lundi 28 décembre 2015

La commission d’évaluation électorale gouvernementale promet un travail équitable, mais les grandes organisations politiques la désavouent et réclament une commission de vérification tout en annnçant de nouvelles manifestations



Port-au-Prince, le 28 décembre 2015 – (AHP) –La commission d’évaluation électorale formée par le gouvernement sur la présidentiele du 25 octobre 2015, a promis lundi de faire un travail équitable, et de respecter le délai imparti à la réalisation du travail de vérification pour pouvoir présenter son rapport le 30 décembre prochain avec des recommandations au gouvernement et au conseil électoral provisoire.

Son porte-parole Rosny Desroches  qui avait dès le lendemain du vote, fait savoir qu'il s'agissait d'élections tres acceptables,   a fait la promesse d'un travail  neutre et honnête. Il a indiqué que la commission avait déjà rencontré plusieurs personnalités considérées comme faisant partie du même camp,  dont 8 des 9 membres eu CEP et le candidat officiel  Jovenel Moïse.

D'autres rencontres étaient prévues en fin de journée ce lundi dont l’une avec le premier ministre Evans Paul et une autre avec le candidat de LAPEH, Jude Célestin placé 2ème, selon les résultats du premier tour de la présidentielle communiqué par le CEP.

Des réunions de travail devraient aussi avoir lieu avec les 10 sénateurs en fonction et les membres du gouvernement.

Cependant, les plus grandes organisations politiques dont Fanmi Lavalas et le Groupe dit des 8  dont M. Célestin est censé faire partie, ont boudé une invitation de la commission gouvernementale qu'elles affirment ne pas reconnaitre , continuant de réclamer  la formation d'une commisssion indépendante de vérification qui soit capable de faire toute la lumière sur le classement réel des candidats.

Le  G30 a également rejeté une invitation de la commission à la rencontrer, alors que de nombreuses autres voix s’élèvent pour mettre en garde contre tout travail bâclé susceptible d'enfoncer davantage le pays dans la crise et  d’aggraver la situation politique.

La commission doit, selon ses termes de références, évaluer la performance du conseil électoral, le déroulement de la journée électorale, le transport du matériel sensible, les opérations au centre de tabulation ainsi que la phase contentieuse notamment.

Cependant, ils ne disent  pas ce qui serait fait dans le cas où les fraudes  tellement massives auraient modifié la réalité du scrutin.

En effet, pour plusieurs secteurs, les pourcentages ont été attribués à main levée sans tenir compte des performances réelles des candidats

Le professeur Rosny Desroches a  démenti par ailleurs les déclarations selon lesquelles, les membres de la commission auraient reçu des primes de risques.

"Nous sommes des bénévoles dont la priorité est la stabilité du pays, a-t-il dit, laissant entendre qu'ils  ont consenti beaucoup de sacrifices pour travailler pendant les fêtes  de manière à redonner confiance au processus électoral, en dépit des risques qu’ils encourent dont celui de voir leur réputation écornée de manière inutile, a-t-il dit.

Le directeur exécutif du centre d’analyse et de recherche en droits humains, Me Gédéon Jean a pour sa part indiqué que le travail des membres de la commission ne va pas se limiter à la présidentielle car des élections législatives ont également eu lieu le 25 octobre dernier.

Répondant aux critiques dont sa désignation uniquement par le RNDDH fait l’objet, le juriste affirme n'être pas le représentant du secteur des droits humains au sein de la commission mais celui du RNDDH, l'une des organisations qui avaient eté les plus critiques contre le déroulement et les résultats des élections et  qui avaient réclamé une commission de vérification

En conférence de presse ce lundi, l’organisation politique Fanmi Lavalas a dit rejeter toute commission présidentielle ou gouvernementale dont la mission est de cautionner "le coup d’Etat électoral".

La coordonnatrice du comité exécutif et candidate  à la présidence de l'organisation, le Dr Maryse Narcisse, déplore notamment la présence de certains membres de la commission dont Rosny Desroches de l’ISC et le représentant de l’église catholique.

Plaidant en faveur de la mise sur pied d’une commission de vérification indépendante en concertation avec les partis de l’opposition pour rechercher une solution à la crise, le Dr Narcisse annonce deux nouvelles journées de manifestation à Port-au-Prince, les mardi 29 et mercredi 30 décembre.

Le secrétaire général  de la plateforme Pitit Desalin, Assad Volcy,  a rappelé pour sa part que le G8 ne reconnait pas l’autorité de la commission d'évaluation electorale. Il estime que la formation de la commission fait partie des manœuvres de Michel Martelly pour tenter  d'imposer Jovenel Moise comme son successeur.

M. Assad  dit croire que les scrutins de 2015 étaient les pires de l'histoire du pays, prenant ainsi le contrepied des déclarations du chef de l’état qui a estimé qu’ils étaient parmi les meilleures élections jamais réalisées en Haiti.

Le président de  New England Human Rights Organization, Josué Renaud a dit ne rien attendre de la commission dite d’évaluation électorale et qualifie sa mise en place de vaste plaisanterie.

Il estime que cette commission est très peu crédible, croyant que ses membres sont des protagonistes de la crise qui ne pourront,par conséquent, agir en toute indépendance.

M. Renaud qui dénonce les torts causés au pays par le présiden Michel  Martelly,  dénonce une dégénérescence des valeurs morales dans le pays, pointant du doigt des représentants de l'église catholique qui se seraient associés à des manœuvres politiciennes.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire