jeudi 29 mars 2018

Indignation des journalistes lors d’une marche silencieuse pour exiger toute la lumière sur la disparition du photo-journaliste disparu: des ossements anonymes auraient été découverts lors d’une opération de la police, deux semaines après les faits



Port-au-Prince, le 29 mars 2018 - (AHP)-  Comme annoncé, des centaines de personnes, majoritairement des journalistes, ont participé ce mercredi a une marche silencieuse pour exiger des autorités compétentes qu’elles fassent la lumière sur les circonstances entourant la disparition du photojournaliste Vladimir Legagneur dans le quartier populaire de Grand ravin.

Et, c’est le jour de cette marche, deux semaines après la disparition du journaliste que la police affirme avoir mené une operation et avoir découvert des ossements dans ce quartier où il était parti en reportage, pour ne jamais rentrer jusqu’ici.

La marche, qui avait débuté Place de la constitution au Champ-de-mars, a pris fin, après des arrêts en face du Ministère de la Justice et la JILAP, devant le parquet de Port-au-Prince où l’épouse du confrère, Fleurette Guerrier Legagneur, a déposé une plainte contre X et pressé le commissaire du gouvernement Clamé Ocmane Daméus d’assumer ses responsabilités.

Eplorée, elle a plaidé en faveur de la fin du règne de l’impunité en Haiti. Il ne doit pas y avoir de zones de non droit dans le pays, a-t-elle dit, exigeant que toute la lumière soit faite autour de la disparition de son époux.

De nombreux journalistes, des dirigeants d’associations de journalistes et de médias ainsi que des leaders et activistes politiques ont pris part a la marche de ce mercredi.

Tous, ils ont appelé les autorités compétentes à assumer leurs responsabilités dans le dossier de la disparition du photojournaliste de 30 ans.
La disparition de Legagneur ravive les souvenirs douloureux d’une période qu’on croyait révolue, ont fait savoir des participants à la marche pour qui, cette disparition est la preuve que le problème des libertés de circulation et d’expression n’est pas encore réglé en Haïti.

Ce mercredi, un porte-parole de la police nationale d’Haïti, l’inspecteur Garry Desrosiers, a indiqué que la police est a pied d’oeuvre, notamment en déployant des agents dans le quartier de Grand Ravine, ou le journaliste était parti en reportage le matin de sa disparition, pour faire la lumière sur le dossier.

Nous ne restons pas les bras croisés, nous avons obtenu des informations que nous ne pouvons pas, pour le moment, divulguer pour ne pas nuire a l’enquête, a dit M. Desrosiers.

Il faut dire aussi que deux jours auparavant, le porte-parole titulaire de l’institution policière, le commissaire Frantz Leurbours, avait promis que la police serait en mesure de dire, dans les 48 heures au maximum, ce qui s’est passé dans le dossier Legagneur, tout en insinuant qu’il fallait s’attendre au pire.

Lors de la marche de mercredi, certains ont estimé que le retard mis par la police pour se rendre sur le terrain a laissé du temps à ceux qui ont enlevé le journaliste.

De fait, ce sont des ossements humains anonymes (qui doivent être determinés par des tests d’ADN) que la police aurait affirmé avoir découverts, lors d’une descente à Grand ravine, intervenue ce mercredi, 2 semaines après la disparition du 14 mars.
 Des participants à la manifestation silencieuse de mercredi  en ont profité pour pointer du doigt ceux qui, par peur d’assumer leurs resposabilités, vont jusqu’à exposer des jeunes en quête de travail.

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