Philippe avait en effet admis avoir accepté entre $1.5 million and $3.5 million des profits du trafic de cocaine, de trafiquants colombiens pour les aider à utiliser Haiti comme tremplin pour expédier de la drogue à Miami et vers d'autres régions des Etats-unis entre 1999 et 2003.
M. Philippe qui avait toujours laissé entendre qu'il n'était pas impliqué dans le trafic des stupéfiants et qui refusait de plaider coupable, avait dû le faire le 24 avil 2017, de peur d'être condamné pour un nombre trop élevé d'années.Une décision qui a laissé sans mots ses partisans dans la classe politique, au Parlement et dans sa région natale du Sud-Ouest.
De violentes manifestations avaient même été organisées en sa faveur à Pestel et à Jerémie par ses fidèles, alors que sa famille politique organisait un sit-in devant l'ambassade des Etats-Unis à Port-au-prince, pour protester contre "l'injustice faite à Guy", un homme qui avait conservé des relations avec le candidat à la presidence Jovenel Moise qu'il avait accompagné, lors de sa campagne dans la Grande-Anse.
Pour sa part, le Sénat avait voté une résolution condamnant "l'arrestation d'un sénateur élu". Au cours de cette séance, un de ses collègues a versé de chaudes larmes.
Mais, il ne s'agissait que d'un sénateur élu qui ne bénéficiait pas encore d'immunité, a argué l'ambassade américaine qui a précisé dans un communiqué que M. Philippe qui était recherché par la DEA depuis 2005, était considéré comme un fugitif par les Etats-Unis.
Guy Philippe qui fut également un commissaire de police après avoir appartenu aux forces armées dissoutes en 1995, s'était fait une réputation dans un certain secteur après avoir pris la tête d'une rébellion meurtrière pour renverser le président constitutionnel haïtien, Jean Bertrand Aristide.
Un mouvement qui a causé la mort de plusieurs policiers et de nombreux partisans du gouvernement Aristide, ainsi que l'incendie de plusieurs commissariats de police et batiments publics, particulièrement au Cap-haïtien et aux Gonaïves.
Il avait des amis parmi plusieurs secteurs puissants du pays, avec lesquels il a collaborré dans le cadre de sa rébellion.
Déçu du peu de support dont il a beneficié après le départ forcé de M. Aristide, et lors de la présidentielle de 2006
( moins de 1 % des voix), et pour se venger de ses anciens amis qui voulaient le faire passer pour un mercenaire et non comme un leader populaire ,en raison de ses nouvelles ambitions.
Il avait même menacé de révéler les noms des individus qui avaient financé la rébellion de 2003/2004 et qui etaient allés le voir à Saint-Domingue pour lui demander de participer au mouvement anti-Aristide ou encore de participer à certains actes de sabotage.
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