jeudi 28 septembre 2017

Les manifestations contre le budget 2017-2018 et contre le président Jovenel Moïse gagnent du terrain et rassemblent de plus en plus de participants à Port-au-prince et en province: des manifstants questionnent l'agressivité de la police contre des manifestations pacifiques


Port-au-Prince, le 28 septembre 2017 - (AHP) - Les protestations contre le budget 2017-2018 se poursuivent et continuent de gagner en ampleur notamment dans la capitale Port-au-prince où des milliers de manifestants qui s'approchaient pacifiquement mais avec force slogans, du palais présidentiel dans l'aire du  Champ-de-Mars, ont été agressés à coups de gaz lacrymogène, de canons à eau et de rafales de tirs.. 

Plusieurs autres villes ont été mobilisées ce jeudi pour dénoncer la décision du président Jovenel Moise, de publier dans le journal officiel, le budget du prochain exercice en dépit de son caractère impopulaire.

A Ounaminthe (nord-est), une nouvelle manifestation, la 2e en deux jours, a fait deux nouveaux blessés par balles. La protestation qui a, une fois de plus, été dispersée à coups de gaz lacrymogène et de tirs sporadiques, selon des manifestants qui ont dénoncé l'usage par les agents de la police nationale, de balles réelles. 

La veille, soit mercredi, au moins 8 personnes avaient été blessées, dont certaines ont été touchées par balles lorsque la police  dispersait, sans raison apparente, une foule nombreuse qui se dirigeait vers le bureau régional de la DGI, direction générale des impôts, pour dénoncer le fait par le fisc, de vouloir prélever 13% du maigre salaire des ouvriers, dans le cadre de l'application du budget 2017-2018.

La route nationale numéro un était bloquée ce jeudi à la mi-journée, à hauteur de l'Arcahaie, où une manifestation avait également été organisée contre le budget, à l'initiative du groupe de résistance pour le développement de la Cité du drapeau.

Dans le Département du Centre,  à Hinche précisément, une  manifestation, toujours contre le budget, a été organisée à l'initiative du leader  du MPP, mouvement des paysans de Papaye, Chavannes Jean-Baptiste. 

Aucun incident majeur n'a été enregistré.

A Port-au-Prince, la manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes et qui s'approchaient pacifiquement du palais présidentiel au Champ-de-Mars, aux cris de "bare volè, mare volè " , ont été attaqués à coups de gaz lacrymogène, de canons à eau, par les agents de la police nationale.

Les manifestants qui on affirmé ne pas comprendre pourquoi la police les agresse,  ont riposté en lançant des jets de pierres. Un véhicule appartenant à un policier a été endommagé

Quoi qu'il en soit, les manifestatants avaient eu le temps de parcourir plusieurs quartiers des communes de Port-au-Prince et Delmas notamment, en entonnant les refrains dénonçant la publication du budget controversé et demandant le départ du président Jovenel Moise, accusé de défendre avec acharnement, la cause de la minorité nantie.

Nos revendications vont désormais au-delà de la question du budget. Nous réclamons dorénavant le départ de Jovenel Moïse et nous allons poursuivre la mobilisation pour rééditer l'exploit du 7 février 1996 (date a laquelle la dictature des Duvalier a été renversée par un soulèvement populaire), ont indiqué les manifestants.

Participant au défilé, le président de la commission "affaires sociales" du sénat, Antonio Chéramy, a condamné le comportement des agents de la PNH pour avoir gazé les protestataires dans une zone très fréquentée par des écoliers.

Plusieurs établissements scolaires, recevant des enfants de 6 a 12 ans, figurent d'ailleurs dans le périmètre où la manifestation a été dispersée à coups de gaz lacrymogènes. De nombreux parents, affolés, se sont rués vers ces écoles pour récupérer leurs enfants car, au moment des troubles, on était a l'heure du renvoi.

Pour sa part, le secrétaire général de la plateforme PITIT Dessalines, Jean-Charles Moise, a réaffirmé la volonté de l'opposition de rester mobilisée jusqu'a ce qu'elle obtienne le départ du président Moise qui, après seulement 7 mois au palais national, a prouvé qu'il n'a aucune capacité à travailler à l'amélioration des conditions de vie des citoyens surtout ceux appartenant aux couches les plus défavorisées.

"Il a fait la sourde oreille quand les citoyens dénonçaient l'augmentation des prix des produits pétroliers sur le marché. Il n'a pas voulu écouter les appels a cesser le gaspillage des maigres ressources de l'Etat dans un programme bidon baptisé "Caravane du changement", a dénoncé, Jean-Charles Moise.

Jovenel Moïse a refusé de donner suite aux revendications de la majorité contre son projet de mettre sur pied un conseil électoral permanent partisan et de remobiliser l'armée dans des circonstances opaques et suspectes, a ejcore dit Moise Jean-Charles pour qui, la publication du budget au journal officiel, n'a été que la goutte d'eau qui a renversé le vase.

Le député de la 3e circonscription de Port-au-Prince, Printemps Bélizaire qui participait lui aussi a la manifestation de ce jeudi, a invité les citoyens a conserver la flamme de la mobilisation afin de débarrasser le pays d'un chef d'Etat contesté et inculpé et qui, en plus, ignore totalement les revendications de la majorité.

Plusieurs militants interrogés autour du dialogue que le pouvoir affirme vouloir lancer, ont mis en garde la hiérarchie catholique contre toute intention de vouloir rééditer le dialogue d'El Rancho dont elle éait l'instigatrice et  qu'ils rendent en partie responsable de la mauvaise situation actuelle.

Deux nouvelles manifestations sont prévues ce vendredi 29 septembre au Cap-Haitien et samedi 30 a Port-au-Prince.

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