Port-au-Prince, le 26 décembre 2016 - (AHP) - A l'instar du conseil électoral provisoire du président/conseiller Pierre-Louis Opont qui avait voulu organiser un second tour de la présidentielle le 24 janvier 2016 uniquement avec le candidat du parti officiel d'alors, Jovenel Moïse, après le desistement du candidat Jude Celestin, le bureau du contentieux électoral national sur consigne du CEP de Léopold Berlanger a decidé de suivre la même voie en decidant la vérification des procès-verbaux de la présidentielle contestée du 20 novembre, en l'absence des partis contestataires
De fait, la " vérification" ddes procès-verbaux s'est poursuivie ce lundi avec les seuls représentants de Jovenel Moïse.
Depuis pratiquement jeudi, Fanmi Lavalas, LAPEH et PITIT Dessalines qui contestent les résultats tels que proclamés par le CEP le 28 novembre, ne sont plus représentés au CTV où ils estiment que le processus de vérification ne l'est que de nom, depuis que le tribunal électoral a décidé de façon unilatérale, de changer les méthodes de vérification à leur détriment, ne se considerant plus que comme de simples observateurs .
Ayant paticipé aux premiers jours de vérification à titre de représentant de Fanmi Lavalas, de procès-verbaux soumis par les plateformes LAPEH et Pitit Desalin, l'ancien sénateur Yvon Feuillé, a déploré l'attitude des juges du BCEN qui ont refusé, a-t-il dit, que les remarques, griefs et observations des contestatiares soient consignés par le greffier du tribunal électoral.
Mais, selon les partis contestataires, alors qu'ils tentaient une reprise, tout s'est compliqué samedi, à la suite d'une rencontre entre les juges du tribunal et le conseil électoral
Nous n'étions plus en mesure de vérifier, mais seulement d'observer le travail du BCEN dont les membres ne faisaient que regarder vaguement les PV qui ont été tabulés , proceder à la lecture des résultats que nous contestons, sans aucune analyse, a dénoncé M. Feuillé connu comme un expert du système electoral
Il a souligné en outre que la plupart des procès-verbaux indexés pour fraudes et irrégularités aux premiers jours du processus de vérification, sont favorables au candidat du PHTK, Jovenel Moïse, prolamé premier par le CEP, a dit l'ex-parlementaire.
Pour sa part, l'un des avocats de Fanmi Lavalas, Me Gervais Charles, soutient que le BCEN a violé le jugement qui a autorisé la participation des partis politiques aux opérations de vérification.
Le fait de n’accepter desormais les contestataires qu’à titre d’observateurs est pour lui un acte partisan, de nature à empêcher une vérification en bonne et due forme.
"Les conditions ne sont plus réunies pour une vérification en bonne et due forme", a accusé Me Charles, ajoutant que, dans ce cas, Fanmi Lavalas ne pourra pas poursuivre sa plaidoirie au tribunal électoral.
En plus, comment ont-ils pu, en trois jours, vérifier des centaines de procès-verbaux, alors que maintenant ils prétendent pouvoir en vérifier plus d'un millier en deux jours, dénonce l'ancien batonnier de Port-au-Prince.
Il est anormal, a-t-il encore dénoncé, que le processus se déroule uniquement avec des représentants du PHTK et d'organismes d'observation qui affichent une position favorable au parti de l'ancien président Michel Martelly (dont Rosny Desroches et Edouard Paultre).
Me Gervais Charles annonce l’envoi d’une sommation aux conseillers électoraux et la poursuite de la contestation dans les rues.
Un autre avocat de Fanmi Lavalas dénonce une manipulation politicienne du processus de vérification des procès verbaux au centre de tabulation. Evens Fils estime que certains principes liés à l’organisation du processus ont été sciemment mésinterprétés par les juges électoraux.
Il affirme que nombreux cas de fraudes ont été découverts dans les procès verbaux analysés et dit croire que le BCEN tente de protéger le candidat du PHTK, Jovenel Moise qu’il présente comme le grand bénéficiaire des magouilles.
L'avocat du parti LAPEH, André Michel, conteste lui aussi le travail des "juges" du BCEN pour avoir, a-t-il dit, refusé d'ordonner la verbalisation des griefs et des remarques des contestataires.
Aucun acte posé en notre absence au CTV ne peut nous être opposable, a-t-il dit, plaidant en faveur de la reprise du processus de vérification là où il s'est arrêté jeudi.
L'autre parti contestataire, PITIT Dessalines, dont les représentants ont également boudé le processus de vérification ce lundi au CVT, affirme que la bataille va se poursuivre à la fois sur les plans politique et juridique.
Me Evelt Fanfan affirme que son parti n'acceptera aucun résultat qui ne tient pas compte du vote populaire.
Les représentants du PHTK pratiquement esseulés dans leur position de représentants de partis politiques au CVT, continuent de se dire confiants que l'élection du candidat Jovenel Moise sera confirmée jeudi avec la publication, ont-ils dit, des résultats définitifs du scrutin.
Guichard Doré affirme que les représentants des partis contestataires n'ont pas à imposer une méthode de travail au juges du BCEN. La méthode de travail a été décidé et ne peut être modifiée par le BCEN, que s'il le juge nécessaire, a-t-il dit.
Du côté des observateurs nationaux, ils restent divisés sur la tournure que prend le processus de vérification des PV.
Le Directeur de l'OCIDH, Rosny Desroches estine que tout se passe bien au centre de tabulation et qu'il n'y aura pas de 2eme tour
Même tonalité de la part de son collègue, Edouard Paultre, responsable du Conseil haïtien des acteurs non-étatiques (CONAHNE), qui soutient que "Tout le monde avait vu comment s'était déroulée la journée électorale du 20 novembre et que la présence des partis au CTV n'est pas une obligation.
Edouard Paultre avait dejà anoncé les couleurs au lendemain de la presidentielle le 21 novembre, en déclarant, triomphant, sur une radio privée de la capitale: après ce que mes observateurs ont vu dans le (petit) quartier de Thomassin, je suis sûr qu'il 'y aura pas de second tour.
Réagisant à la position de Desroches et Paultre, l'ancien senateur Yvon Feuillé a demandé à la pupulation "de ne pas prendre ces gens au sérieux", les accusant d'être "des vendus opportunistes toujours à la recherche d'opportunités, au detriment de la majorité".
Cependant, le directeur executif du Réseau national de defense des droits humains (RNDDH), Pierre Esperance, est sur une autre longueur d'ondes.
Il déplore un grave manque de transparence dans le processus de vérification. Ce qui va forcément affecter sa crédibilité.
M. Esperance soutient que le BCEN n'aurait pas dû décider de manière unilatérale de changer les modalités de l'opération de vérification.
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