jeudi 5 janvier 2017

Arrestation et extradition vers les USA de l’ancien chef rebelle de 2004: Guy Philippe était sur une liste noire de la DEA; une douzaine d'autres individus pourraient être bientôt appréhendés pour les mêmes motifs




Port-au-Prince, le 5 janvier 2017 - (AHP) -L’ancien chef rebelle de 2004, aujourd’hui sénateur élu de la Grande-Anse, Guy Philippe  a été arrêté ce jeudi  par des agents de la   Brigade de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS) alors qu'il venait de participer  à une émission sur une radio privée de la capitale .

 Guy Philippe a aussitôt été conduit à l'Aéroport Toussaint Louverture où il a pris l'avion  N5888k, couleur blanche, qui l'attendait pour être extradé vers la Floride aux Etats-Unis où il fait l'objet de poursuites  pour trafic de drogue et d'accusations de conspiration dans l'introduction de cocaine dans ce pays.

Il a été arrêté  quelques heures après avoir  reçu un certificat du conseil électoral provisoire dans la perspective de son inscription au Sénat, étape préalable à sa prestation de serment censée lui procurer l'immunité parlementaire dont il ne disposait pas encore.

A sa sortie du CEP, M. Philippe avait affirmé sa volonté de travailler pour le renforcement de de la lutte contre la corruption.

Il a aussi tenté de banaliser les dénonciations selon lesquelles, il a cherché à entrer au sénat pour  se munir de l'immunité parlementaire et être ainsi exempt de poursuites judiciaires.

"Je fais peu de cas des critiques, il faut plutôt s'adresser à la population de la Grand-Anse qui m'a élu", a-t-il répondu aux journalistes qui l'interrogeaient sur les poursuites judiciaires dont il fait l'objet.   

Guy Philippe est un ancien chef rebelle qui avait été à la tête d'un important groupe de bandits qui ont semé la terreur dans plusieurs regions du pays, fin 2003/ début 2004, notamment dans le Nord et l'Artibonite.

Plusieurs policiers et des membres de la population ont alors été   assassinés  par ces individus qui ont incendié des bâtiments publics et privés, ainsi que des commissariats de police.

L'homme qui s'était refugié après 2004 dans sa commune natale de Pestel (Grande-Anse), était sur une liste noire de la Drug Enforcement Administration (DEA).

Il a d'ailleurs fait l'objet de plusieurs tentatives d'arrestation.

Guy Philippe avait été recemment inculpé dans une attaque meurtrière dans la soirée du 16 mai 2016 contre le commissariat de police des Cayes. Un policier avait alors  eté tué et 5 autres blessés. 4 des assaillants allaient trouver la mort dans un accident, alors qu'ils fuyaient.

Il aurait échappé pe après à une arrestationé à 4 chemins aux Cayes, après avoir été couvert par un sénateur en fonction, selon des membres de la population.

L'arrestation de Guy Philippe est considéré comme un déni du travail du CEP qui l'a proclamé vainqueur des sénatoriales dans la Grande-Anse, en dépit du fait qu'il était recherché par la DEA américaine.

C'est également un affront pour le candidat Jovenel Moïse proclamé vainqueur de la presidentielle, qui a fait campagne dans la Grande-Anse aux côtés de  Monsieur  Philippe dont la situation etait connue de tous, pour avoir fait l'objet de plusieurs tentatives d'arrestation.

Les réseaux sociaux publient depuis jeudi soir tout un lot de photos montrant les deux hommes en campagne dans la Grande-Anse, dans les bras l'un de l'autre

L'ancien chef rebelle a  été arrêté après s'être fait photographier en compagnie d'un groupe  d'individus lourdement armés, vêtus de T-shirts roses, devant un véhicule munis de plaques officielles

Des sources généralement bien informées font savoir qu'une douzaine d'autres individus courent le risque d'être appréhendés pour les mêmes motifs que Guy Philippe.


Aux Etats-Unis, plusieurs persnalités ont recemment dénoncé le fait que des citoyens haïtiens accusés d'implication dans des trafics illicites ou qui ont été condamnés pour des motifs similiaires, aient pu  impunément aller se cacher au Parlement ou aient eté  proclamés vainqueurs à des postes électifs, malgré les dénonciations de défenseurs de droits humains qui sont aujourd'hui l''objet de menaces de mort.

Selon les commentaires échangés sur les réseaux sociaux, quelque soit le but poursuivi à travers l'arrestation de Guy Philippe, elle fragilise les membres du  CEP ainsi que le candidat à la presdence qu'ils ont proclamé  vainqueur.

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