mardi 18 avril 2017

Des responsables d'organisations de la société civile haïtienne dénoncent le bilan de la MINUSTAH et sont sceptiques suite à l'annonce de son remplacement par la Mission des nations unies en appui à la justice en Haïti



Port-au-Prince, le 17 avril 2017 -(AHP) - Des responsables d'organisations de la société civile haïtienne notamment de droits humains, sont très sceptiques après l'annonce du remplacement de la Minustah (mission des nations unies pour la stabilisation d'Haïti par la Minujusth (Mission des nations unies en appui à la justice en Haïti).

Dénonçant l'echec de la présence onusienne dans le pays, ils plaident pour la poursuite de la lutte aux côtés de toutes les victimes des casques bleus. Qu'il s'agissent de celles qui ont été affectées par le choléra, introduit en 2010 par des agents onusiens en Haiti, ou ces femmes qui ont été violées ou abandonnées avec des enfants sur les bras, nés d'une relation avec des soldats onusiens.

La président du bureau des avocats internationaux, Me Mario Joseph affirme ne pas voir d'un bon oeil le remplacement de la Minustah (mission des nations unies pour la stabilisation d'Haïti) par la Minujusth (Mission des nations unies en appui présumé a la justice en Haïti).

L'homme de loi qui évoque l'échec de la présence onusienne dans le pays, soutient que la présence de la mission d'appui a la justice ne va que perpétuer l'occupation d'Haiti.

Le militant a par ailleurs assuré que le combat en faveur de la réparation des victimes du choléra et des femmes haïtiennes abandonnées par des casques bleus après les avoir engrossées, ne va pas s'arrêter avec le départ de la Minustah.

Pour le directeur de l'organisation de droits humains « Défenseur Plus », Anthonal Mortimé, si les casques bleus ont bel et bien participé dans la lutte contre la criminalité, leurs 13 ans de présence dans le pays sont pour le moins négatifs.

Il évoque notamment l'introduction par des soldats népalais  d'une épidémie meurtrière de choléra introduite par les soldats onusiens.

Mortimé déplore qu'aucune résolution n'ait été adoptée sur ses responsabilités des casques bleus envers les victimes du choléra, rappelant que l'ancien secrétaire général de l'ONU avait, en fin de mandat, reconnu la responsabilité de la MINUSTAH dans l’apparition du choléra.

Pour Anthonal Mortimé, l'envoi d'une mission d'appui à la justice n'est guère le meilleur moyen de renforcer la justice, arguant que cela aurait pu se faire dans le cadre de la coopération bilatérale entre Haiti et certains de ses partenaires.

Le directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains(RNDDH), Pierre Espérance parle lui aussi d'un bilan mitigé pour la présence onusienne en Haiti, même s'il a salué la résolution du conseil de sécurité de l'ONU sur le désengagement de la Minustah.

Il reconnait le travail accompli par la mission onusienne en matière d'appui a la police nationale en vue de son renforcement. Mais il fait aussi remarquer que les casques bleus ont participé a de nombreuses 'exactions durant leurs 13 ans de présence dans le pays.
Selon lui,  le pays n’a pas besoin de mission militaire. La MINUSTHA a un bilan mitigé, a dit Pierre Espérance qui soutient que les casques bleus n’ont pas réellement contribué à la stabilité politique et sécuritaire, en faisant remarquer que les soldats onusiens se sont rendus coupables de nombreuses exactions.

Il admet toutefoisr que les troupes onusiennes ont contribué au renforcement de la police nationale d’Haïti(PNH). 
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