jeudi 14 avril 2016

Semaine de la diaspora en RD: l'ancien premier ministre Fritz Jean affirme qu'Haïti a besoin d'une nouvelle economie, soulignant que les violences subies par les Haïtiens en République dominicaine et ailleurs ne sont pas differentes de celles imposées par l'élite économique





Santo-Domingo, le 14 avril 2016 – (AHP) –  L'ancien premier ministre Fritz Alphonse Jean  a fait savoir jeudi que les violences dont sont victimes les Haïtiens en République dominicaine et ailleurs sont greffées sur les violences imposées par une élite économique qui contrôle la quasi-totalité des richesses du pays.

M. Jean dont c'est la première sortie depuis que la chambre des députés à dominante PHTK a refusé d'approuver sans le questionner  son énoncé de politique générale en mars dernier,  a fait ces déclarations à Santo-Domingo, lors d'une conference intitulée "Diaspora haïtienne, plateforme pour des échanges  plus équilibrés"  prononcée au 2ème jour de la Semaine de la diaspora.

Fritz Alphonse Jean qui affirme avoir eu l'opportunité de faire entendre un autre son de cloche avec sa désignation au poste de premier ministre,  a réclamé une nouvelle économie pour Haïti.

" L'économie que nous avons aujourd'hui, est une économie de monopole fermée à la participation et qui nous pousse droit vers l'auto-destruction", a prévenu l'ancien gouverneur de la Banque de la République d'Haïti (BRH) devant un parterre d'étudiants et de représentants d'autres secteurs de la communauté haitienne.

 Il a fait savoir que l'Etat haïtien institue aujourd'hui une forme de gouvernance qui privilégie un tout petit groupe qui  contrôle toute l'économie. En effet, rappelle-t-il, une infime minorité de 5% d'Haïtiens contrôle 50% des richesses du pays, au détriment des 95%.

" Et toute la bataille à laquelle nous  assistons aujourd'hui dans le cadre des élections et au Parlement, c'est uniquement pour le contrôle des ports, des espaces vitaux du pays et pour les monopoles",  a-t-il souligné, ajoutant que le president Jocelerme Privert est "pris entre tous les feux".

Car, ce à quoi nous assistons,  c'est une bataille rangée pour l'accaparement de tous les espaces du pouvoir, a-t-il dénoncé, soulignant que les violences subies par les Haïtiens en Republique dominicaine, ne sont pas différentes de celles imposées par l'élite économique haïtienne.

Il a critiqué par ailleurs le déséquilibre commercial entre Haïti et la République dominicaine. La première exporte pour quelque 50 millions de dollars  de produits et la seconde pour plus de 1 milliard, denonçant au passage les barrières imposées par la République dominicaine,  aux produits haïtiens, citant nommément les cas de Don Pollo et de Les moulins d'Haïti, alors que  la farine et le poulet domincains inondent le marché  haïtien.

Fritz Jean a cependant critiqué la mesure des autorites haïtiennes d'interdiction de 23 produits domincains, qui pénalise les consommateurs haïtiens au bénéfice d'un groupe de grands entrepreneurs.

Haïti, a-t-il fait savoir , est un pays totalement assisté qui reçoit environ 2 milliards de dollars de sa diaspora, loin devant les fonds de la copération internationale, malgré tous les bruits.

70% de ce qu'on consomme, vient de l'Etranger ,  notamment de la République dominicaine voisine. Celle-ci produit à la fois pour  ses 11 millions  d'habitants , mais  également   pour  les Haïtiens. Ce qui fait d'haïti, le 2eme partenaire commercial de la République dominicaine, après les Etats-Unis.

14 mille jeunes  haïtiens étudient dans les universites dominicaines où ils depensent des millions de dollars l'an, en raison du fait que les 100.000 jeunes qui passent le bac en Haïti n'ont nulle part où aller.

Fritz Jean a souligné que la République dominicaine a un PIB de 17 milliards de dollars , alors que celui d'haïti est de 8 milliards.

L'ancien premier ministre a fait savoir que la mauvaise situation du pays est due aux mauvais choix economiques. Mais il se déclare confiant que les choses vont changer, en depit des obstacles dressés par certains secteurs.

Il y a dans la classe politique, dans la société civile, au Parlement et ailleurs....  des gens qui croient au changement et qui se battent pour qu'il arrive, a lancé Fritz Jean qui affirme avoir eté approché par des gens issus de divers secteurs qui veulent entendre un autre discours et qui veulent qu'haïti emprunte une novelle voie

La semaine de la diaspora  est un événement parrainé par la Fondation Zile, le Ministère de la Culture et de la Communication d'Haïti et Western Union.

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