Ce mercredi, au 3e jour des négociations, le gouvernement a revu à la baisse la proposition qu'il avait faite la veille.
Désormais, au lieu d'une augmentation de 116 gourdes sur le prix du gallon de gazoline, 88 et 84 gourdes sur le diesel et le kérosène, le gouvernement souhaite augmenter de 90 gourdes le prix du gallon de gazoline, 80 gourdes celui du diesel et 75 gourdes pour le kérosène.
Une proposition que rejettent à nouveau les responsables des syndicats de transporteurs qui proposent que le prix du gallon de gazoline soit ajusté de 20 gourdes et une augmentation de 15 gourdes sur le prix du gallon de diesel et de kérosène.
Aucune entente n'a été trouvée et les discussions devraient se poursuivre ce jeudi, informe le porte-parole du mouvement unifié des transporteurs haïtiens, Jacques Anderson Desroches.
Il qualifie de provocatrice et de méchante la proposition du gouvernement ,arguant que le peuple haïtien ne pourra guère supporter les tarifs que propose l'équipe Moise-Lafontant.
C'est également l'avis du député de Mirebalais, Abel Descolines, qui estime que le gouvernement s'est montré très insensible, en voulant augmenter à ce niveau, les prix des produits pétroliers sur le marché local.
Il s'agit, a dit le parlementaire, d'une attitude paresseuse d'un gouvernement qui ne prend pas le temps de chercher la meilleure façon de renflouer les caisses de l'Etat.
Son collègue de La Vallée de Jacmel, Franck Lauture abonde dans le même sens. L'Etat doit utiliser d'autres moyens pour élargir l'assiette fiscale, a-t-il dit, estimant qu'il est anormal que le gouvernement Moise-Lafontant décide en un seul jour d'appliquer des ajustements qui ne l'ont pas été depuis René Préval.
Au Sénat de la République, la réaction d'Hervé Fourchant élu du PHTK, le parti du président Jovenel Moise, ne diffère pas. Le parlementaire estime que le premier ministre Jack Guy Lafontant avait menti à la population et au parlementaires, lorsqu'il avait promis monts et merveilles lors des séances de ratification de sa politique générale au parlement.
Nous avons des besoins illimités et nos ressources sont maigres, reconnait l'élu du PHTK qui conseille lui aussi au gouvernement de chercher ailleurs les moyens pouvant l'aider à subvenir aux besoins de la population.
Dans un micro-trottoir réalisés par l'AHP, chauffeurs, passagers, étudiants et plusieurs autres secteurs de la population ont rejeté les propositions du gouvernement, arguant que cette décision légère et irréfléchie,va aggraver la situation socio-économique déjà précaire des citoyens haïtiens.
Plusieurs d'entre eux ont appelé le gouvernement à mettre un terme au gaspillage des fonds publics, pour ne pas avoir à prendre des décisions susceptibles d'enfoncer davantage la population dans la misère et de provoquer des troubles sociaux. Ils ont accusé les deux chefs de l'Exécutif d'avoir fait des largesses à ceux dont sénateurs, députés et autres proches du pouvoir qui bénéficient déjà de nombreux avantages.
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