mercredi 20 septembre 2017

Dizaines de milliers de personnes dans les rues de Port-au-Prince pour dénoncer la promulgation du budget 2017/2018, bien que rejeté par la quasi-totalité des secteurs du pays: les manifestants dont de nombreux réclament a présent le départ du chef de l'Etat, doivent encore manifester jusqu'à samedi




Port-au-Prince, le 20 septembre 2017 - (AHP) -  Une foule compacte composée de dizaines milliers de personnes a manifesté mercredi à Port-au-Prince pour denoncer la publication  tard la veille dans le journal officiel Le Moniteur, du budget 2017-2018 pourtant rejeté par la majorité des secteurs de la population parce que "favorable à la corruption et parce qu'il pénalise les plus pauvres au profit des nantis".

Des manifestations ont été organisées pour les mêmes raisons dans plusieurs  villes de province dont Léogâne et Hinche.

A Hinche, dans le Plateau Central, la manifestation s'est soldée par l'assassinat d'un jeune militant connu sous le nom de Mackenson Jean. Il a été abattu d'une balle dans la tête, non loin du bureau régional du Ministère de l'Education nationale.

En représailles, des membres de la population ont tenté d'incendier le domicile d'un agent de sécurité accusé d'avoir abattu le militant, en raison de son hostilité au budget.

Le député de Mirelabais et ex-candidat au sénat dans le Plateau central, Abel Descolines, déplore le décès du jeune homme et invite les autorités compétentes à diligenter une enquête pour faire la lumière sur l'incident ayant conduit à sa mort et  punir l'auteur du crime.

A Port-au-Prince, les dizaines de milliers de personnes qui ont gagné les rues ce mercredi ont dénoncé la publication du budget dans le journal officiel. La manifestation a pris fin non loin du parlement où elle a été dispersée à coups de gaz lacrymogène par la police.

Elle avait auparavant parcouru branches d'armes en  main plusieurs quartiers populaires ainsi que   la route de Delmas, avant d'atteindre Pétion-Ville pour redescendre par Bourdon et Lalue vers le Cham-de-Mars, aux cris de A bas Jovnel, bare Volè.

 D'autres criaient" Deyò deyò net (En dehors du pays, il doit y rester définitivement", allusion au président Jovenel Moïse qui participe à la 72eme session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU à New-York, et qui pourrait faire face à une manifestation à son retour à l'Aéroport .

Les manifestants du jour ont aussi dénoncé ce qu'ils appellent la fausse arrogance du chef de l'Etat et affirment que la publication du budget dans le Moniteur en dépit des contestations suscitées par son vote au parlement, n'est rien d'autre  que de la provocation.

Nous allons le faire voir à Jovenel Moïse qui devrait êre conspué ce jeudi par des manifestants, lors de son intervention à la tribune des Nations-Unies, ont déclaré ce mercredi des militants à New-York.

Au palais législatif, où députés et sénateurs du parti au pouvoir sont en majorité, les parlementaires de  l'opposition  font quand même voir de toutes les couleurs à "des gens pour la plupart sans formation et incapables de servir la nation, mais  venus là, uniquement pour s'enrichir.

Le sénateur Antonio Chéramy, membre de l'opposition, pense lui que le président Moise n'a fait que provoquer la population, en publiant le budget controversé et rejeté par la majorité des  secteurs et des économistes.

Il invite la population à rester mobilisée, estimant que le chef de l'Etat a choisi l'affrontement.

 Le senateur Nènel Cassy  a fait savoir pour sa part que la bataille actuellement menée, sera une lutte constante jusqu’au retrait du projet loi de finances 2017-2018.

"Les  « derives totalitaires de Jovenel Moise ‘’ seront contrées par les forces de l’opposition", a-t-il promis.


L’un des membres du comité Exécutif de Fanmi Lavalas, le Dr Jean Myrtho Julien estime que «  Jovenel Moise se croit trop suffisant pour reconnaitre les énormes failles de ce budget, le non-respect par ce dernier des principes de justice sociale  et le trop faible niveau de revenu de la majorite de la population. 
Il continue de reclamer un soulevement populaire contre le gouvernement de Jovenel Moise.

La poursuite, voire l'intensification des protestations, c'est également ce que suggère les députés Printemps Bélizaire et Manès Louis de Fanmi Lavalas qui soutiennent la nécessite pour le président Moise d'écouter la voix du peuple et celle de la raison.

Un des proches de l'Exécutif, le  sénateur Fansnet Dénius (Nippes, Sud-Ouest), a pour sa part applaudi la décision du chef de l'Etat, tout en l'invitant à rencontrer les secteurs hostiles a la promulgation du budget.

La manifestation de ce mercredi était la première d'une serie de 4 prévues jusqu'au samedi 23 septembre pour denoncer le budget 2017-2018. Elle été appuyée par un large eventail d’organisations populaires et socio-politiques.

L'un des principqux instigateurs de cette série de manifstations, l'ancien candidat à la présidence Jean-Charles Moïse, a fait savoir qu'il n'est plus responsable de Jovenel Moïse qui a signé, a-t-il dit, sa lettre de démission avec la publication du budget anti-pauvre.

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