dimanche 4 juin 2017

Installation annoncée pour ce lundi des nouveaux membres du conseil supérieur des salaires, CSS: mais rien n'est encore résolu dans le dossier du salaire minimum; Fanmi Lavalas apporte son soutien aux ouvriers qui réclament un salaire à 800 gourdes .

Port-au-Prince, le 4 juin 2017 - (AHP) - Le ministre des affaires sociales et du travail (MAST), Roosevelt Bellevue, a annoncée ce vendredi que l'installation des nouveaux membres du conseil supérieur des salaires, CSS, aura lieu ce lundi 5 juin .

La cérémonie d'installation initialement programmée pour le jeudi 1er juin, avait été reportée à la dernière minute.

Le titulaire du MAST a indiqué que ce report était dû au fait que des organisations du secteur syndical n'avaient pas soumis à temps, leurs candidats. C'est désormais chose faite, a dit M. Bellevue, précisant que "Batay Ouvriyè", (lutte des ouvriers) , a finalement présenté deux candidats.

Mais rien n'est encore résolu. Et la situation sociale risque de se détériorer: une nouvelle marche pacifique est annoncée par des syndicats d’enseignants pour  ce lundi 5 juin. Des travailleurs en santé informent qu’ils entreront en grève une semaine plus tard pour dénoncer le non respect des engagements pris par les autorités qui leur ont promis de meilleures conditions salariales.

Entre temps, l’organisation politique Fanmi Lavalas qui est restée pratiquement silencieuse tout au long des 100 premiers jours de pouvoir  du président Jovenel Moïse,  a fait part  vendredi de son soutien aux ouvriers et enseignants qui réclament de meilleurs traitements et critique la décision du gouvernement d’augmenter les prix de l’essence. 

La coordonatrice de Fanmi Lavalas, Maryse Narcisse a dénoncé lors d'une conférence de presse des révocations arbitraires et des brutalités policières contre les travailleurs protestataires.
Il faut dire que plusieurs responsables du secteur syndical ont dénoncé la formule utilisée par le gouvernement pour constituer le CSS. Suivant cette formule, les organisations impliquées dans le choix des membres du CSS doivent proposer deux candidats desquels le chef de l'Etat choisira un.

Le ministre Bellevue a indiqué qu'après la publication de  l'arrêté nommant ses membres au cours du week-end, le CSS devrait installé  le 5 juin  et il aura10 jours pour soumettre son rapport autour de l'ajustement des salaires de base dans les différents secteurs d'activités.

Il a aussi indiqué avoir identifié le local devant loger le CSS afin que cette structure puisse faire son travail dans de meilleures conditions et jouer son rôle dans l'amélioration du climat des affaires et de la création d'emplois.

Roosevelt Bellevue a aussi annoncé la mise en place d'une commission qui aura à plancher sur les dénonciations des ouvriers portant sur les bastonnades et les révocations arbitraires dont ils auraient été l'objet pour avoir participé aux protestations pour exiger l'ajustement du salaire minimum.

Des négociations seront entamées avec les responsables d'entreprises pour favoriser la réintégration des ouvriers qui ont été injustement renvoyés de leur poste, a dit M. Bellevue qui invite par la même occasion, les protestataires a agir conformément à la loi dans le cadre de leur mouvement.

Pour sa part, le president de la commission "Affaires sociales" du sénat, Antonio Chéramy, annonce la tenue lundi, d'une réunion avec le ministre Bellevue ainsi que des représentants du patronat et des syndicats pour plancher sur la question du salaire minimum.

L'idée d'organiser cette séance de travail a été approuvée par le titulaire du MAST, a indiqué le parlementaire qui plaide lui aussi en faveur de la réintégration des ouvriers renvoyés pour leur participation aux protestations en faveur d'un ajustement du salaire minimum a 800 gourdes.

Me Jean Bonald Golinsky Fatal, un ancien représentant du secteur syndical au CSS, a accusé le ministre Bellevue  de travailler contre les intérêts des ouvriers. M. Bellevue s'était même prononcé contre l'augmentation du salaire minimum, a informé l'homme de loi.

Le CSS est une entité tripartite composée de trois représentants du patronat, de trois autres désignés par l'Exécutif et de 3 membres représentant le secteur syndical.

A chaque fois qu'il s'agit d'ajuster de façon plus ou moins décente le salaire minimum,  les patrons se rébiffent, menaçant d'aller s'installer ailleurs, faisant savoir qu'ils ne peuvent pas donner d'un seul coup tout ce que es ouviers reclament.Alors qu'avec 800 gourdes que les ouvriers demandent présentement, c'est à peine, s'ils peuvent manger un plat chaud, se rafraichir et payer le transport, surtout après l'augmentation des prix du carburant qui a fait monter de facon vertigineuse les prix de tous les autres produits.

Le salaire minimum est actuellement de 300 gourdes.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire