mardi 17 octobre 2017

Dizaines de milliers de personnes dans les rues de Port-au-prince pour continuer de réclamer le retrait du budget 2017/2018 et désormais la démission du président Jovenel Moïse: nombreux blessés par balles, mais réaffirmation de la poursuite de la mobilisation


Port-au-Prince, 17 octobre 2017- (AHP)- Plusieurs dizaines de  manifestants ont été blessés à balles réelles ce mardi à Delmas 60 dans la commune de Delmas, par la police qui a violemment dispersé une manifestation qui se déroulait jusque-là pacifiquement.

Cette manifestation qui a rassemblé des dizaines de milliers de partisans de l'opposition était organisée à l'occasion du 211 ème anniversaire de l'assassinat du père de la Patrie,  l'Empereur Jean-Jacques Dessalines, pour réclamer le retrait du budget jugé "criminel" de 2017/2018 et désormais la démisssion du président Jovenel Moïse accusé d'enfoncer les masses nécessiteuses dans la misère, au profit des nantis qui ont financé sa campagne électorale.

La marche était partie du quartier populaire de la Saline, devant les ruines de l'ancienne église Saint-Jean Bosco où le père Jean Bertrand Aristide officiait, avant de devenir des années plus tard en 1991,  président  d'Haïti

Un important groupe de manifestants s'était également rassemblé dans l'aire du Champ-de-mars non loin du palais présidentiel, avant que tous ne se rencontrent au Bas de Delmas pour débuter une manifestation monstre qui a sillonné plusieurs quartiers populaires de la capitale, avant d'emprunter l'autoroute de Delmas avec l'objectif d'atteindre Pétion-Ville pour redescendre par Bourdon vers le Centre-Ville.

Sur tout le parcours, les manifestants scandaient des slogans anti-budget, et anti-Jovenel Moïse qui participait à la commémoration de la mort de l'Empereur dans la première Capitale du pays, Marchand-Dessalines ( 29 km au sud-ouest des Gonaïves.Artibonite/Nord).

Les manifestants ont également subi plusieurs attaques de la part d'individus armés sur la route de Delmas, au cours desquelles, plus d'une dizaine d'entre eux ont été blessées.

A chaque fois, les manifestants ont tenté de se protéger en lançant des jets de pierres.

Mais comme pour manifester son  impatience face à tant de détermination, la police a utilisé les grands moyens  à Delmas 60: érection de barricades, gaz lacrymogènes, eau acidulée, balles en caoutchouc ou réelles,  . C'est là que des groupes de policiers ont décidé de disperser brutalement la manifestation qui se déroulait sans heurts.

En dépit des tentatives visant à convaincre le commandant sur place de laisser la manifestation poursuivre sa route, ce dernier a indiqué avoir reçu l'ordre d'y mettre un terme, a rapporté le sénateur  Antonio Chéramy de l'opposition.

Les manifestants qui étaient accompagnés d'un nombre important de cadres de l'opposition dont justement le sénateur   Chéramy, le Dr Schiller Louidor, haut dirigeant de Fanmi Lavalas, l'ancien candidat à la présidence et ancien sénateur Jean-Charles Moïse, ou encore l'ancien sénateur Evallières Beauplan, l'ancien député Printemps Bélizaire, l'ancien ministre Paul Denis, des représentants du Rassemblement de l'Arcahaie, ont estimé avoir remporté une nouvelle victoire en rassemblant autant de gens dans les rues et en raison du fait que le pouvoir a utilisé, ont-ils dit, la violence pour empêcher le déroulement d'une manifestion pacifique.

" Tout le monde voit aujourd'hui clairement qui sont les violents et les fossoyeurs de la patrie", a lancé le sénateur Chéramy

Mais, plus ils exerceront la violence physique  et économique,  plus la mobilisation va s’intensifier, a-t-il fait savoir, confirmant que de nombreuses personnes ont éte blessées par balles.

Don Kato a souligné que"les méchants qui ont tué Dessalines, doivent savoir que de nombreuses personnes sont prêtes et disposées à  accompagner le peuple.

Pour Moise Jean-Charles, il est clair que le pouvoir et la police ont perdu la tête, en se retrouvant face à la marée humaine du 17 octobre . 

"Après ce qui s’est passé aux Cayes , au Cap-haïtien et aujourd’hui à Port-au-Prince, les autorités ont prouvé qu’elles sont inaptes à diriger le pays", a lancé Moïse Jean-Charles qui assure que les manifestations vont se poursuivre sans relâche.

Des photos de la manifestation du jour circulant sur les réseaux sociaux montrent des policiers dépassés par les événements et incapables de gérer même une foule pacifique

Le Dr Schiller Louidor a fait savoir quant à lui, que le comportement brutal de la police met le pouvoir dans une position encore plus délicate.

"La flamme de la mobilisation est encore plus vivante et ceux qui décident de rester soudés au peuple sont plus nombreux", a-il lancé.

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