Port-au-Prince, le 16 février 206 – (AHP) – Les tractations se multiplient depuis l’investiture dimanche du président de l’assemblée nationale Jocelerme Privert, à la première magistrature du pays, suite à son élection dans la nuit de samedi à dimanche.
Plusieurs secteurs politiques dont Pitit Desalin et la platefome Jistis son invités à rencontrer le president ce mardi.
L’élection de Jocelerme Privert est globalement bien accueillie par la classe politique, le secteur des affaires, la société civile et la communauté internationale.
Les acteurs politiques, même certains de ceux qui étaient contre la proposition impliquant l'assemblée nationale dans le choix du nouveau président, se disent soulagés suite aux tensions de ces derniers mois, rappelant toutefois leurs principales revendications en faveur de la mise sur pied d’une commission de vérification des élections de 2015.
Cependant, des secteurs expriment des doutes sur la capacité ou la volonté de M. Privert de respecter les engagements pris dans le cadre de l'accord du 5 février. D'autres très minoritaires voient dans l'avènement de M. Privert à la présidence provisoire, un coup d'état parlementaire. D'autres encore tout aussi minoritaires s'attaquent à l'avance au nouveau président, invoquant ce qu'ils appellent le massacre de la Scierie qui serait survenu en janvier 2004 dans la région de Saint-marc.
Mais au niveau de la rue, où les couches marginalisées espèrent et attendent un mieux-être, de nombreux militants qui ont participé aux manifestations anti-Martelly y voient une tentative de fragilisation de M. Privert pour l'empêcher de s'attaquer à des dossiers relatifs à la corruption et à la libération de présumes kidnappeurs et trafiquants de drogue.
Mais il y a aussi ceux comme la POHDH qui déclarent vouloir attendre de voir le président à l'oeuvre avant de le condamner.
Maintenant, au niveau de la formation du gouvernement, les déclarations se multipient, allant dans le sens de la formation d’un gouvernement reflétant l’ensemble des secteurs de la vie nationale. Plusieurs personalités comme le sénateur Francisco De La Cruz n’hésite pas à parler de partage du pouvoir avant de bémoliser qu’il ne s’agira pas cependant d’un partage de gâteau.
Pour l’élu du Plateau central, il faut un large consensus autour de la formation du gouvernement appelé à poursuivre le processus électoral.
En ce qui a trait au conseil électoral provisoire, il doit être équilibré et composé de personnalités qui soient en mesure d’organiser de bonnes élections.
S’agissant de la durée du mandat du président provisoire, le parlementaire croit que, s’il est prouvé que le temps qui lui est imparti est matériellement impossible pour accomplir toutes ses taches, il faudra que le président cherche un modus operandi avec tous les acteurs, arguant que tout ce qui se fera en dehors de l’accord du 6 février, doit faire l’objet de consensus.
Le député Abel Descolines (PHTK), premier secrétaire de la chambre basse presse le président Privert de jeter son dévolu sur une personnalité consensuelle qui soit en mesure de dialoguer avec les représentants de tous les secteurs, ceux de l’opposition comme ceux du pouvoir sortant notamment au sein du PHTK, pour diriger le prochain gouvernement.
Il estime que le pays a besoin de tous ses fils et filles et d’ajouter qu’aucun secteur ne devrait être écarté. Pour l’élu de Mirebalais du parti haïtien Tèt Kale, il faut que le prochain gouvernement soit le reflet de l’ensemble des composantes de la société.
Le candidat de PITIT Dessalines à la présidence, Moïse Jean-Charles, placé 3e au scrutin de 2015 par le CEP , a annoncé sa participation à une rencontre ce mardi avec le président Privert autour de la formation du prochain gouvernement, tout en indiquant que son parti n’a pas l’intention d’en faire partie, même si des cadres et membres de la plateforme ne sont frappés d'aucune interdiction.
Pour l’ex-parlementaire, le président Privert était un peu flou dans son discours d’investiture. Il n’a pas été assez clair sur la date à laquelle le conseil électoral provisoire et la commission de vérification des scrutins de 2015, seront mis sur pied.
(Pour beaucoup, il était impossible de tout inclure et en détail dans un discours d'investiture).
En ce qui a trait aux dirigeants de PITIT Dessalines qui étaient présents au palais national dimanche pour l’investiture du président Privert, Moïse Jean-Charles affirme que ces derniers y étaient à titre personnel, faisant que PITIT Dessalines n’avait pas été invité
Il continue de réclamer l’éviction du candidat du PHTK de la course électorale.
Fanmi Lalavas dit prendre acte qu'un parlement dont de nombreux membres ont été mal élus a été investi et a participé à l'élection d'un président provisoire.
Un conseiller du Comité exécutif de Fanmi Lavalas, le sociologue Claude Roumain, appelle la population à rester vigilante, faisant savoir que toute solution qui ne prend pas en compte la majorité, est voué à l'échec.
M. Roumain souligne que Fanmi Lavalas reste attachée à la formation de la comission de verification pour savoir ce qui s'est réellement passé les 9 août et 25 octobre 2015, comme ses experts l'avaient initié en novembre dernier.
Il a fait savoir que Fanmi Lavalas n'est pas au pouvoir, mais qu'il le sera quand les élections seront organisées de facon libre et démocratique, sans influence, par un CEP et un gouvernement différents de ceux de 2015/2016.
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