Port-au-Prince, 20 juin 2016- (AHP)- De nombreux secteurs continuent d'appeler au maintien en poste du président provisoire Joceleme Privert pour préserver la fragile stabilité du pays sur les plans politique, social et économique et favoriser l'organisation d'élections permettant l'investiture d'un nouveau président démocratiquement élu le 7 février 2016.
Pour l'instant, seuls les partis et parlementaires membres ou proches de l'ancien régime ayant dirigé le pays au cours de ces 5 dernières années, tentent à tout prix d'obtenir le départ du chef de l'Etat dont la mission est d'organiser les prochaines élections.
Toutefois, selon un accord trouvé le 5 février en dehors de la constitution, son mandat devrait avoir pris fin le 14 juin dernier.
En réalité, le président provisoire et son gouvernement continuent de gérer la chose publique. Et de nombreux secteurs croient qu'il doit mener à terme le processus électoral, d'autant qu'un calendrier a été publié par l'organisme électoral et que des candidats à la presidence ont confirmé leur participation au premier tour de la présidentielle fixé au 9 octobre
En ce sens, la fédération nationale des Casecs et Asecs d’Haïti (FENACAH) a réclamé lundi le maintien au pouvoir du président provisoire, à travers une prolongation votée par le pouvoir législatif.
Le porte-parole de la FENACAH, Louis Jean Paul Emile, estime que le président Privert a le mérite d’avoir remis Haïti sur la bonne voie et dit attendre des parlementaires qu’ils votent en faveur du maintien de la stabilité.
Parallèlement, plusieurs membres de CASEC et ASEC interrogés par l'AHP réclament le maintien de Jocelerme Privert au pouvoir pour garantir l’organisation d'élections dans le meilleur délai.
Ils ont fait savoir qu'il y a 8 ans que le pays n’a pas organisé d'élections pour le renouvellement des représentants des collectivités territoriales.
D'autres membres de Casecs interrogés, ont estimé que l'objectif des responsables de l'ancien régime, ce n'est pas la démocratie, mais le contrôle des finances publiques dont ils sont aujourd'hui nostalgiques
Dans le même sens, plusieurs auditeurs de Radio Solidarité sont intervenus au journal de 8h30 de lundi matin sur la conjoncture politique et ont émis leurs opinions sur la séance en assemblée nationale prévue ce mardi.
Ils ont, dans leur grande majorité, plaidé en faveur du maintien au pouvoir du président Privert et appelé les parlementaires à ne pas compromettre les efforts consentis ces derniers mois en faveur de la stabilité.
Mais le Front dit de la Résistance conduit par le très controversé Rosemond Jean estime que M. Privert n'a ni titres ni qualité pour continuer à diriger le pays. Il a appelé l'assemblée nationale à mettre fin au mandat de l'ancien sénateur.
Même position de la nouvelle organisation appelée Femmes en lutte pour la démocratie qui presse les parlementaires de prioriser l'arrivée au pouvoir du président de la Cour de Cassation, un proche parent des sénateurs Youri Latortue et Carl Murat Cantave
Pour sa part, la Coalition des Employés Révoqués de l'Etat Haïtien(CEREH) et l'organisation populaire dénommée "Bare yo de Saint Jean Bosco" ont appelé les parlementaires à voter en faveur de la prolongation du mandat du président provisoire Jocelerme Privert lors de l’assemblée nationale prévue ce mardi.
Le porte parole de l’organisation « Bare yo », Paul Raymond estime que Jocelerme Privert doit rester au pouvoir jusqu' au mois de février 2017 afin qu' il puisse passer l' écharpe à un président élu.
Il affirme que le départ éventuel de Privert risque d’aggraver la crise politique.
Paul Raymond a fait savoir que tous les parlementaires et leaders politiques qui sont contre la prolongation du mandat du président provisoire sont des ennemis de la stabilité.
D'autres secteurs voient cependant très mal, que quelques leaders politiques qui ont joué un certain rôle dans la lutte anti-Martelly, semblent vouloir créer une certaine confusion, en flirtant avec des partis proches de l'ancien régime, dans une tentative de barrer la route à Fanmi Lavalas considerée comme la plus grande force politique du pays.
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