lundi 10 juillet 2017

235 mille Haïtiens sous menace de déportation imminente , Le GARR dit constater un traitement différent d’une diaspora à une autre


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 Port-au-Prince, 10 juillet 2017- (AHP)- Plus de 200 mille personnes d’origine haïtienne  rapatriées en Haïti depuis la sortie de l’arrêté 168-13 de la Cour constitutionnelle dominicaine et près de 235 mille autres immigrants haïtiens vivant en République dominicaine  sont sous la menace d'une déportation imminente,   en raison de l’expiration de leur carte de résidence temporaire livrée dans le cadre  du  Plan National de Régularisation des Etrangers  (PNRE ) .

 Les droits des migrants inscrits dans les conventions internationales y relatives   sont constamment violés .En plus,les autorités dominicaines ont décidé de rapatrier les ressortissants haïtiens  aux points les plus éloignés de leur zone d’origine  a fait savoir ce lundi  le coordonnateur du Groupe d’appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) Saint-Pierre Beaubrun.

Le Programme d’identification des Immigrants Haïtiens (PIDIH) est un vaste échec. Saint –Pierre Beaubrun estime que la montagne a accouché d’une souris !  De la promesse de fournir à 300 mille ressortissants haïtiens de la  république dominicaine un paquet de document ( Passeports, actes de naissances et extrait des archives ,carte d’identification nationale ) ,seulement 2000 passepsorts, 35 mille actes de naissance et 30 mille CIN ont été fournis.

En plus de la non justification des  2 millions de dollars  qui ont été  allouées à ce programme, le PIDIH  a généré un haut niveau de corruption. Les ressortissants haïtiens ont été systématiquement victimes d’escroquerie  car, les responsables établis aux points frontaliers, leur  ont réclamé 1000 pesos.

Les promesses de l'ancien président Michel Martelly ont été révisés à la baisse à plus de 90 % par Jovenel Moise qui a plus raisonnablement promis 30 mille passeports (quoique loin de la demande de plus de 450 mille passeports) .Nous nous souvenons, a dit M. Beaubrun, qu’en  avril dernier, la ministre des Haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE ) Stéphanie Auguste, avait promis en grande pompe  la livraison de 10 milles passeports.

L’échec du PIDIH a trouvé un bouc- émissaire:  l'ambassadeur Daniel Supplice  remplacé en 2015 par la chancellerie,  en raison du fait qu’il avait publiquement  constaté l’échec  du PIDIH.

Le coordonnateur du GARR, Saint-Pierre Beaubrun explique que le financement d’un programme d’identification des quelques 250 mille enfants d’ Haïtiens dès leur naissance en Haiti ,  mettrait fin au cycle des enfants sans-papiers.

Des traitements différents d’une classe de diaspora à une autre?

Le coordonnateur du GARR Saint-Pierre Beaubrun croit déceler une évidente  discrimination des autorités haïtiennes vis-à-vis des immigrants haïtiens ne vivant pas aux Etats-Unis ou au Canada.

Le traitement de la  diaspora dépend donc du pays ou de la région où elle évolue: Etats-Unis, Amérique latine ou  République dominicaine. 

Saint-Pierre Beaubrun avance que le peu d’intérêt pour les immigrants en République dominicaine (la plupart issus de milieux ruraux) , s'explique par : le manque d’accès aux consulats,  la non appartenance a des réseaux sociaux particuliers , et l'absence de liens de parenté avec des autorités haïtiennes 

Le peu de poids économique de la diaspora haïtienne en Rd   est aussi, selon lui, une raison  du manque d’intérêt évident pour accompagner les immigrants du pays voisin.

En outre, l’Etat haïtien à du mal à faire pression sur les autorités dominicaines  qui ne respectent aucune des dispositions incluses dans l’accord de 1999 sur le respect des droits des migrants,  en raison du fait qu’Haïti avait pris l’engagement dans cet accord de  construire des postes de contrôle sur la forntiere ,mais plus généralement de contrôler les activités frontalières, affirme le militant des droits de migrants  M. Beaubrun.

Evaluer la situation des migrants en termes  d’identification , permettre l’accès a un passeport ou un document unique pour les immigrants, construire des postes de contrôle sur toute la bande frontalière  , faciliter l’accès au PNRE sont entre autres des chantiers importants dans le cadre de   l’amélioration  du sort des immigrants haïtiens en territoire voisin.

Les rapatriés devraient également bénéficier d'un programme de réinsertion socio-économique dans les zones de rapatriement  parce qu’ils  sont complètement décapitalisés.

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