lundi 13 février 2017

Le président Jovenel Moïse toujours en difficulté pour désigner un premier ministre: Edouard Paultre favorable à désignation d'un homme d'affaires; la pire decision que pourrait prendre le chef de l'Etat, selon l'ancien candidat à la présidence Clarens Renois


Port-au-Prince, le 13 février 2017 - (AHP)- Le président Jovenel Moise n'est toujours pas en mesure de désigner officiellement son premier ministre, une semaine après son investiture. 

Vendredi, en marge d'une visite  au ministère de l'économie et des finances, le nouveau chef de l'Etat avait laissé entendre que le successeur du premier ministre démissionnaire, Enex Jean-Charles, serait désigné au début de cette semaine.

Le chef de l'Etat qui a été investi le 7 février  dans un contexte délicat dû aux accusations de blanchiment des avoirs qui pèsent contre lui, se trouverait dans une situation délicate, en raison des différents courants qui traversent son mouvement politique, ajoutés à tous les autres secteurs qui ont injecté des millions de dollars dans sa campagne

" Chacun se positionne pour tirer tous les avantages possibles", a indiqué une source proche de la chambre basse, estimant qu'en raison de cette bataille interne, les choses pourraient encore stagner un bout de temps, empêchant le président d'activer le démarrage promis.

En attendant, Jovenel Moïse prend le contrôle de ce qu'il peut prendre. C'est ainsi que, selon certains de ses proches, il aurait interdit tout décaissement de fonds du trésor public, sans son autorisation, suite à la démission volontaire du gouvernement d'Enex Jean-Charles. 

Et pour en revenir aux négociations laborieuses en vue du choix d'un nouveau premier ministre, trois noms  circulent avec insistance ces derniers jours. 

Il s'agit du président de la chambre des députés, Cholzer Chancy du parti AAA de Youri Latortue, actuel président du Sénat; de l'actuel maire des Cayes, Jean Gabriel Fortuné et de l'homme d'affaires Olivier Barreau, propriétaire entre autres de la compagnie d'assurance AIC.

Pour beaucoup de secteurs, Cholzer Chancy, propriétaire d'un luxueux complexe hotelier  dans la commune d'Ennery (Artibonite, nord) serait le mieux placé des 3, en raison de sa position de président de la chambre et des appuis dont il disposerait au Sénat où le chef de son parti est président.

Cependant, après avoir dépensé des millions pour favoriser l'accession de M. Moïse à la présidence, le secteur des affaires ne resterait pas les bras croisés.

 Et il semble avoir des appuis parmi la  "société civile".

Ainsi, le coordonnateur du conseil haïtien  des acteurs non étatiques (CONANE), Edouard Paultre,  s'est déclaré lundi favorable a la nomination d'un homme d'affaires au poste de premier ministre.

Pour le responsable du CONANE , les deux autres noms cités aux côtés de M. Barreau font partie de la continuité. 

"Le président  Moise devrait se méfier des politiciens traditionnels, a-t-il mis en garde, ajoutant qu'il n'a aucune objection à ce que le premier ministre soit issu de la classe des affaires".

Cependant, pour Clarens Renois, un ancien candidat à la présidence, sous la bannière du parti "Unir Haiti" dont il est aussi le leader, l
e choix d'un homme d'affaires pour diriger le prochain  gouvernement serait  la pire des choses. Il serait perçu comme une volonté de récompenser un secteur soupçonné d'avoir largement financé M. Moise. Cela s'apparenterait a un retour d'ascenseur, croit savoir M. Renois.

Le secteur privé, reconnait-il, dispose d'éléments crédibles, compétents et honnêtes, mais il pense ce ne serait pas le meilleur choix.

Le chef de l'Etat doit se tourner vers la classe politique pour trouver un premier ministre au profil de rassembleur et digne de confiance, a encore indiqué Clarens Renois. Cependant, précise-t-il, aucun trois "pressentis" n'a le profil de rassembleur dont le pays a besoin pour prendre la tête du gouvernement

Le journaliste senior soutient que le contexte actuel, fragilisé par les contestations post-electorales et les soupçons de blanchiment des avoirs affectant le président Moise, exige de ce dernier, qu'il travaille le plus possible au renforcement de la stabilité.


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