jeudi 7 décembre 2017

Visite au Pénitencier National du Protecteur du Citoyen pour une évaluation de la situation dans le plus grand centre carcéral du pays: « des prisonniers y sont gardés comme des animaux dans une écurie », dénonce le titulaire de l’OPC


Port-au-Prince, le 7 décembre 2017 – (AHP) - Le  Protecteur du Citoyen, Renan Hédouville et le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince Clamé O. Daméus, ont effectué ce mercredi une visite au pénitencier national, pour s’enquérir des conditions de détention dans le plus grand centra carcéral du pays.

Le protecteur Renan Hédouville s'est déclaré choqué par ce qu'il a vu, au point de comparer le pénitencier national à une véritable écurie.

Le mot n’est pas trop fort et la comparaison n’est pas osée, a dit Me Hédouville, ajoutant que les agents de l’administration pénitentiaire travaillent eux-aussi dans des conditions infrahumaines.

C’est un véritable enfer tant pour les détenus que pour les agents, a admis Renan Hédouville, rappelant qu’Haïti a ratifié les conventions internationales en matière de détention, qui doivent être respectées.

Il y a des prisonniers en détention préventive depuis 8 ans, ce n’est pas normal, a dit le défenseur des droits humains, d’autant-a-t-il ajouté, que l’espace qui a été construit pour recevoir entre 800 et 1000 détenus, est actuellement occupé par environ 4200  dont moins de 10% ont réellement été condamnés.

Une situation qu’il qualifie de grave et d’inacceptable, tout en renouvelant sa volonté de travailler avec d’autres instances, notamment le parquet de la capitale et l’administration pénitentiaire pour changer la donne.

 Pour sa part, le chef du parquet de Port-au-Prince, Me. Ocname Clame Daméus a annoncé qu’environ un millier de détenus pourraient être libérés avant la fin de l’année.

Il y en a qui sont en situation de détention préventive prolongée, alors qu’ils avaient commis des infractions mineurs. Ceux-là, a-t-il dit, vont bénéficier des largesses du commissaire du gouvernement pour pouvoir passer le Noël avec leurs proches.

Il y en a aussi qui vont bénéficier de la grâce présidentielle, a indiqué le CG de Port-au-Prince qui affirme que cette démarche participe également d’une volonté de libérer des espaces pour mettre hors d’état de nuire, les fauteurs de troubles.

Le directeur de l’administration pénitentiaire, Jean Gardy Muscadin a confirmé que sur un peu plus de 4200 détenus gardés au pénitencier national, seuls 387, soit moins de 10% sont effectivement condamnés.

Les prisonniers sont gardés dans un espace de 0.42 mètre carré par détenu ce qui, dit-il, est en nette inadéquation avec les normes internationales en matière de détention.

Aussi, Jean Gardy Muscadin a salué la démarche du protecteur du citoyen et du commissaire du gouvernement de venir s’enquérir à la fois des conditions de détention des prisonnier et de travail des agents pénitentiaires.

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