Port-au-Prince, le 24 avril 2016 – (AHP)- Des membres du conseil électoral provisoire ont été reçus jeudi au Sénat de la République pour une rencontre d’échanges avec des sénateurs autour du processus électoral.
Les discussions ont notamment porté sur la commission de vérification et d’évaluation des élections de 2015 et la suite qui devrait être donnée aux recommandations de ladite commission.
Le président du conseil, Léopold Berlanger a souligné qu’étant une institution indépendante, le CEP n’a pas à prendre d’injonction de la commission d’évaluation dont les recommandations ne lui seraient pas imposables.
Toutefois, il affirme que cela ne signifie pas que le conseil doit ignorer des recomandations pouvant être profitables au processus, réaffirmant sa volonté d’organiser de bonnes élections dans le pays.
"Les recommandations de la commission de verification seront analysées par les membres du conseil électoral qui décideront s’il y a lieu de constituer un BCEN (Bureau du contentieux électoral national) et dont les conclusions feront l’objet d’un vote à la majorité des deux tiers de ses membres", a dit M. Berlanger, soulignant qu'il appartient au CEP d’apprécier les recommandations de la commission et faire ce que ce droit. Il annonçe du coup que le calendrier électoral sera publié vers la fin du mois de mai.
Le président de la commission Intérieur du sénat, Francenet Dénius qui a pris part à la rencontre, a dit reconnaitre que le CEP dispose des provisions légales pour constituer un BCEN et statuer sur les plaintes et les cas de fraudes.
Le parlementaire dit croire que le CEP est constitué de personnalités crédibles, qui sauront résister aux pressions d’où qu’elles viennent, soulignant que certains de ses collègues ont exprimé des préoccupations quant à une utilisation politique de la commission d’évaluation.
Parallèlement, les acteurs politiques continuent de se positionner sur l’opportunité de la commission de vérification. Pour le candidat du MAS (Mouvement action socialiste) à la présidence, Erick Jean-Baptiste, la constitution de ladite commission est un acte de souveraineté nationale.
Il faut que le peuple sache ce qui s’est réellement passé lors des élections de 2015, a-t-il dit, soulignant que c’est après l'évaluation qu’on saura l’identité des deux candidats qui n’avaient pas fraudé et qui participeront au second tour de la présidentielle.
Si vous n’aviez rien à vous reprocher, vous n’avez pas à avoir peur de la commission, a dit celui qui a été classé 4e, selon les résultats contestés publiés en décembre dernier par le conseil électoral contesté, dont tous les membres ont été démis de leurs fonctions, rappelés par les organisations qui les avaient désignés.
Erick Jean-Baptiste propose une prorogation de quelques mois seulement du mandat du président provisoire Jocelerme Privert, le temps de lui permettre de faire les mises en place pour l’organisation le 24 juillet du second tour de la présidentielle et l’investiture du président le 4 septembre.
Le secrétaire général de la branche haïtienne du New England Human Rigths Organization NEHRO, soutient que la commission d’évaluation aurait dû être mise sur pied bien avant le conseil électoral provisoire.
Il assimile à un non-sens le fait le fait par le CEP de proclamer les résultats définitifs des municipales du 25 octobre dernier alors que ces élections devraient faire l’objet d’évaluation.
Pour Anthonal Mortimé, l’ancien régime n’avait rien fait pour empiecher le pays de s’enfoncer dans une crise au lendemain du 7 février, de même que les autorités en place depuis cette date n’ont pas non plus travaillé de manière à que la durée de la transition soit la plus courte possible, rappelant que suivant l’accord du 5 février, les élections devraient avoir lieu ce dimanche 24 avril.
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