Port-au-Prince, le 18 septembre 2017 - (AHP) - La zone métropolitaine de Port-au-Prince était pratiquement a l'arrêt ce lundi 18 septembre. Le transport en commun était paralysé par un mot-d'ordre de grève lancé par le monde syndical pour protester contre le budget voté au parlement et adopté par l'Exécutif, paralysant ainsi les activités dans la plupart des secteurs d'activité.
Les entreprises, publiques et privées, n'ont pu fonctionner qu'au ralenti. Certains commerces avaient gardé leurs rideaux de fer baissés. Les rares entreprises qui avaient ouvert leurs portes ont dû les refermer prématurément, faute de personnels et de clients.
Il s'agissait d'une grève d'avertissement du secteur syndical notamment des organisations de transporteurs publics, qui a bénéficié de l'appui d'une frange importante de l'opposition.
L'annonce de l'exécutif de mettre à la disposition des citoyens, des autobus pour assurer leur transport d'un lieu a un autre, afin qu'ils puissent vaquer a leurs activités, n'a été que timidement suivie d'effet.
En effet, rares ont été les autobus sur les principaux circuits de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et nombre d'entre eux circulaient pratiquement sans passagers.
Mais de nombreuses personnes ont ete vues déambulant les rues, satisfaites d'avoir pu participer à la grève contre le budget.
Les marchés publics étaient totalement dégarnis et leurs étals vides, à Frères, Pétion-Ville, Tabarre et dans le Cenyre-Ville.
" Le budget voté pour l'Exécutif, les parlementaires et les nantis, aura des conséquences néfastes sur notre vie et cele de nos familles", ont fait savoir de petits commerçants, sur la route de Frères.
Les activités scolaires n'ont pu fonctionner alors que ce lundi 18 septembre, devrait marquer la 3e semaine de classe depuis la réouverture, une reouveture timide, en raison de la crise économique inédite qui frappe le pays . Mais, force est de constater que les écoliers n'ont pas repris le chemin de l'école ce lundi.
La première semaine a été perturbée par le passage de l'ouragan Matthew, la deuxième par les troubles socio-politique et maintenant celle qui s'ouvre sur fonds de protestation. De plus, quatre nouvelles manifestations sont annoncées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince du 20 au 22 septembre.
Pour ce qui est de la grève d'avertissement de ce lundi, les syndicalistes se disent très satisfaits, estimant que le mot-d'ordre a été respecté a 95%.
Jacques Anderson Desroches et Carlo Napoléon appellent le chef de l'Etat à cesser de faire la sourde oreille en ignorant la population qui, disent-ils, dans sa grande majorité, rejette le budget controversé et impopulaire voté de façon indecente au parlement. Car malgré les dementis, certains parlementaires maintiennent que les sénateurs qui l'ont voté, ont eté gratifiés de 10 millions de gourdes.
La grève amplement suivie ce lundi par la population signifie que d'autres mouvements similaires seront organisés si le président Jovenel Moise continue a ignorer les citoyens. Il pourrait se heurter à des protestations visant cette fois, clairement son départ, ont encore indiqué les syndicalistes.
Ils invitent le président Moise à cesser de mentir à la population. Il peut toujours publier le budget dans le moniteur mais il ne pourra jamais l'appliquer, assurent ces syndicalistes.
Les partis politiques de l'opposition ont également salué la réussite de la première journée de grève pour dénoncer l'obstination du président Moise à publier son budget. Le secrétaire général de la plateforme politique PITIT Dessalines, Jean-Charles Moise invite le chef de l'Etat à changer son fusil d'épaule et à tirer leçon de la grève d'avertissement de ce lundi.
Le peuple, en respectant dans sa grande majorité de mot-d'ordre de grève, a envoyé un message clair au président Moise, soutient l'ancien parlementaire qui invite le chef de l'Etat a corriger son cahier ou à démissionner, faute de son aptitude à bien diriger le pays.
Il maintient les manifestations prévues du 20 au 23 septembre déplorant la volonté du président Moise d'ignorer la voix du peuple que ce soit dans le dossier de l'augmentation des prix des produits pétroliers, du salaire minimum et de la mise sur pied du conseil électoral permanent.
Le porte-parole du mouvement patriotique populaire dessalinien MOPOD, Serge jean-Louis, estime qu'Haïti risque de basculer dans l'instabilité totale, à cause de l'attitude du président Jovenel Moise.
Il l'invite a écouter la voix du peuple et a rejeter la politique de propagande axée uniquemen, a-t-il dit,t sur le mensonge.
La lecture du secrétaire général de la Primature est toute autre. C'est l'opposition qui ne fait que mentir a la population en véhiculant des messages inexacts autour du budget, croit savoir Renald Lubérice qui continue de présenter le budget adopté par l'exécutif comme un instrument de mnture a permettre au chef de l'Etat de matérialiser ses promesses vis-à-vis des citoyens.
Le premier ministre Jack Guy Lafontant, qui tient les rennes du pays en l'absence du président Jovenel Moise, parti dimanche aux nations Unies pour participer à la 72e sesion de l'assemblées générale de l'ONU, s'est lui contenté de féliciter la police nationale et les autres institutions étatiques qui ont mis leurs efforts a contribution pour assurer la sécurité de tous, durant cette journée du 18 septembre.
En province, la grève a été largement respectée aux Cayes où ii y a eu parallèlement une manifestattion anti-budget ayant rassemblé des milliers de personnes. Cette manifestation est très significative de l'état d'esprit du pays, vu que la 3ème ville du pays est perçue comme une ville proches du pouvoir PHTK.
La grève a été également largement suivie à Miragoâne et à Saint-Marc.
Par contre, elle a été ignorée au Cap-Haïtien et à Port-de-paix
Très peu d'incidents ont été signalés au cours de cette journée de grève.
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