mercredi 4 janvier 2017

Réactions partagées après la victoire proclamée de Jovenel Moise: si ses proches et des secteurs de la communauté internationale s'en félicitent, les candidats des 3 partis contestataires rejettent le verdict du CEP et annoncent la mobilisation



Port-au-Prince, le 4 janvier 2017 - (AHP) - Réactions mitigées après l'annonce mardi  par le conseil électoral provisoire (CEP), de la proclamation du candidat du PHTK (Parti Haiti Tet Kale) Jovenel Moise, vainqueur au premier tour de la présidentielle du 20 novembre dernier, avec plus de 55% des suffrages.

Si  les partisans et proches du régime Tek Kale, sont aux anges, les partis contestataires ne  reconnaissent pas la victoire du poulain de Michel Martelly arguant que le processus de vérification des procès-verbaux suite aux contestations au BCEN, a été biaisé.

De leur côté, plusieurs secteurs de la communauté internationale favorables à Jovenel Moïse depuis les elections avortées de 2015 , ont salué sa victoire  et appellent les acteurs politiques à accepter le verdict final du CEP et à travailler à la stabilisation d'Haiti.

L'Exécutif a entre temps fait publier dans un numero Spécial du journal Oficiel Le Moniteur  daté du 4 janvier 2017, "les résultats définitifs des électons du 20 novembre 2016".

Le parti Fanmi Lavalas dont la candidate à la présidence, Dr Maryse Narcisse est créditée de 95 765 voix pour une 4e place, selon le CEP, soutient dans une note de presse, que ces résultats n'ont aucun fondement. Il g'agit d'un bluff, selon le parti de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, accusant le CEP de partisannerie.

Fanmi Lavalas ne va pas pas obéir, ni cautionner ce coup d'Etat électoral, écrit l'organisation invitant le président provisoire Jocelerme Privert, à assumer ses responsabilités. Fanmi Lavalas appelle une fois de plus à la poursuite de la mobilisation pour faire échec à ce coup d'état électoral.

En effet, plus d'un millier de personnes ont gagné les rues ce mercredi dans le cadre d'une manifestation vite étouffée par la poliuce à l'aide de gaz lacrmogènes dans le quartier de Delmas 2, dans le centre-ville de Pot-au-Prince

L'ex-sénateur Yvon Feuillé, un des cadres du parti et spécialiste des questions électorales, affirme que son orgaqnisation ne reconnait pas les résultats qui, dit-il, auraient du être proclamés de manière solennelle par le CEP avant sa publication sur le site internet de l'institution électorale, en vertue,  de l'article 188 du décret électoral.

L'ancien parlementaire fait état lui aussi d'un coup d'Etat électoral que Fanmi Lavalas ne va pas accepter et que le peuple devrait également rejeter. Il affirme que la vérification des procès-verbaux au centre de tabulation des votes n'est pas achevée.

Ce coup d'Etat électoral est une porte-ouverte à la dictature, soutient encore l'ancien parlementaire, soulignant qu'une vérification des PV en bonne et due forme serait bénéfique à l'ensemble des acteurs politiques. Il dénonce la violation, par le CEP avec l'appui du BCEN, des droits politiques des citoyens.

Le candidat de la Ligue Alternative pour l'émancipation d'Haiti LAPEH, Jude Célestin, est lui aussi très remonté contre le conseil électoral provisoire pour avoir publié les résultats dits définitifs du scrutin sans réaliser une vérification en bonne et due forme des procès-verbaux au CTV.

Il appelle à la poursuite de la mobilisation pacifique et affirme n'accorder aucune importance au discours de Jovenel Moise affirmant notamment "qu'il serait le président de tous les Haïtiens et qu'il travaillerait  à la matérialisation de ses promesses de campagne pour mettre le pays sur les rails du développement".

Pourquoi ses partisans n'ont pas gagné les rues après la proclamation des résultats présentés comme définitifs par le CEP? s'interroge M. Célestin et de répondre que c'est uniquement parce qu'il a été désigné vainqueur par la fraude, avec la complicité d'un CEP  acquis à sa cause.

- Toutefois, l'un de ses appuis, Erick Jean-Baptiste, qui avait renoncé à se porter candidat  sous la bannière du parti Mouvement Action Sociale (MAS),  a salué "la victoire de Jovenel Moise".

Pour sa part, l'ancien sénateur Moise Jean-Charles, lui aussi candidat déclaré perdant par le conseil électoral provisoire, affirme qu'il ne va jamais accepter les résultats tels que communiqués par le conseil électoral provisoire.

Nous n'avons pas perdu le combat, la phase politique de la lutte tient toujours, a déclaré le leader de PITIT Dessalines qui dénonce l'attitude de certains hommes d'affaires et d'une frange de la communauté internationale qu'il accuse d'avoir orchestré le coup d'Etat électoral pour continuer d'exploiter le pays.

Nous savions que le combat serait difficile mais nous sommes déterminés à le mener jusqu'au bout, avec courage, volonté et détermination, a dit Moise Jean-Charles, ajoutant que lorsque les droits du peuple sont bafoués, il a le droit d'être hors la loi.

Pour Moise Jean-Charles, l'arrivée du candidat du PHTK au palais national dans des conditions irrégulières, ne ferait que renforcer les inégalités et la misère qui rongent la population.

La proclamation par le CEP de la victoire de Jovenel Moise est saluée par la communauté internationale. Le "Core Group" salue ce qu'il appelle le "leadership du CEP" dans le processus et encourage tous les acteurs à respecter les résultats définitifs et à travailler de manière constructive à l'achèvement pacifique du cycle électoral. 

Le conseil de sécurité des nations unies salue lui aussi la victoire de Jovenel Moise à la présidentielle du 20 novembre et parle d'un pas positif pour la pleine restauration des institutions démocratiques en Haiti. Le conseil de sécurité invite également les acteurs politiques haïtiens a accepter le "verdict final de l'institution électorale, de manière pacifique".

La Haute-représentante de l'UE, Federica Mogherini se dit pour sa part confiante que sous la présidence de M. Moise, le pays va bénéficier de la stabilité politique et de la bonne gouvernance dont il a tant besoin.

Elle appelle toutes les forces politiques à se tourner vers l'avenir. Le département d'Etat soutient que la publication des résultats définitifs de la présidentielle représente une étape positive pour la restauration complète des institutions démocratiques du pays.

Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, qui déclare se féliciter  lui aussi du  travail du CEP, dit souhaiter que "ces résultats positifs permettent à Haiti de sortir de la crise institutionnelle et de se consacrer pleinement aux défis qui pèsent sur la vie de la population".

Parallèlement aux appels à la mobilisation, l'Exécutif a fait publier dans un numero Spécial du journal Oficiel Le Moniteur  daté du 4 janvier 2017, les résultats définitifs des électons du 20 novembre 2016.

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