Port-au-Prince, le 20 juin 2017 – (AHP) – Le président de la fondation « Zile », Edwin Paraison, a tiré ce mardi la sonnette d’alarme face à la situation de plus d’une centaine de milliers d’Haïtiens, menacés de déportation, en raison de l’expiration le 17 juin dernier, de leur permis temporaire de résidence.
L’ancien ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, a attiré l'attention sur le fait que ces compatriotes, vivent dans l’angoisse permanente, ne sachant pas ce que sera leur sort.
Ils craignent de subir le même traitement que les dizaines de milliers d’Haïtiens, ou de Dominicains d’ascendance haïtiennes mais dépouillés de leur nationalité dominicaine, qui ont été refoulés sur Haïti ces derniers mois.
Pour M. Paraison, ces Haïtiens sont dans une situation « d’indéfinition » car les autorités dominicaines ne se sont pas encore prononcées sur leur cas.
En effet, le permis de séjour temporaire qu’ils avaient obtenu pour 24 mois, il y a deux ans, a bel et bien expiré le week-end écoulé.
M. Paraison déplore l’irresponsabilité des autorités haïtiennes qui peinent à fournir aux Haïtiens devant bénéficier du PNRE, le programme de régularisation, des documents d’identification afin qu’ils puissent compléter leur dossier.
Cela est d’autant plus grave, que ces citoyens avaient payé le montant qui leur avait été exigé pour obtenir les papiers d’identification, entre autres, passeports et CIN, se désole M. Paraison. Ce ne sont pas moins de 60 mille haïtiens qui attendent ces documents, a-t-il précisé.
L'ancien ambassadeur d'Haïti à Santo-Domingo encourage les autorités haïtiennes à dialoguer avec leurs homologues dominicaines en mettant en évidence l’importance et le poids de la main d’œuvre haïtienne dans l’économie voisine.
Les dominicains ont besoin de la main d’œuvre haïtienne, soutient M. Paraison qui invite les autorités haïtiennes à jouer la carte de la diplomatie.
"L’arme de la diplomatie doit être utilisée à bon escient, soutient Edwin Paraison, invitant la chancellerie à définir un plan d’action pour faire face à cette situation et plaidant aussi en faveur de la convocation d’une réunion de la commission mixte bilatérale, une commission qui, fait-il remarquer, ne s’est pas réunie depuis l’arrivée des nouvelles autorités dans les deux pays, avec la réélection du président Danilo Medina et l’élection de Jovenel Moise.
Le groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés GARR, estime lui aussi qu’il y a lieu de s’inquiéter, faisant remarquer que depuis aout 2015, ce sont près de 200 mille personnes qui ont été refoulées sur différents points de passage frontaliers, suivant des données partielles.
Souvent, les opérations de rapatriement s’effectue en dehors des dispositions régissant la matière et dans des conditions inhumaines et dégradantes, avec notamment la confiscation ou la destruction de leurs documents d’identité, la perpétration d’actes de violences physiques, sexuelles et psychologiques.
L’organisme de droits des migrants encourage donc les autorités des deux pays à engager en urgence, un dialogue ouvert et franc pour définir, d’un commun accord, de meilleures stratégies d’approche des problèmes migratoires.
Le GARR demande aussi que des dispositions soient prises pour doter tous les nouveau-nés, en Haïti et à l’étranger, de documents d’identification.
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