mardi 1 août 2017

Rumeurs de tensions entre Haïti et la République dominicaine et d’assassinats collectifs de ressortissants haïtiens en territoire dominicain: la Fondation Zile offre son appui aux démentis opposés par les deux gouvernements et fait part de l'urgence d'un sommet binational sur la migration


Santo-Domingo, le 1er aout 2017 - (AHP) - La Fondation Zile (FZ) s'est declarée mardi préoccupée par une vague de fausses informations circulant sur les réseaux sociaux d’Haïti et de la République Dominicaine, faisant état notamment d’assassinats collectifs de ressortissants haïtiens en territoire dominicain.
La Fondation a décidé d'offrir son appui aux démentis formels portés par les deux gouvernements de l’ile à travers le Ministère dominicain de la Defense  et le  Ministère haïtien des Affaires Etrangères .
Toutefois, FZ relève que les opérations contre l’immigration irrégulière que la République Dominicaine est en droit de mener, coïncident avec une remontée conjoncturelle de l’antihaitianisme. 
Ce qui, d’un côté, donne lieu à un triple effet : a) les autorités semblent agir sous pression, b) panique dans la communauté haïtienne c) une situation susceptible de provoquer des tensions entre les deux gouvernements. 
D’un autre côté, de nombreux secteurs croient qu’il s’agit d’une manipulation médiatique pour  tenter de détourner l’opinion publique des thèmes préoccupants de l’agenda national dominicain, particulièrement les retombées politiques de divers dossiers de corruption.
A cet égard, souligne la Fondation Zile, les dénonciations de violation de la dignité humaine durant les opérations de contrôle migratoire à Santo Domingo et Santiago, devraient faire l’objet, d’une part, d’une enquête appropriée, afin de déterminer les responsabilités et, d’autre part, d’un engagement de haut niveau pour le respect et la protection des droits des immigrants haïtiens.
"Dans ce contexte, suivant l’exemple du gouvernement haitien de mars 2015, quand des groupes isolés ont voulu menacer les Dominicains vivant en Haiti, particulièrement à Port au Prince, nous encourageons le gouvernement dominicain à lancer une vaste campagne médiatique d’avertissement légal relatif à la promotion de la haine contre la communauté haïtienne en République Dominicaine", propose l'organisation bi-nationale.
FZ explique que, tenant compte du rôle incontournable de la main d’œuvre haïtienne dans l’économie dominicaine, ainsi que des échanges divers impliquant d’importants secteurs des deux populations dont des étudiants et des entrepreneurs, elle réitère sa proposition d’un large sommet binational sur la migration, en vue d’ouvrir des voies de coopération sur un thème historiquement conflictuel.
"Dans l’immédiat, il serait tout aussi recommandable que les deux gouvernements adoptent un « modus operandi » permettant fondamentalement, une assistance consulaire haïtienne permanente aux personnes en instance de rapatriement ; la remise formelle de la liste des personnes à rapatrier aux représentants diplomatiques haïtiens, ce qui devrait faciliter la coordination nécessaire entre les autorités concernées des deux pays à la frontière, afin d’assurer un accueil adéquat aux rapatriés", conseille encore la Fondation.
Dans ce même esprit, l'organisation dirigée par l'ancien ministre des Haïtiens vivant à l'Etranger, Edwin Paraison, estime que la récente décision du gouvernement dominicain d’offrir une nouvelle prorogation aux personnes inscrites au Plan National de régularisation d’étrangers (PNRE) dont près de 250,000 haïtiens, doit être appréciée à sa juste valeur, étant données les difficultés auxquelles fait face l’Etat haïtien pour procurer aux intéressés, les documents nécessaires pour compléter leur dossier.
Il serait regrettable qu’à l’échéance de ce nouveau délai, les objectifs des deux gouvernements dans le cadre de leur programme respectif PNRE et PIDIH (Programme d’identification et de documentation des immigrants haïtiens) ne soient atteints, averti FZ qui croit  nécessaire la conclusion d’ un accord à ce propos.
"A la FZ nous sommes convaincus que la coopération est aussi possible dans le champ migratoire et nous exhortons les deux gouvernements à faire preuve de volonté politique, à travers des actions concrètes de rapprochement entre les deux peuples, afin de garantir la fraternité et la paix durables dans l’ile", conclut la proposition de la Fondation Zile, une organisation créée à Santo Domingo en mai 2005, légalement reconnue dans les deux pays, dont la mission officielle est le renforcement des rapports entre Haïti et la République Dominicaine.

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