haïtienne de presse, n'étaient pas joignables ou disponibles pour des réactions ce vendredi, le président du CSS, Me Renan Hédouville (représentant de l'exécutif), s'est félicité de la décision du président Moise.

Une décision qui selon l'ancien défenseur de droits humains, tient compte des recommandations du CSS, hormis une légère modification dans le secteur F de la sous-traitance. Il estime que, dans aucun pays, le salaire minimum ne peut permettre aux ouvriers d'avoir les moyens de subvenir a leurs besoins.

Il plaide en faveur de la matérialisation des promesses d'adoption de mesures d'accompagnement faites aux ouvriers du secteur.

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