jeudi 17 décembre 2015

La commission dite d'évaluation formée par le pouvoir pour garantir la suite du processus électoral, à peine créee, fait l'objet de contestations: les secteurs ayant reagi, la présente comme une commission ne répondant pas aux revendications des secteurs politiques et formée de proches du gouvernement




Port-au-Prince, le 17 décembre 2015 – (AHP) – La décision de l’Exécutif de mettre sur pied une commission dite d’évaluation électorale n’a pas reçu bon accueil de la part d'un nombre important  de secteurs.

Les membres de  de ladite commision Rosny Desroches, Mgr Patrick Aris, Joseph Emmanuel Charlemagne, Euvonie Georges Auguste et Anthony Pascal semblent avoir éte choisis de facon unilatérale par le pouvoir qui est accusé d'avoir designé avant même le debut du travail de cette entité, les deux candidats (Jovnel Moise et Jude Célestin) qui doivent choisir un représentan au sein de la commission .

De plus, dans au moins 2 cas,   la personnalité choisie se montre reticente  ou est contestée au sein même de l'institution dont elle est issue
.
L'Eglise catholiques fait preuve de prudence après avoir éte échaudée  par l'echec de la conférence d'El Rancho dans laquelle elle s'était investie,.

Mgr Patrick Aris qui a éte designé membre de cette commission, sans qui'il ait donné apparemment un mot definitif,   a fait savoir que l'Eglise ne fera rien de contraire à ce que reclame la majorité de la population.

Il a fait savoir que l’Eglise catholique est  en train d’analyser plusieurs aspects de la question avant de décider  de sa participation.

Les organisations politiques de l’opposition et le RNDDH, réseau national de défense de droits humains, sont les premiers à émettre des doutes quant à la viabilité de cette commission

Fanmi Lavalas désapprouve la formation de la commission présidentielle. Le comité exécutif du parti s’interroge sur la crédibilité de certains membres de ladite commission qu'il a cités nommément comme des proches du pouvoir et qui jouissent de privilèges .

Un communiqué de l'organisation politique  lu par un des membres du directoire de Fanmi Lavalas, Louis Gérald Gilles, fait remarquer que cette commission est composée de proches et d'alliés de l’équipe au pouvoir.

Fanmi Lavalas appelle à la poursuite de la mobilisation afin de forcer les autorités concernées à ordonner une véritable vérification au centre de tabulation.

Pour  le  G8,  cette commission ne répond pas à la principale revendication des partis de l’opposition, a savoir une commission de vérification.

La plateforme RENMEN AYITI a dénoncé la désignation d’un des membres de son conseil, Euvonie Georges Auguste , et lui demande de renoncer à toute participation aux travaux de la commission en attendant de pouvoir requérir des autorités qui l’ont nommée de faire le retrait de cette décision jugée illégale et inopportune.

Pour Renmen Ayiti, la formation de  la commission d’évaluation électorale est contraire à la requête du G8 qui plaide de préférence en faveur de la mise sur pied d’une commission d’enquête indépendante chargée de rétablir la sincérité du scrutin.

La Plateforme PITIT Dessalines dont le candidat à la présidence Moïse Jean-Charles est membre du G8, qualifie pour sa part, de nulle et non avenue, cette commission présidentielle.

De l’avis de Joël Costumé, membre du directoire de PITIT Dessalines, il s'agit d'une commission mort-née qui devrait provoquer le départ  des neuf membres du conseil électoral provisoire rappelant que la conseillère Marie-Carmelle Paul Austin avait annoncé que les conseillers démissionneraient en bloc en cas de formation d’une commission d’évaluation des élections.

Alors que la commission présidentielle dispose d’un délai de 3 jours à compter du 16 décembre pour produire son rapport, le coordonnateur adjoint de PITIT Dessalines, Assad Volcy, a souligné qu’il faudrait au moins 15 jours à une commission d’enquête indépendante pour pouvoir faire la lumière sur les fraudes et irrégularités enregistrées lors des élections du 25 octobre.

Selon lui, la commission mise sur pied par le président Michel Martelly, qu’il accuse d’avoir mobilisé l’appareil étatique pour préparer un coup d’Etat électoral, n’a aucune crédibilité pour n’avoir pas été l’émanation de discussions entre les différents secteurs dont les organismes impliqués dans l’observation des élections
.
Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, doute lui aussi que la commission présidentielle puisse permettre de rétablir la confiance dans le processus électoral et de favoriser le dénouement de la crise.

Le président Michel Martelly ne peut être juge et partie à la fois, a-t-il dit, arguant que pour rendre crédible la suite du processus électoral, il faut faire la lumière sur ce qui s'est passé le 25 octobre,  identifier et punir les fraudeurs.

Au Sénat de la république, la pilule a aussi du mal à passer. Andrice Riché, le président de ce qui reste depuis un an du grand corps (10 membres sur 30), dit  déplorer que la position du grand corps n’ait pas été prise en compte dans la formation de la commission de vérification, soulignant que l’ensemble des pouvoirs de l’Etat, y compris le Sénat et le CSPJ, devrait s’impliquer dans la recherche de la solution à la crise.

Il rappelle que le Sénat avait recommandé la mise en place d’une commission indépendante d’évaluation et/ou de vérification, en vue de se prononcer sur les multiples allégations de fraudes, d’irrégularités et de corruption entourant le processus.

Le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé n’est pas en reste. Il rejette lui aussi la formation de cette commission dont les 5 membres Rosny Desroches, Mgr Patrick Aris, Joseph Emmanuel Charlemagne, Euvonie Georges Auguste et Anthony Pascal auraient, selon lui, à un niveau ou à un autre, des intérêts au sein du régime Tèt Kale.

La « Commission d’évaluation électorale » a pour mission de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d’évaluer le processus électoral et de faire des recommandations au conseil électoral provisoire et au gouvernement, , pour garantir  l’aboutissement du processus.

Le ministre de la Communication, Mario Dupuy,  se félicite  de la création de cette a commission. 

Le président Michel Martelly, en créant la commission  d’évaluation électorale, a réagi favorablement à une recommandation du premier  ministre, Evans Paul, a dit M. Dupuy..

Mais, le sénateur Jean Baptiste Bien-Aimé a dit y voir une manœuvre de diversion et une fuite en avant,  estimant que  les acteurs du  processus électoral doivent participer à la définition des modalités de la formation de toute commission de verification authentique.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire