Cité Soleil, le 10 décembre 2017 – (AHP) - Le parc athlétique d’Haïti a accueilli les 8 et 9 décembre, la 3e édition de « Village Alternatiba », une initiative du collectif Alternatiba et du groupe d’Action francophone pour l’environnement (GAFE) qui avaient choisi cette année, la gestion et la valorisation des déchets comme toile de fonds des activités récréatives, scientifiques et éducatives en vue de sensibiliser aux questions se rapportant à la protection de l’environnement et au changement climatique.
En effet, dès le coup d’envoi de « Village Alternatiba 2017 », le géologue et sismologue haïtien, Claude Preptit, a entretenu l’assistance sur la vulnérabilité du département de l’Ouest et en particulier de la commune de Cité Soleil, qui a accueilli l’évènement.
Une commune qui paie en général, le plus lourd tribut de la mauvaise gestion des déchets par les autres municipalités du département de l’ouest notamment, Pétion-Ville, Delmas et Tabarre, a fait remarquer l’ingénieur Preptit.
Le film « Irrintzina, le cri de la génération climat », de Sandra Blondel et Pascal Hannequin, a par la suite été projeté à l’intention d’un public, composé en majeure partie de jeunes venus apprécier les efforts de ceux qui réaffirment leur volonté de participer à ce grand mouvement citoyen en faveur du climat.
Le responsable du groupe d’action francophone pour l’environnement, David Tilus, n’a pu contenir sa joie de voir le public très nombreux, au parc Athlétique, participer aux différentes activités lançant la 3e édition de « Village Alternatiba » Haïti 2017.
Nous sommes très contents de voir de nombreux jeunes participer aux différentes activités, car ce sont eux qui auront à prendre des décisions à l’avenir, a dit David Tilus, insistant sur l’importance de l’éducation à l’environnement.
Et la 2e journée allait se révéler plus dense et plus riche en activités. Pas moins de 3 conférence-débats ont été organisés dans une salle alimentée en énergie solaire par le groupe Energie Renouvelable SA, ENERSA, qui a installé une mini-centrale de 4 kilowatts pour l’évènement, selon son directeur et co-fondateur Alex Georges.
Le pays dispose de tout ce dont il a besoin pour résoudre ses problèmes d’énergie, a-t-il dit, citant entre autres, le soleil et le vent, qui peuvent être utilisés comme sources d’énergie propre.
S’il reconnaît que les coûts d’installation peuvent, à priori paraître significatifs, il a fait remarquer que les bénéfices sur le long terme que nous pouvons en tirer, valent la peine d’opter pour les énergies renouvelables.
Et déjà, dit-il, la transition est en cours. Nous avons installé des systèmes pour plusieurs entreprises qui réalisent d’énormes bénéfices pour avoir préféré l’énergie renouvelable à l’énergie fossile, a confié M. Georges qui ajoute que plusieurs institutions notamment bancaires, seraient prêtes à accompagner tous ceux, particuliers ou entreprises, qui veulent emboîter le pas.
C’est également la position de Marc-Antoine Archer, le coordonnateur général de l’observatoire de l’énergie en Haïti.
Citant le 7e ODD (Objectif de développement durable) qui consiste à garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, il a rappelé qu’Haïti a pris l’engagement de faciliter, à l’horizon 2020, l’accès aux énergies propres pour tous.
Ce n’est pas un vœu pieux, a-t-il dit, invitant les citoyens à continuer de faire pression sur les dirigeants pour les porter à assumer leurs responsabilités vis-à-vis du climat, tout en soulignant la nécessité que les citoyens, eux-aussi, adoptent une attitude responsable envers l’environnement.
Le 2e panel du samedi 9 décembre au Village Alternatiba, composé de Pascale Naquin du CEFREPADE, Joaneson Lacour de l’université Quisqueya et de la société WASTEK, Gaston Joseph de l’association des originaires de la Grand-Anse et de Javier San Roman de la coopération espagnole, allait porter sur la valorisation des déchets.
Au fait, les différents intervenants ont montré combien il est bénéfique d’utiliser les déchets comme matière première et cela, à plusieurs niveaux : la préparation de composte pour la fertilisation du sol et la fabrication de briquets utilisés comme combustibles dans certaines entreprises dont les boulangeries et les buanderies.
Il n’y a que des avantages à valoriser les déchets, a dit Pascale Naquin qui invite à une prise de conscience collective pour avancer dans cette direction.
Enfin, le dernier panel a entretenu le public autour du sens de l’engagement en Haïti. Un engagement en faveur du climat, en faveur de l’environnement, pour paraphraser le cinéaste et économiste Arnold Antonin, l’un des intervenants, aux côtés de Ronel Lefranc d’ACTIVEH et d’Elisabeth Cariolan, une citoyenne engagée.
La 3e édition de « Village Alternatiba » Haïti 2017, aura été un espace servant à libérer la parole, pour que des citoyens responsables et engagés continuent de faire un plaidoyer en faveur du climat, s’est réjoui David Tilus du groupe d’Action francophone pour l’environnement.
Nous nous réjouissons de la participation des autorités municipales (de Cité Soleil) à l’ouverture de l’évènement le vendredi 8 décembre, a dit M. Tilus, rappelant que ce sont les élus locaux qui auront à faire ce plaidoyer au niveau de leurs localités respectives.
Nous n’avons pas le choix. Si nous voulons préserver le climat, nous devons laisser les énergies fossiles et aller vers les énergies renouvelables, a dit David Tilus qui affirme attendre des autorités étatiques, qu’elles prennent des dispositions pouvant faciliter l’application de l’arrêté interdisant l’utilisation des produits « styrofoam ».
Il a indiqué que, déjà, plus de 2200 signatures ont été collectées, au samedi 9 décembre, dans le cadre d’une pétition devant rassembler 60 mille signatures pour exiger l’application de cette disposition en faveur du climat.
A la tombée de la nuit sur la commune de Cité Soleil, ce samedi 9 décembre, « Village Alternatiba » Haïti 2017 a tiré les rideaux. Mais qu’on ne se trompe pas, la 4eédition arrivera dans les mois à venir. En mars 2018, dans le Plateau Central, selon une annonce faite par David Tilus.
Alternatiba 2017 aura été également l’occasion pour des exposants, des entreprises, de faire la promotion de leurs produits valorisant les énergies renouvelables et respectant l’environnement. On a entre autres constaté la présence de jardiniers, de fabricants de briquets bio, bref d’investisseurs proposant une alternative à l’utilisation de produits qui polluent l’environnement.
Alternatiba, est un mouvement né à Bayonne en France, qui se propose de mettre en évidence la nécessité que les citoyens s’engagent, de manière individuelle ou collective, en faveur de l’environnement car, selon sa philosophie, ce qu’il faut changer ce n’est pas le climat, mais le système.
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