mardi 13 décembre 2016

Le parquet de Port-au-Prince a entendu le maire de Pétion-ville Dominique Saint-Roc sur son éventuelle implication dans la libération d’un présumé chef de gang arrêté par la police et pour complicité d’assassinat: l'affaire transferée au cabinet d'instruction




Port-au-Prince, le 13 décembre 2016 – (AHP) – Le maire de Pétion-Ville, Dominique Saint-Roc élu sous la bannière du parti Union nationale démocrate haïtien (UNDH) a été entendu ce mardi au parquet de Port-au-Prince, suite aux dénonciations de la clameur publique qui l’accuse d’avoir fait libérer un présumé bandit, Jean-Hilaire Ladouceur alias Lèlè, qui se trouvait au commissariat de Pétion-Ville après avoir été interpelé.

Cet individu, actuellement recherché par la police, est accusé d’implication dans l'assassinat dimanche du jeune policier Rigaud Claude Clermont, 24 ans, et membre de la 26e promotion de la police nationale d'haïti (PNH), à son domicile, à Nono-Ville, un quartier de Juvénat (Pétion-Ville).

C’est une commission de 7 commissaires et substituts commissaires du gouvernement qui a auditionné le maire Saint-Roc, a indiqué le chef du Parquet, Jean Danton Léger qui précise que les policiers qui étaient de service au commissariat de Pétion-Ville lorsque M. Saint-Roc serait intervenu pour faire libérer  le présumé bandit, ont également été entendus au Parquet ainsi que le responsable du commissariat.

Le CG dit avoir relevé des contradictions dans les déclarations faites par les différentes personnes entendues dans le cadre de ce dossier.

Nous avons jugé qu’il y a lieu de mener une enquête approfondie et c’est pour cela que nous avons transféré le dossier au cabinet d’instruction, a dit Me Léger qui évoque au moins 3 chefs d’accusation contre le maire,  dont complicité d’assassinat et association de malfaiteurs.

Après son audition au parquet de Port-au-Prince, le maire Saint-Roc a, une fois de plus, nié les accusations dont il fait l’objet. Il dit avoir été victime de matraquage politique dans les médias et qu’il a été accusé à tort.

Si j’étais intervenu pour faire libérer une personne au commissariat de Pétion-Ville, il y aurait des traces, a encore indiqué M. Saint-Roc qui affirme n’être lié ni de près ni de loin à cette affaire.

C’est au juge d’instruction Jean-Wilner Morin que le dossier a été confié. Le magistrat instructeur a entendu le même jour le maire qui devrait être, à nouveau auditionné au cabinet d’instruction ce mercredi.

Lundi, en marge d’une rencontre de haut niveau entre le ministre de la justice Camille Edouard Junior, le directeur général de la police nationale, Michel-Ange Gédéon,  ainsi que d’autres acteurs dont la protectrice du citoyens et des responsables d’organismes de droits humains, le ministre Edouard a souligné qu’il est anormal que des autorités quelles qu’elles soient interviennent pour faire libérer un individu appréhendé par la police.

L'impunité dont jouissent des individus impliqués dans des actes criminels, au cours de ces derniers mois, notammemt après l'attaque meurtrière du commissariat des Cayes (mai 2016), les attentats contre des institutions commerciales à Port-au-Prince (juin 2016), et les débarquements de cargaisons d'armes illégales à la douane de Saint-Marc (septembre 2016), leur font croire qu'ils peuvent recidiver sans être inquiétés.

Dans certains cas, ils reçoivent même des primes pour les actes commis.

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