lundi 24 juillet 2017

L'ancien président Jocelerme Privert dénonce la "mesure abusive" prise par son sucesseur de limiter les privilèges accordés aux anciens chefs d'Etat, uniquement à ceux qui ont été élus au suffrage universel: Il soutient que la rupture de la couverture securitaire mise à sa disposition projette l'ombre d'une menace directe pour sa sécurité, celle de sa famille et de ses collaborateurs



Port-au-Prince, le 24 juillet 2017 - (AHP) - L'ancien président Jocelerme Privert est sorti ce lundi de son silence pour dénoncer son successeur Jovenel Moise qui a décidé, par arrêté, de limiter les privilèges accordés aux anciens chefs d'Etat, uniquement à ceux qui ont été élus au suffrage universel.

Une décision qui prive dorénavant l'ancien chef d'Etat d'un secrétariat et d'une équipe de sécurité rapprochée pris en charge par le trésor public.

Dans une lettre adressée au ministre de la justice, Heidi Fortuné, il qualifie cette mesure d’irrationnelle, indiquant que la rupture de la couverture sécuritaire mise à sa disposition projette l’ombre d’une menace directe sur sa vie, celle de sa famille et de ses collaborateurs. l'ancien sénateur des Nippes,

Plusieurs secteurs de la vie nationale ont vivement critiqué la décision de Jovenel Moise qui s'apparente, selon eux, à un acte de vengeance.

Des proches de M. Moïse soutiennent que le président Privert serait complice dans l'inculpation de M. Moise pour blanchiment des avoirs  et dans l'arrestation de l'ancien sénateur élu Guy Philippe, suiie de son transfèrement en Floride où il a été jugé et condamné  à 9 ans de prison par la justice américaine pour trafic de drogue.

L'ancien sénateur Paul Denis dit regretter qu'on soit tombé si bas, rappelant que M. Privert, s'il n'avait pas été élu au suffrage universel direct, avait accédé de façon régulière à la magistrature suprême puisqu'il avait été élu, au second degré, par l'assemblée nationale.

Il rappelle que la présidence de M. Privert avait permis de combler un vide laissé par l'administration du président Michel Martelly dont le mandat avait pris fin sans que le processus électoral n'ait été abouti.

Pour l'ancien ministre de la justice, il y a lieu de parler d'abus de pouvoir contre l'ancien président Privert. C'est une mesure arbitraire, a-t-il ajouté, estimant qu'un chef de l'Etat digne de ce nom, ne doit pas prendre des mesures en fonction de son humeur ou selon ses sentiments.

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