jeudi 19 octobre 2017

Salves de critiques contre le chef du Parquet de Port-au-Prince qui a qualifié de "délinquants politiques" les organisateurs et citoyens qui participent aux manifestations de l'opposition: C'est lui le premier des délinquants, a rétorqué le député Sinal Bertrand, dénonçant ses pratiques d'utilisation à des fins personnelles, des corps du délit



Port-au-Prince, le 19 octobre 2017 - (AHP) - Les déclarations du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Ocmane C. Daméus, annonçant des poursuites contre les organisateurs des manifestations de l'opposition, ont suscité des  salves de critiques.

Le chef du Parquet a en effet, qualifié de "délinquants politiques" les organisateurs et citoyens qui participent aux manifestations de l'opposition, dont certaines ont été attaquées par des bandits armés ou dispersées à coups de gaz lacrymogène,  par des balles en caoutchouc ou reéelles par la police, provoquant ainsi la fureur des manifestants.

"C'est lui le premier des délinquants, a rétorqué le député Sinal Bertrand (Fanmi Lavalas/Port-Salut) qui a accusé le chef du parquet d'avoir utilisé à des fins personnelles, des corps du délit dont de l'argent cash et des armes à feux saisis lors d'une perquisition chef un drug-dealer en mai 2016.

Le parlementaire a également  fait savoir qu'en général, ce sont les policiers affectés à la sécurité des manifestations qui provoquent des dérapages, en manquant à leurs responsabilités.

Le sénateur Antonio Chéramy (VERITE-Ouest) est lui aussi très remonté contre le chef du parquet qui n'est , selon lui, pas à la hauteur de ses responsabilités.

L'accusant de faire preuve d'un excès de zèle sans borne, Don kato demande au commissaire du gouvernement de se ressaisir et de chercher plutôt à assimiler  les jeux de la politique, lui rappelant qu'en général, les commissaires du gouvernement sont utilisés comme fusibles par le pouvoir, lorsque la situation se complique.

L’ex candidat à la présidence Jean Charles Moise dit faire peu cas des déclarations du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince. Il assimile ses déclarations à une tentative intimidation. 

Lors d’une visite ce jeudi à Radio Solidarité, il a réitéré ses dénonciations contre le commissaire du gouvernement qu'il accuse d'avoir cautionné l'arrestation de dizaines de militants  pour leurs positions politiques, rappelant qu'une manifestation de l’opposition débutera dans les rues de Pétion ville, le 24 octobre prochain. 

Le directeur Exécutif  du Bureau des organisations de défense des droits humains BODDH, Jaccéus Joseph, condamne, lui aussi, les déclarations du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince Ocname Clamé Daméus sur les poursuites contre les organisateurs des manifestations anti-gouvernementales.

Il dit voir dans ce discours la ressurgence des pratiques autoritaires qui ont caractérisé le régime des Duvalier. Ces déclarations  ne font, selon lui, qu'envenimer la situation, au lieu de l’apaiser.

Le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains RNDDH, Pierre Espérance, a lui aussi banalisé et rejeté les déclarations du chef du parquet : des propos partisans, souligne  le responsable des droits humains.

Pour M. Espérance, le commissaire du gouvernement devrait de préférence chercher  à gagner la confiance des justiciables au lieu de tenir un discours de militant. Mais, on voit plutôt un individu qui confond son rôle de défenseur de la société avec celui de défenseur du pouvoir exécutif, a déploré  Pierre Espérance qui a toutefois condamné les violences enregistrées lors de certaines manifestations de l'opposition.

L’un des membres de l’Initiative des Citoyens pour l’Unité du Secteur Démocratique, René Civil, demande au chef du parquet de poursuivre de préférence le président Jovenel Moise accusé de blanchiment, et des dirigeants du pouvoir accusés de mauvaise gestion des fonds petro caribe.

Plusieurs autres personnalités ont condamné le mutisme de  Me Daméus sur le dossier des hommes armés en uniforme militaires qui, le 22 septembre dernier ont investi l'aire  de l'aéroport international Toussaint Louverture pour accueillir le président Jovenel Moise a son retour  de  l'assemblée générale de l'ONU

Le chef du parquet est aussi accusé de s'être pas non plus prononcé sur les déclarations de l'activiste Rosemond Jean, un proche du pouvoir qui avait demandé aux militaires démobilisés et aux aspirants "soldats" de se tenir prêts a défendre leur président Jovenel Moise.

C'est également "Silence radio" du CG de Port-au-Prince pour ce qui est des tirs nourris enregistrés lors des manifestations de l'opposition pour tenter de disperser la foule. Récemment, pas moins de 4 manifestants avaient été blessés par balle lorsque des individus armés faisaient feu sur une manifestation de l'opposition.


Pour ce qui est des dénonciations selon lesquelles, des individus a bord de véhicules sans plaques tirent regulièrement sur les manifestations de l'opposition, Me Daméus affirme que c'est  à la police nationale qu'il appartient de les identifier.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire