Port-au-Prince, le 28 juillet 2015 – (AHP)- Haïti a commémoré ce 28 juillet, le centenaire du premier débarquement de l’armée américaine dans le pays. C’était le 28 juillet 1915 et ce débarquement allait conduire à 19 ans d’occupation d’Haïti.
Dans une déclaration officielle, le premier ministre Evans Paul est revenu sur l’humiliation endurée par Haïti durant l’occupation américaine, tout en saluant le courage de tous ceux qui ont combattu la présence américaine sur le territoire national.
Les relations entre Port-au-Prince et Washington sont à la fois empreintes de mauvais et de bons souvenirs, a souligné le premier ministre , citant entre autres, l’aide reçue des Etats-Unis après le tremblement de terre de janvier 2010 (même si sa gestion est questionnée).
Evans Paul a indiqué qu’en l’espace d’un siècle, Haïti a vu à trois reprises, des militaires étrangers fouler son territoire : en 1915, en 1994 et en 2004 et estime que c’est entre autres, l’attitude des Haïtiens qui a servi de prétexte à ces différentes occupations.
Il invite tout un chacun à faire preuve de maturité en vue de protéger le drapeau et la dignité d’Haïti.
A la direction nationale du livre, c’est ce mardi 28 juillet qu’a pris fin la série de conférences-débats organisés pour marquer le centenaire de l’occupation américaine.
Pour Frantz Carli Jean-Michel, directeur national du livre (DNL), il est important de reconnaitre que les différentes occupations qu’a connues le pays ont été les conséquences de la mauvaise gestion de ses dirigeants.
Il invite les Haïtiens à se montrer responsables afin de résoudre par le dialogue, les différends qui peuvent surgir entre eux et à faire en sorte que le pays ne connaisse plus le drame de l'occupation.
C’est l’écrivain Lionel Trouillot qui a animé la dernière conférence-débat de la DNL. Il a analysé le fossé qui existe entre l’élite haïtienne et le reste de la population.
Lionel Trouillot qui déplore que le pays soit encore sous occupation, affirme douter que l’occupation américaine ait une place importante dans la mémoire des citoyens appartenant à l’élite haïtienne.
Pour sa part, l’écrivaine Myrtha Gilbert a souligné que le pays vit encore les graves conséquences de l’occupation américaine.
Elle soutient que les mauvaises conditions environnementales et la chute de l’agriculture sont des méfaits de l’occupation qui visait, rappelle-t-elle, à rendre le pays vulnérable et à servir les intérêts économiques étrangers.
Mme Gilbert insiste également sur les conséquences de l’occupation américaine sur l’imaginaire collectif haitien. « Le blanc est au centre de tout », déplore-t-elle.
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