mercredi 19 juillet 2017

La résolution de la crise du secteur de la sous traitance ne semble pas pour demain: porte-parole de la présidence et membres du CSS relaient différemment la position du chef de l'Etat, pendant que les conseillers s'alignent presque tous sur la position des patrons




Port-au-Prince, le 19 juillet 2017 - (AHP) - La crise du secteur de la sous-traitance semble mettre dos a dos le président Jovenel Moise et les membres du conseil supérieur des salaires dont le rapport sur les salaires de base devant être appliqués dans les différents secteurs d'activités, a été rejeté par la quasi-totalité des secteurs, hormis le patronat.

Et ce nesons pas les rencontres séparées entre le président Moise et les protagonistes  mardi au palais présidentiel qui semblent pouvoir arranger les choses. 

Alors que l'un des 4 porte-paroles de la présidence, Lucien Jura, a indiqué que le président Moise a donné un délai de 48 heures au CSS pour produire un nouveau rapport, deux conseillers ont formellement démenti l'existence d'un tel ultimatum alors qu'un autre membre, très influent du CSS a indiqué qu'il n'était pas question que cette structure dont la totalité des membres sont accusés d'être à la solde du patronat, revoie sa copie.

Le président Jovenel Moise, conscient que l'imposition des recommandations du CSS peut lui donner d'énormes problèmes et voulant une solution qui soit acceptable pour tous les protagonistes, a demandé au conseil supérieur des salaires de faire de nouvelles proposition.

Il soutient que le chef de l'Etat est en faveur du dialogue pour permettre la résolution de la crise et c'est pour cela qu'il a donné mardi au CSS- une structure qui est censé regrouper des représentants du patronat, des syndicats et de l''Etat, ndlr- un délai de 48 heures pour produire de nouvelles recommandations.

Cependant, au moins deux membres du CSS démentent formellement l'existence d'un tel ultimatum. Gilbert Durand (Patronat) qui a participé a la rencontre au palais national, affirme qu'a aucun moment de la durée, un tel délai n'a été donné.

Au contraire, dit-il, le président avait tenu a féliciter le CSS pour son rapport, qu'il continue d'analyser, et demandé aux conseillers de se tenir prêts pour d'éventuelles invitations car, a-t-il rapporté, le chef de l'Etat a promis de décider avec eux, sur la question du salaire minimum.

M. Durand a aussi banalisé la correspondance du ministre des affaires sociales Roosevelt Bellevue qui, vendredi dernier, a donné un délai de 72 heures au CSS, pour qu'il revoie sa copie. Nous n'avons pas a poursuivre les réflexions, a clairement indiqué M. Durand.

L'un des représentants contestés des syndicats au CSS, Pierre Joseph Policarpe (patronat officieusement), abonde dans le même sens et parle le même langage que son collègue-conseiller du patronat. Le CSS a déjà produit son rapport et le président n'y voit aucun problème , a-t-il laissé entendre.

Le chef de l'Etat nous a dit qu'il entendait poursuivre les consultations avant de prendre sa décision, a rapporté M. Policarpe.

Au Sénat de la République, le président de la commission "affaires sociales", Antonio Chéramy, qui a grandement embrassé la cause des ouvriers, s'est félicité de la décision de Jovenel Moise de ne pas publier le rapport du CSS tel qu'il a été rédigé.

Le parlementaire encourage le président Moise a impliquer dans les discussions, les représentants des syndicats qui manifestent depuis plusieurs mois, réclamer un salaire de base de 800 gourdes par jour.

Quant aux ouvriers qui ont repris le travail en début de semaine, ils n'attendent que la décision du chef de l'Etat concernant l'ajustement du salaire minimum à 800 gourdes, pour savoir si oui ou non ils vont reprendre la rue. 

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