samedi 6 février 2016

Michel Martelly signe son départ avec l'accord du 6 février et reconnait qu'il n'a aucune autorité pour désigner son remplaçant






Port-au-Prince, le 7 février 2016 – (AHP) – C'est l'assemblée nationale qui va élire ce 7 fevrier 2016, lors d'une séance, le remplaçant provisoire de  Michel Martelly  qui n'a pas réussi à organiser la présidentielle pour élire son sucesseur.

Cette décision entre dans le cadre d'un accord conclu tard dans la soirée de vendredi entre M. Martelly, les président et vice-président  de l'assemblée nationale, Jocelerme Privert et Cholzer Chancy.

En signant formellement ce samedi ledit accord avec MM Privert et Chancy, le président Martelly qui trainait des pieds, reconnait qu'il n'a plus aucun rôle à jouer, à quelques heures de la fin de son mandat et que le parlement disposait désormais de tous les leviers.

Selon les termes de l’accord, après avoir constaté dimanche le vide présidentiel,  l'assemblée nationale  va élire un Président provisoire avec un mandat  de 120 jours et ratifier un Premier Ministre de consensus.

La suite du processus des élections, incluant le second tour, est prévu pour le 24 avril. Le nouveau Président, élu sera installé le 14 mai 2016.

Toutefois, l'opposition a toujours reclamé la fomation d'une commission de vérificaion et d'évaluation pour savoir avec exactitude qui est arrivé 1e, 2e, 3e, 4e, 10e ou 54e au premier  tour de la présidentielle organisée le 25 octobre par un conseil électoral partisan (aujourd'hui caduc) et considéré comme le pire de toute l'histoire du pays.

L'accord signé ce samedi par le président Michel Martelly lui permet de s'enorguellir d'avoir joué un rôle, alors qu'il y a à peine une semaine il laissait le flou autour de sa volonté réelle de partir, faisant savoir  qu'il lui fallait passer l'écharpe à un président élu qui ne serait autre  que son protégé Jovenel Moise, seul dans la course après le retrait,  pour fraudes avérées,  de l'autre candidat, Jude Célestin, placé 2ème par le CEP.

Mais on sait que ce 2eme tour prévu le 24 janvier a été annulé sous la pression des manifestations de l'opposition.

Mais face aux manifestations de l'opposition, le pouvoir a tenu ces dernieres semaine ses propres manifestations pour tenter d'obtenir, mais en vain, un second tour avant le 14 mai, qui serait organisé par Michel Martelly.

Arrivé au pouvoir dans des circonstances troublantes, pour avoir eté placé injustement au 2ème tour de la présidentielle de 2010 et pour avoir tout injustement gagné contre la candidate  Myrlande Manigat au 2ème tour, selon le directeur genéral d'alors du CEP Pierre-Louis Opont, Michel Martelly avait malgré tout, toutes les chances de réussir.

Après le gouvernement de facto Alexandre Latortue (2004/2006), il a été le dirigeant à avoir recu le plus d'aide financière de la communauté internationale au cours de ces dernières décennies.

De plus, le soutien de cette communauté internationale lui a été inconditionelle, et a même été jugée immorale et indécente.

Gaspillage et détournement de fonds publics, accusation de trafics illicites, violations de droits humains, violaton de la constitution et des lois du pays, organisations d'élections bidon? Qu'importe!Tout lui était pardonné.

C'est pourquoi, le chef de l'Etat s'est cru tout permis. Tout comme son entourage immédiat. En versant dans la démesure.

Pour beaucoup, c'est après le départ, de l'équipe en place qu'on  saura l'ampleur des dégâts causés. Mais, déjà, on sait qu'en l'espace de son mandat de 5 ans, 2.5 millions d'Haïtiens sont devenus  pauvres et que la distribution disproportionnée des richesses du pays, a connu ses beaux jours, malgré la propagande gouvernementale.

C'est pourquoi, c'est dejà un premier pas de  voir partir Michel Martelly, bien que l'accord  lui montrant la porte de sortie, soit loin d'être parfait.

Il y a bien sûr, ceux comme le Groupe des 8 qui condamnent ce qu'ils appellent un accord anti-peuple et antidémocratique.

Bien sûr, l'opposition aurait pu obtenir  une issue plus satisfaisante après toutes ces années de lutte, mais il fallait qu'elle accepte de parler d'une seule voix, et se garder de fuites en avant.

Le G 8 avait sa propre proposition qui impliquait la nomination d'un juge de la cour de cassation comme président.

Mais c'est la proposition impliquant le parlement qui semble avoir été jugée moins problématique, plus viable, étant donné que c'est aux  députés et aux sénateurs qu'il incombe la responsabilité de ratifier le premier ministre dit de consensus, bien que de nombreux députés et sénateurs soient des mal élus.

Mais face aux critiques du G8, des députés et des sénateurs comme François Annick Joseph, rétorquent:  il y a des gens qui tentent de se faire passer pour des puristes et des intraitables,  pendant qu'ils  rencontrent de nuit et en secret le président Martelly.

Ils relèvent aussi le fait que le Groupe avait indiqué n'avoir aucune intention de rencontrer la mission de l'OEA appelée par le président Martelly, pendant que le chef de la mission affirme dans un communiqué avoir rencontré des membres  du G-8

Même le candidat à la présidence  de la Plateforme Pitit Desalin, Moise jean-Charles, s'en est pris au G8, lors de la rencontre vendredi avec Mgr Guire Poulard. : Ils sont censés faire partie d'un groupe, mais ils prennent des décisons contraires à l'esprit de ce groupe, avait-il lâché.

L'important aujourd'hui, est de ne pas laisser le clan Martelly avoir l'impression d'avoir semé la discorde parmi l'opposition.

Il ne faut pas oublier que la donne change avec le départ de Martelly. Tous se doivent donc de s''approprier l'accord pour mieux le parfaire à chaque étape, en ayant à l'esprit que le   gouvernement issu de cet accord est provisoire et que des élections seront bientôt organisées.

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