mardi 19 décembre 2017

Le dialogue entre les trois pouvoirs annoncé par le président Jovenel Moise n’a pas démarré ce lundi contrairement à ce qui avait été prévu : Les répresentants du pouvoir judicaire ont brillé par leur absence. Le président du CSPJ, Jules Cantave explique que l’invitation a été reçue tardivement mais d’autres membres du conseil poseraient certaines conditions



Port-au-Prince, le 19 décembre 2017 - (AHP) - La rencontre qui était prévue ce lundi entre les représentants des trois pouvoirs (Exécutif, Législatif et judiciaire) n'a pu avoir lieu en raison de l'absence des représentants du conseil supérieur du pouvoir judiciaire notamment de son président Me Jules Cantave.

Les discussions devraient entre autres porter sur les déclarations que le président Jovenel Moise avait faites la semaine dernière a Paris et selon lesquelles, il aurait été contraint de nommer, en octobre dernier, une cinquantaine de juges soupçonnés de corruption alors qu'il se présente comme le seul qui soit en mesure de combattre ce fléau en Haiti.

Le numéro un du CSPJ, Me Jules Cantave, a confié qu'il n'a été informé que ce lundi matin de la tenue de cette rencontre dont l'ordre du jour n'a pas non plus été clairement défini.

Absent vendredi lors de la conférence de presse au cours de laquelle, les autres membres du CSPJ avaient dénoncé les déclarations du président Moise, Me Jules Cantave a indiqué qu'il était prêt a rencontrer le chef de l'Etat à une date ultérieure.

A en croire les déclarations du président du Sénat, Youri Latortue qui, lui, a fait le déplacement, cette rencontre pourrait avoir lieu dans les prochaines 24 à 48 heures, selon les affirmations du président Moise dont il a rapporté les propos.

Il confirme que c'est en raison de l'absence du président du CSPJ que la réunion de ce lundi a été avortée. Youri Latortue a aussi indiqué avoir exprimé auprès du président Moise, ses désaccords avec les propos qu'il a tenus au sujet du rapport PetroCaribe et autour de la nomination (sous pression) de juges soupçonnés de corruption.

Il est important pour les représentants des trois pouvoirs de maintenir un dialogue permanent en vue de leur renforcement, a dit l'élu de l'Artibonite ajoutant qu'il y va de la stabilité du pays.

Un porte-parole du CSPJ, Me Samuel Boussiquot, a indiqué que les membres du pouvoir judiciaire sont prêts a rencontrer le chef de l'état à n'importe quel endroit, hormis le palais national.

Alors que l'ensemble des secteurs de la vie nationale condamne les déclarations du chef de l'Etat notamment autour de ses attaques contre l'appareil judiciaire, le député de Kenscoff, l'un des proches de Jovenel Moise à la chambre basse, a tenté ce lundi de le dédouaner de ses responsabilités.

Le zélé parlementaire semble avoir trouvé en Heidi Fortuné, le ministre de la justice, un bouc émissaire idéal. C'est lui le premier conseiller du chef de l'Etat en matière de justice et s'il n'avait pas été d'accord avec las propos du président Moise, il aurait démissionné, a soutenu l'élu de la KID.

Le député ajoute que c'est le ministre de la justice qui envoie au président la liste des juges à nommer et quand il le fait, le chef de l'Etat devrait signer "les yeux fermés". 

Et comme pour tenter de décrédibiliser davantage le garde des sceaux de la république, Alfredo Antoine affirme déplorer que ce dernier n'ait pas envoyé ses représentants, 3 au total, siéger a la commission de certification des magistrats.

Rappelons que les 50 juges, soupçonnés de corruption que le président affirme avoir été contraint de nommer, faisaient partie d'un groupe de 75 magistrats dont la liste avait été acheminée au chef de l'Etat pour qu'il renouvelle leur mandat.

La vice-présidente du CSPJ, Me Wendelle Coq Thélot avait fait remarquer vendredi que c'est le président Moise qui avait choisi les 50 juges en question et qu'il en avait écarté d'autres qui avaient pourtant un avis favorable.

L’opposition condamne énergiquement les déclarations du chef de l’état dans lesquelles il avoue avoir manipulé des sénateurs pour empêcher la séance sur l’enquête sur l’utilisation des fonds petrocaribe.

L’un des représentants de l’opposition, Me. André Michel affirme que Jovenel Moise ne réussira pas à étouffer ce dossier, annonçant que des citoyens vont déposer des plaintes devant la justice contre les anciens fonctionnaires de l’état accusé d’avoir dilapidé ces fonds.

L’homme de loi fait savoir que l’année 2018 sera une période de grande mobilisation contre la corruption.

Concernant les déclarations du président Jovenel Moise sur la nomination irrégulière d’une cinquantaine de juges,  Me. André Michel estime que le chef de l’état a montré par de ces propos qu’il n’est pas à la hauteur de sa tâche.

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