jeudi 12 juillet 2018

Une demi-douzaine d’organisations de droits humains mettent en garde le parquet de Port-au-Prince contre la poursuite des actes arbitraires et des violations de droits humains, tout en regrettant les violences enregistrées le weekend écoulé, suite à une mesure irresponsable et irréfléchie du chef de l’Etat



 Une demi-douzaine d’organisations de droits humains mettent en garde le parquet de Port-au-Prince contre la poursuite des actes arbitraires et des violations de droits humains, tout en regrettant les violences enregistrées le weekend écoulé, suite à une mesure irresponsable et irréfléchie du chef de l’Etat



Port-au-prince, 12 juillet 2018- (AHP)_ Une demi-douzaine d’organisations de droits humains dont Le CARDH, la CE-JILAP, le CEDH, le CRESFED, la POHDH et le SKL ont mis en garde jeudi le Parquet de Port-au-Prince contre des actes illégaux et  des violations des droits humains, tout en  mettant en garde le parquet de Port-au-Prince contre toute velléité de poursuivre dans cette voie, après  que le commissaire du gouverment Clamé Ocnam Daméus eut affirmé avoir procédé à l’arrestation d’une soixantaine (60) de personnes et apposé des scellés sur plusieurs propriétés où des produits volés auraient été retrouvés.   

Les organisations de droits humains ont souligné que les violences regrettables enregistrées pendant tout le weekend écoulé, suite à la décision irréfléchie et irresponsable de l’administration Moise-Lafontant, ont débuté le 4 juillet à Pèlerin 5, où des maisons ont été détruites et des citoyens réprimés  par la Direction départementale de l’ouest (DDO) de la PNH, sur ordre manifestement illégal du parquet de Port-au-Prince.

“Dans l’indécence la plus totale, les membres du gouvernement restent encore accrochés à leurs privilèges et leur poste, au mépris des appels de toutes les couches de la société exigeant qu’ils endossent les conséquences de leurs actes. Ces postes et privilèges impliquent, avant tout, des responsabilités et  l’obligation de résultats”, indiquent ces organisations, ajoutant cependant,que  quand ces responsabilités ne sont pas assumées, ceux et celles qui en étaient en charge doivent, par conséquent, en payer les frais.

Aujourd’hui, dans ce contexte de grandes préoccupations politique, économique et sociale où les autorités politiques restent dans l’indifférence la plus totale, il est inacceptable qu’un commissaire du gouvernement lance une opération de purge, de violations flagrantes du droit à la liberté, à l’intégrité physique et à la propriété, sous prétexte qu’il est à la recherche d’objets volés, des responsables des incendies, alors que le Président de la république venait, en marge de la procédure institutionnelle, de se rendre personnellement dans plusieurs unités spécialisées de la police nationale (notamment le CIMO ) et de leur passer des instructions.

“Où était le commissaire du gouvernement le week-end end écoulé, alors que durant près de trois (3) jours, des honnêtes gens avaient vu leur bien partir en fumée, leurs objets volés, leur maison et leur voiture détruites…? Pourquoi, l’action publique n’a-t-elle pas été mise en mouvement conformément à la loi ? Où étaient passés ceux et celles que la population paye pour sa sécurité, s’interrogent  Le CARDH, la CE-JILAP, le CEDH, le CRESFED, la POHDH et le SKL ?

Ils se sont demandé si les premiers responsables de cette situation grave, à savoir le Président de la république, le premier ministre, les ministres et secrétaires d’Etat, ont-ils déjà tiré la révérence ?

Citant un sénateur de la république, ils ont également fait savoir que 117 millions de gourdes ont été distribués  pour empêcher  la population de manifester contre la “décision irréfléchie et irresponsible” de l’administration Moise-Lafontant d’augmenter à près de 50 % les prix des produits pétroliers?

Bien avant, les organisatios,des centaines de millions de gourdes et des téléviseurs (écrans géants) étaient distribués par le gouvernement à des proches du pouvoir (parlementaires, militants…) pour « zombifier » la population pendant la période de la coupe du monde Russie 2018, alors qu’aucune mesure sérieuse n’avait été prise pour améliorer les conditions de vie dégradante dans laquelle vit la grande majorité de la population.

Le CARDH, la CE-JILAP, le CEDH, le CRESFED, la POHDH et le SKL, membres de la société civile, ont souligné qu’ils  n’accepteront qu’aucun commissaire, coutumier des excès de « zèle » pour plaire à ses pairs, ou n’importe quelle autre autorité, vienne aujourd’hui imposer ses règles à la collectivité et faire du vedettariat, soit pour des raisons personnelles, soit pour garder son poste et ses privilèges.…

Les 6 organisations en profitent pour rappeler à toute la Police nationale d’Haïti (PNH) l’obligation qui lui est faite d’agir dans le strict respect des valeurs et des normes démocratiques.

L’ordre doit absolument être rétabli. Cependant, les excès de pouvoir et les comportements irresponsables et attentatoires aux normes de l’Etat de droit et de la gouvernance démocratique doivent être dénoncés, insistent-elles.

“Les efforts en faveur de la cause de l’Etat de droit doivent se poursuivre. Cependant, les responsables doivent d’abord être mis face à leurs responsabilités (l’exemple doit venir des autorités elles-mêmes!). Les organisations en profitent pour appeler à la vigilance citoyenne,  à la solidarité et au sens du devoir et de la responsabilité collective. 


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