mardi 12 septembre 2017

La présidence se félicite du vote du budget 2017/2018 "qui permettra au chef de l'Etat de commencer à matérialiser ses promesses de campagne": mais cette loi des finances mal ventilée et considérée comme "anti-peuple", risque d'être porteuse de fronde


Port-au-Prince, le 11 septembre 2017 - (AHP) - La présidence s'est félicité lundi de l'adoption par le parlement, du projet de budget 2017-2018 très impopulare dans l'opinion publique, en raison notamment de sa mauvaise vetilation et de la pléiade de nouvelles taxes qu'il renferme.

Ce lundi en conférence de presse au palais présidentiel, le porte-parolat de l'administration du président Jovenel Moise s'est réjoui de l'adoption d'un texte présenté comme un instrument qui permettra au chef de l'Etat de commencer à matérialiser ses promesses de campagne.

Tamara Orion, l'une des 4 porte-paroles, a cité, entre autres, le projet d'électrification de l'ensemble du pays, 24 heures par jour et dans moins de 2 ans, 22 mois précisément. La stabilité publique est le plus grand des biens publics, a souligné l'ex-journaliste. 

Dénonçant ce qu'elle appelle des manipulations de l'opinion, Tamara Orion a estimé que le vote du projet de loi de finances va permettre à l'actuelle administration d'ouvrir de nombreux chantiers, notamment la relance de l'agriculture.  

En tout cas, le pouvoir est accusé d'avoir fait voter un budget pour se servir et servir les siens.

La rubrique autres interventions publiques plus service de la dette s'en est sortie avec l'une des plus grosses parts  avec une enveloppe de 25.32 milliards de gourdes, ce qui représente 17.56% du montant total.

Le gouvernement a fait des largesses au Parlement qui obtient 7,2 milliards de gourdes, soit une augmentation de 74%, par rapport à 2016 - 2017. Ce que beaucoup dénoncent comme une façon pour l'exécutif d'amadouer le sénat et la chambre et de lui retourner l'aswcenseur sous ue autre forme.

Cependant, Le pouvoir judiciaire est traité en parent pauvre avec une part  de 0.8% (1,2 milliards gourdes)

L'agriculture qui pourtant est présentée comme l'une des priorités de l'actuelle administration, a hérité d'une enveloppe de 10.01 milliards de gourdes, soit 6.9% de l'enveloppe globale qui est de 144 milliards de gourdes.

 Le ministère de l'environnement s'en sort avec 757 millions de gourdes, ce qui représente 0.5% du budget, alors que l'exécutif avait décrété, mais  très tardivement après le passage de l'ouragan Matthew, l'Etat d'urgence environnementale.

Beaucoup estiment que si le budget du ministère de la Santé publique et de la Population avec 6.1 milliards de gourdes, a subi une légère augmentation, celle-ci ne représente pas grand chose par rapport à la part belle faite à un Parlement dénigré et vilipandé mais dont la présidence attend sans doute beaucoup

Un groupe d'organisations de la société civile, notamment de droits humains dont le réseau  national de défense des droits humains, la commission épiscopale justice et paix et le centre d'analyse et de recherches en droits humains estiment que ce budget ne fera que renforcer la misère, la corruption et l'injustice sociale en Haiti.

Les militants de droits humains Jocelyne Colas Noel (JILAP) et Pierre Espérance (RNDDH) déplorent que le parlement ait choisi d'ignorer les mises en garde de nombreux acteurs de la société civile qui font remarquer que ce budget, tel que ventilé, n'a aucune vertu d'améliorer les conditions de vie de la population.

L'association professionnelle des magistrats a également rejeté le budget entériné par le pouvoir législatif. Son président Wando Saint-Villier a lancé une grève d'avertissement du 13 au 22 septembre pour dénoncer le texte et inviter l'Exécutif à prendre des mesures pour améliorer les conditions de travail des magistrats.



"Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous observerons un arrêt de travail illimité des la rentrée judiciaire, le premier lundi du mois d'octobre", a prévenu le magistrat.

Plusieurs secteurs disent constater une fois de plus l'indifférence du secteur des Affaires face à la façon dont le pouvoir entend traiter les masses defavorisées. Ils déclarent également relever la meme indifférence  du côté de la communauté interationale toujours propte à interférer dans les affires haïtiennes, quand cela l'arrange.

Quant au cas du "pseudo humoriste" du nom de Rachid Badouri, à la démarche suspecte, dont la flatterie l'a poussé à tenter de comparer  Don kato à El Chapo pour avoir combattu un budget qu'il estime anti-peuple, il s'agit d'un flagorneur  et d'une quantité négligeable à ne pas prendre au sérieux, selon plusieurs personnes interviewées lors d'un micro trottoir ce lundi. Elles ont toutefois déploré 
les applaudissements d'un certain public, à ce qu'elles considèrent comme des élucubrations.

L'ancien candidat à la présidence et secrétaire général de la plateforme Politique PITIT Dessalines, Moise Jean-Charles, a appelé la population à participer massivement à une manifestation prévue ce mardi pour dénoncer la gestion de l'équipe Tèt Kale et a manifester son rejet du texte voté au parlement.

Si le peuple descend massivement dans les rues pour rejeter le budget tel que voté au parlement et que le président le publie dans le journal officiel Le Moniteur, c'est qu'il ne tient pas compte de l'opinion publique et en conséquence, il ne va plus pouvoir dormir la nuit, a dit l'ancien sénateur.

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