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dimanche 19 mars 2017

Le ministre démissionnaire de la justice affirme avoir agi en son game et conscience dans le dossier Guy Philippe, un sénateur élu qui était considéré comme un fugitif par les autorités américaines: "J'ai fait ce que d'autres ministres de la justice ont fait avant moi dans les mêmes circonstances et conditions et dans l'intérêt la nation", soutient Camille Edouard Junior


Port-au-Prince, le 19 mars 2017 - (AHP) - Le ministre démissionnaire de la justice et de la sécurité publique, Me Camille Edouard Junior a reconnu vendredi, avoir autorisé le transfert de l'ancien chef rebelle Guy Philippe aux Etats-Unis, après son arrestation le 5 janvier dernier.

J'ai agi en mon âme et conscience et fait ce que d'autres ministres de la justice ont fait avant moi, a dit le garde des sceaux de la république. 

"J'ai fait ce que d'autres ont fait dans les memes circonstances et conditions et dans l'intérêt la nation", a-t-il dit.

Me Edouard rappelle que Guy Philippe, un sénateur élu mais non encore couvert par l'immunité parlementaire ni protégé par le principe d'inviolabilité, était considéré comme un fugitif par les autorités américaines auxquelles, il avait été remis.

L'Etat haïtien a des obligations, ratifiées par le parlement, qu'il est tenu de respecter en matière de coopération avec Interpol, a dit Camille Edouard Junior, ajoutant qu'il n'avait pas a mettre en péril la justice ni montrer de la solidarité envers un trafiquant présumé.

De plus, affirme-t-il, dit, un juge d'instruction haïtien avait réclamé que M. Philippe soit mis a sa disposition dans le cadre de l'enquête sur l'attaque du commissariat des Cayes en mai 2016 et dans laquelle un policiers avait été abattu.

Guy Philippe qui a fait auparavant  l'objet de deux tentatives d'arrestation, a été arrêté le 5 janvier dernier après avoir participé a une émission dans une station de radio a Petion-Ville. 

S'il avait bénéficié d'une certaine immunité durant la campagne, ce qui avait empêché son arrestation dans le dossier des Cayes, ce n'était pas le cas après la proclamation des résultats du scrutin.

De plus, son immunité parlementaire devrait commencer avec sa prestation de serment, mais il avait été appréhendé deux jours plus tôt. Son procès devrait débuter le 3 avril et durer une dizaine de jours.

En milieu de semaine, le sénat a voté une résolution condamnant son arrestation. Une décision adoptée par un corps acquis a la cause du président Jovenel Moise qui avait d'ailleurs fait campagne aux cotés de Guy Philippe

Si le chef de l'Etat publie et donne suite a la demande des sénateurs exigeant qu'il entreprenne des démarches diplomatiques pour tenter de favoriser le retour de Guy Philippe en Haiti, cela s,erait contre l'accord signé et ratifié par les autorités haïtiennes sous René Préval.

Mais s'il ne donne aucune suite a la demande des sénateurs, il pourrait être mal vu par les partisans de Guy Philippe notamment ceux qui se trouvent dans son fief de Pestel, dans le département de la Grand-Anse.

Au bout du compte, tout le monde, partisans et adversaires de l'ancien chef rebelle Guy Philippe, savait depuis longtemps qu'il était recherché par la justice américaine.

Toutefois, au parlement, plusieurs personnalités jugent étrange et même ingrat que les secteurs avec lesquels il avait étroitement collaboré fin 2003 début  2004 n'aient prononcé un seul mot en sa faveur.