vendredi 12 mai 2017

Gouvernement et syndicats de transport ne sont pas arrivés à trouver une entente sur les augmentations jugées démesurées, décidées sur le prix du carburant par les autorités: celles-ci s'en tiennent à leurs tarifs, mais les menaces de mouvements sociaux grondent à travers le pays


Port-au-Prince, 12 mai 2017- (AHP)- Les parties impliquées dans la recherche d'un consensus autour des nouveaux prix du carburant annoncés par les autorités ont continué  de camper sur leur position, ce vendredi,  à l'échéance de la date qui semble avoir  de été fixée pair la fin des discussions

Le premier ministre Jacques Guy Lafontant a assuré que l’augmentation des prix de l’essence se fera de manière concertée et que toutes les parties concernées seront consultées, même s'il maintient les mêmes prix, à savoir 87 gourdes sur le gallon de gazoline, 80 sur le diesel et 75 sur le kérosène.

Les transporteurs ont en général rejeté ces tarifs, les estimant  trop élevés et pénalisants pour les couches les plus défavorisées de la population, le carburant étant un produit transversal.

Le pouvoir incapable de commencer à tenir les promesses de campagne du président Jovenel Moïse et celles faites par le premier ministre Jack Guy Lafontant lors de la présentation de son énoncé de politique générale devant le Parlement, est accusé de ne rien comprendre à la situation socio-politique du pays et   de vouloir à tout prix trouver les fonds nécessaires à ses projets, en augmentant démesurément les prix de l'essence.

Un des conseillers du président Jovenel Moise, Guichard Doré, a  justement tenté ce vendredi de  justifier la décision du gouvernement par ce qu'il appelle une situation de faillite qui menace l’Etat dans la commercialisation des produits pé troliers. 


Il a indiqué que le pays risque de ne plus pouvoir importer de l’essence, si le gouvernement n’augmente pas les prix  de façon substantielle. Ce même gouvernement qui vient de décaisser 100 millions de gourdes pour "assurer la sécurité du chef de l'Etat" pour une quinzaine de jours et d' accorder des primes à des gens déjà trop bien lotis ( sénateurs et députés) pour les 3 jours de pâques (1 million de gourdes pour les sénateurs et 500.000 pour les députés).  

La Confédération des Travailleurs Haïtiens présentée comme un soutien de la position gouvernementale dit attendre la décision finale du gouvernement sur les nouveaux prix du carburant avant de fixer sa position.  

Toutefois,  semble-t-il se réjouir,  un accord a déjà été trouvé avec les autorités sur des mesures à adopter pour la modernisation du transport terrestre, à en croire son président  Paul Loulou Chéry.

"Certaines dispositions ont été envisagées, telles la création d’un organe de régulation et la mise en place d’une direction de transport ainsi que la mobilisation d’un fonds de garantie évalué à un milliard de gourdes", a-t-il encore fait savoir.

S'appuyant sur la position du gouvernement, M. Chéry affirme que les autorités veulent augmenter les prix des produits pétroliers pour mettre fin à un déficit enregistré par l’Etat depuis plusieurs années. Il plaide enfin en faveur d’une politique sociale pour accompagner les couches les plus vulnérables. 


Le coordonnateur de l’Union nationale des Normaliens Haïtiens Josué Méridien s'indigne pour sa part de la mesure du gouvernement d’augmenter les prix du carburant . 

Il estime en outre  anormal que des associations de transporteurs passent pour des défenseurs des intérêts du peuple haïtien, rappelant que le transport en commun est un service public qui doit être garanti par l’Etat.


Josué Mérilien soutient que le gouvernement de Jack Guy Lafontant ferait mieux de combattre l’évasion fiscale, d’auditer les investissements publics jugés improductifs et de réduire les fonds accordés aux institutions budgétivores telles la présidence , le Parlement et la Primature. 


Il menace de lancer une vaste mobilisation si le gouvernement augmente, comme annoncé, les prix de l’essence. 

Entre temps, à Port-au-Prince et en province, propriétaires, chauffeurs, et différents autres secteurs de la population sont aux abois et affirment attendre la fin des discussions ce vendredi et la décision finale des autorités pour donner leur réponse. 

C'est particulièrement le cas dans la ville des Cayes. 

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