Port-au-Prince, le 10 avril 2017 - (AHP) - Les députés Bellange Pierre (Anse-A-Pitres/FUSION) et Abel Descolines (Mirebalais/KID), confirment avoir signé la correspondance adressée vendredi par une douzaine de collègues au président de leur assemblée pour demander la mise sur pied d'une commission d'enquête sur le dossier de blanchiment des avoirs dans lequel le président Jovenel Moise est accusé d'implication.
Bellange Pierre soutient que le président de la chambre basse,Cholzer Chancy, a pour devoir de donner suite a cette demande, rappelant que, selon l'article 45 des règlements intérieurs de la chambre, les députés ont le droit de solliciter du président, la mise sur pied d'une commission pour enquêter sur tout sujet susceptible d'être approfondi.
Il a par ailleurs fait remarquer qu'il n'y a rien de grave ni de méchant dans la démarche de ses collègues (12 au total) et rappelle que le groupe majoritaire qui supporte le président Jovenel Moise aura droit a une grande représentation au sein de la commission, compte tenu de la configuration actuelle de l'assemblée.
Pour sa part, le député de Mirebalais Abel Descolines fait remarquer que sa position de président de la république ne fait pas du chef de l'Etat quelqu'un d'intouchable.
Il a cité les exemples des présidente du Brésil Dilma Rousseff et de la Coree du Sud Park Geun Hye qui ont été destituées ainsi que les poursuites judiciaires contre l'ancienne présidente argentine Cristina Kirchner et l'ancien premier ministre français Francois Fillon, aujourd'hui candidat à la présidence .
Le parlementaire rappelle que ce dossier de blanchiment présumé des avoirs avait été lancée bien avant l'élection de Jovenel Moise. Un président de la république doit être au-dessus de tout soupçon, a rappelé l'élu de la KID, un parti allié au président.
Le député de la 3e circonscription de Port-au-Prince, Printemps Belizaire, croit plus que jamais nécessaire que toute la lumière soit faite autour du dossier de blanchiment impliquant le chef de l'état qui,, selon lui, est un intrus au palais national.
Pour sa part, le député Jacques Beauvil de Carrefour, élu sous la bannière de VERITE et dont le nom figure au bas du document envoyé au président de la chambre basse pour demander la mise sur pied de la commission d'enquête, fait marche-arrière, après avoir donné son aval.
Il a tenté de préciser qu'il avait uniquement paraphé un document pour demander l'ajournement de la séance de vendredi dernier.
Il affirme qu'en tant que vice-président du bloc VERITE et alliés, il participe régulièrement aux négociations avec le chef de l'Etat et que, de ce fait, il n'aurait jamais adhéré à une telle entreprise. Le dossier est entre les mains de la justice, laissons-la faire son travail, a dit l'élu de Carrefour.
La plateforme Vérité a été fondée entre autres par l'ancien président René Préval décédé le 3 mars dernier.
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