Port-au-Prince, le 14 avril 2016 – (AHP) – Le leader de la plateforme PITIT Dessalines, Moïse Jean-Charles est très remonté contre le représentant spécial du département d’Etat pour Haïti, Kenneth Merten pour avoir annoncé que son pays et la communauté internationale pourraient reconsidérer leur appui aux élections si la mise en place de la commission de vérification devrait retarder le processus.
Si vous voulez vérifier faites-le, mais faites-le vite, avait lancé l’ambassadeur Merten qui affirme craindre que la mise en place de la commission de vérification ne vise à écarter un candidat en bonne position.
Des propos que l’ancien sénateur qualifie d’inacceptables et de mauvais précédents. Cela, dit-il, devrait nous amener à prendre conscience de la nécessité de ne pas organiser les élections avec le financement étranger pour que personne ne vienne tenter de nous imposer nos dirigeants.
Plusieurs secteurs et personnalités estiment que les déclarations de M. Merten ne devraient pas être prises au sérieux arguant que le diplomate n’a pas la réputation d’avoir toujours défendu la cause haïtienne notamment pour avoir pris position en faveur du président Michel Martelly lorsque l’étau se resserrait autour de lui pour la question de la double nationalité. Il avait affirmé que Michel Martelly est un citoyen haïtien, insinuant que s'il n'etait pas américain, il ne pouvait être d'aucune autre nationalité étrangère
Ils ont aussi souligné que si Kenneth Merten met en avant les rapports d’enquête de l’OEA et de l’Union Européenne, la plupart des organisations haïtiennes qui avaient observé les élections de 2015 avaient reconnu que ces scrutins étaient émaillés de fraudes et d’irrégularités.
Et c’est d’ailleurs cette raison qui plonge le pays dans une situation extraconstitutionnelle avec un gouvernement provisoire.
Dans son intervention de jeudi, Moïse Jean-Charles a plaidé aussi sa propre cause, en se disant confiant dans ses chances de l’emporter, en dépit de la 3e place qu’il a obtenue du CEP de 2015. Il a indiqué du coup que son administration ne fera pas la chasse aux sorcières mais développera des relations basées sur le respect mutuel avec les partenaires étrangers.
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